14 décembre 2005

Je réfléchissais à la mort ce matin. Ne paniquez pas, je n'ai pas des idées suicidaires, loin de là. C'est juste que je pensais en particulier à ces expériences de vie après la mort que certaines personnes racontent. En particulier, ils racontent souvent qu'après s'être approchés d'une grande lumière, ils ont été accueillis par des amis et des proches qui étaient décédés avant eux.

Des amis. Des proches. Je suppose qu'ils veulent dire par là des personnes avec qui ils ont partagé de l'amour, du bien-être. Des gens avec lesquels ils ont vécus du bonheur, avec lesquels ils se sont sentis bien, heureux, acceptés, comblés.

Et puis, en y pensant bien, j'ai réalisé que si je mourrais demain matin, et que je franchissais moi aussi ce tunnel vers cette lumière, je ne peux pas penser à une seule personne qui pourrait remplir ce rôle. Ni parent, ni ami, ni amour. Mort ou vivant. Personne.

La réalité, c'est que, d'aussi loin que je puisse me rappeler, je n'ai jamais été vraiment bien avec personne. Je ne me suis jamais senti vraiment libre, avec qui que ce soit, de m'abandonner pleinement à mon amour et ma passion. J'ai toujours soit trop aimé (et de ce fait été obligé de me retenir continuellement), soit été trop aimé, d'un amour que je ne pouvais pas rendre, qui me mettait mal à l'aise et que je devais soit repousser, soit fuir.

Ça a toujours été ainsi. Toute ma vie. Avec ma famille, mes amitiés, mes amours.

Alors que me réserve l'avenir ? Ce tunnel qui conduit vers la lumière, pour moi, sera-t-il vide ? Sera-t-il la simple continuation du tunnel de mon existence ? La solitude et l'isolement seront-ils mes éternels et seuls compagnons, jusque dans l'au-delà ?


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