7 août 2005

Hey ! Je me suis soudainement aperçu que nous étions le 7 août et qu'il serait peut-être approprié de donner signe de vie à mon fidèle et indéfectible lectorat... ;)

La meilleure façon de récapituler les sept dernières semaines, ce serait d'y aller par ordre chronologique. Mais d'abord, je tiens à dire que je n'aurais tout simplement pas pu choisir plus bel été pour prendre un si long congé. La météo a été absolument idéale, merveilleuse, fantastique, superbe, bref, parfaite. Dans une certaine mesure, peut-être trop parfaite. J'y reviendrai.

Je n'ai pas fait beaucoup d'activités, je dois l'avouer. À date, aucune voyage, aucune longue randonnée, et je n'ai vraiment commencé mes travaux de rénovation qu'il y a trois semaines environ. Je suis resté pas mal chez moi, à profiter de mon petit environnement. Et j'y ai vécu toute la gamme des émotions, de l'angoisse à la plénitude.

D'abord les deux premières semaines: terriblement angoissantes. En fait, toutes les émotions négatives que je ressens habituellement l'été quand je prend des vacances se sont manifestées: solitude, sentiment de me sentir prisonnier de ma vie, culpabilité de ne pas passer chaque minute de chaque heure dehors au soleil, même au point d'en souhaiter du mauvais temps, culpabilité de ne pas travailler chaque minute de chaque heure sur mes travaux de rénovation, etc. Vous voyez le topo. J'en ris maintenant mais je vous jure qu'à ce moment là, c'était vraiment très très angoissant.

Et puis quelque chose s'est passé, quelque chose à quoi je n'ai jamais vraiment laissé le temps d'arriver depuis plusieurs années: sevrage. Comme libéré de la dépendance maléfique d'une drogue destructrice.

Après cette délivrance, je me suis finalement décidé à faire une longue randonnée. Durant cette marche, j'ai rencontré un petit groupe de jeunes randonneurs durant la pause dîner avec lesquels j'ai finalement passé tout le chemin du retour. Croyez-le ou non, au moment où je suis venu pour leur adresser mes premières paroles, ma voix s'en enrouée. Pourquoi ? Parce ce que, comme je l'ai soudainement réalisé à ce moment précis, je n'avais pas prononcé un seul mot depuis plus de deux semaines. Combien d'entre vous vivrons jamais une expérience pareille, hein ?

Puis, tout d'un coup, après la troisième semaine, tout le monde s'est mis à me donner signe de vie. Copine, mon ami d'enfance, sa collègue de travail, et même Lola ! On ne s'était pas parlé depuis qu'elle m'avait invité à souper pour mon anniversaire. Finalement, on a passé une agréable journée ensemble. Un peu froide par contre (une des rares journées fraîches qu'il y a eu cet été) mais, qu'à cela ne tienne, on a fini la journée chez moi dans le sauna, avec quelques petites saucettes dans le lac en prime.

Et puis finalement, une dont je ne m'attendais plus à avoir de nouvelles: La collègue avec qui je m'entend si bien.

Elle est venu passer la soirée chez moi vendredi. La deuxième fois que nous nous voyions en dehors du bureau depuis que nous nous connaissons. Elle est revenue chez moi samedi après midi et nous avons passé plusieurs heures ensemble en kayak sur le lac, qu'elle découvrait pour la première fois. Elle est restée à souper et la conversation s'est continuée jusque tard en soirée.

J'ai eu très sincèrement l'impression qu'elle me lançait un message, surtout par sa manière d'insister pour me raconter comment elle avait commencer à sortir avec son dernier chum. Ils s'étaient rencontrés alors qu'elle était déjà en couple, ils étaient devenus amis, puis, lorsque qu'elle était redevenue célibataire, celui-ci avait commencé à manifester de l'intérêt à son égard...

Je ne voyais que trop bien où elle voulait en venir, puisque je n'ai moi-même manifesté aucun changement d'attitude envers elle lorsqu'elle s'est retrouvée de nouveau célibataire. Et en plus, elle m'a fortement recommandé de voir le film "Québec-Montréal", au point même de m'en apporter une copie lorsqu'elle est venue samedi. Si vous avez déjà vu ce film, vous savez ce que je veux dire.

Vous savez ce que je trouve fascinant des femmes ? Même après avoir répondu systématiquement par des refus par dessus refus à toutes les invitations qu'on leur fait, même après avoir maintes fois envoyé tous les messages qui indiquent clairement et sans ambigüités qu'elles ne sont pas intéressées, si jamais leurs sentiments à notre égards changent soudainement, elles s'attendent encore à ce que ce soit nous qui fassions encore et toujours les "premiers" pas, et ce même si elles savent pertinemment que nous croyons avoir 99.9999% de chances de nous casser la gueule encore une fois.

Des écureuils. Les femmes sont des écureuils. Je trouve cette attitude de leur part extrêmement primitive, voire préhistorique. Pour un mutant comme moi, c'est extrêmement frustrant.

Il semble cependant évident que si je veux que quoi que ce soit se passe entre moi et la collègue avec qui je m'entend si bien, il faudra encore une fois que ce soit moi qui parte le bal, et ce, même si je me suis fait mille fois cracher au visage, même si je me suis mille fois cassé la gueule, même si je me suis fait dire sans subtilité de cesser d'attendre après quelque chose qu'elle ne m'offrirait jamais. Et si je la confrontais au fait qu'elle m'a déjà dit cette phrase, elle me répondrait fort probablement que le mot "jamais" n'a pas la même définition dans sa tête que dans le dictionnaire, ou pire encore, qu'elle ne se rappelle plus de m'avoir dit ça. J'ai toujours trouvé fascinant de voir à quelle point les femmes "oublient" facilement les choses qu'elles disent et qui ont un impact aussi fondamental sur leurs relations.

Je commence de plus en plus à comprendre pourquoi j'ai pratiquement toujours été seul toute ma vie. Quand je dis que je suis un mutant, je suis probablement beaucoup plus près de la réalité qu'il ne paraît à première vue.

Je ne suis pas de la même espèce. Je ne suis tout simplement pas de la même espèce que tous ces bipèdes qui m'entourent. Même la collègue avec qui je m'entend si bien, la femme la plus compatible avec moi que j'aie jamais connue, est encore aussi différente de moi qu'un poisson rouge l'est d'une pomme de salade.

Mais il me reste encore quatre semaines de vacances. :)


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