22 janvier 2006

Ben oui, je suis toujours en vie. Bonne et heureuse année à vous tous et toutes. :)

Et oui. Une nouvelle année qui commence. Lentement, imperceptiblement, les jours ont commencé à rallonger. La neige n'a cessé de tomber ces dernières semaines, mais c'est à la fois une mauvaise et une bonne chose. Mauvaise, parce que l'hiver me fait chier, bien sûr. Bonne, parce qu'à défaut de faire autre chose, c'est la seule activité qui me permet de ne pas perdre complètement ma forme, en tout cas pas plus que je ne l'ai déjà perdue.

Parce que, point de vue activité physique, ma vie est vraiment pathétique depuis un an. Et même si je suis encore dans une forme très au dessus de la moyenne pour mon âge, je suis quand même à un âge où je ne peux plus me permettre le luxe de me négliger. Surtout avec la collègue avec qui je m'entend si bien qui, elle, a décidé de s'entraîner plusieurs fois par semaine cet hiver. Nous ne sommes pas encore allé faire de la raquette ensemble, mais je blague toujours sur le fait que si je ne me reprend pas en main très bientôt, elle va littéralement me perdre dans la brume lors de notre première sortie.

Je n'ai que le plus profond mépris pour la politique en général, mais la présente campagne électorale a eu un effet positif sur moi dernièrement. En fait, elle m'a permis d'arriver à une réalisation qui, si elle m'avait échappé encore longtemps, aurait pu avoir des conséquences dévastatrices sur ma vie.

Je m'explique.

Dès que la campagne électorale a commencé, avec son lot de publicité en tout genre, j'en suis immédiatement arrivé à une conclusion qui ne vous surprendra pas du tout venant de moi, à savoir que tout être humain qui se laisse réellement influencer par une de ces pubs infantiles et simpliste est intellectuellement inférieur.

Puis, j'en suis venu à la réalisation dont je vous ai parlé plus haut: ma haine et mon dégoût de l'humanité sont en train de me gruger de l'intérieur et de me détruire petit à petit.

Le problème, c'est que j'ai toujours pensé que cesser de mépriser l'humanité équivalait à me fermer les yeux, à m'enterrer la tête dans le sable et à refuser de voir la réalité telle qu'elle est, comportement que je méprise encore plus que l'humanité elle-même.

Mais c'est faux. Je peux, et je dois, rester lucide, continuer à voir la réalité telle qu'elle est, vivre cette lucidité. Mais cette lucidité, après tout, n'est qu'une réalisation intellectuelle. La réaction émotionnelle qu'elle entraîne en moi, elle, m'appartient totalement. Je peux choisir de ne pas faire que ma déception envers l'humanité ne se change en haine ou en mépris. Après tout, la seule chose dont l'humanité est coupable, c'est de ne pas être à la hauteur des standards d'excellence que je lui impose. Que ces attentes soient raisonnables ou non n'a pas d'importance.

Personnellement, je ne crois pas qu'elles soient déraisonnables. Un être avec cent milliards de neurones entre les deux oreilles n'a tout simplement pas le droit d'être aussi con, surtout si sa connerie entraîne toute l'humanité ainsi que la planète à leur perte.

Mais vivre au quotidien plein de haine, de mépris et de ressentiment ne changera rien à cela, et ne servira qu'à me détruire, à me miner la santé à petit feu et à m'empêcher de réaliser mes projets. Mes projets ne changeront pas bien sûr. Si il y a une chose qui ne fait plus aucun doute maintenant, après des années et des années de réflexion (vous mêmes ayant été témoins de plusieurs d'entre elles), c'est que je ne réussirai tout simplement jamais à m'épanouir dans la civilisation telle qu'elle est actuellement. Je compte donc toujours prendre une retraite anticipée dans quelques années, et m'être construit d'ici là un petit havre de paix relativement en retrait de cette civilisation. Je me fous de ce que les gens en pensent. C'est ce que je désire, et c'est ce que je vais m'arranger pour obtenir.

Que je sois seul ou non dans ce havre de paix, c'est une autre histoire. Seul l'avenir le dira.

Mais quoi qu'il en soit, je dois me déprogrammer à ressentir de la rage et de mépris chaque fois que je suis exposé à un autre bel exemple de stupidité humaine. Cela me fera le plus grand bien, et j'en suis sûr, aura sans aucun doute un effet très positifs sur mes problèmes de santé récurrents. Sans compter que cela fera sans doute de moi un être de bien meilleure compagnie pour les quelques rares personnes dont j'apprécie réellement la présence dans ma vie.


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