7 septembre 2005

Déjà, il y a deux semaines, cela commençait à se sentir. Lorsque je m'étendais sous les chauds rayons du soleil, je pouvais voir davantage de feuilles mortes dans la pelouse. La noirceur arrivait de plus en plus tôt en fin de journée. La flore elle aussi était différente. Les verges d'or étaient en fleur et les abeilles s'y bousculaient, fébriles, sachant sans doute qu'il s'agissait là de leur dernière opportunité de la saison de se gaver de nectar.

J'ai démonté ma tente qui était restée sur le bord du lac tout l'été. Récemment, les nuits sont devenues trop fraîches pour pouvoir pleinement en profiter. Lors de ma dernière randonnée en kayak sur le lac, il était clairement visible que des teintes de jaune et d'orangé commençaient ça et là à colorer les montagnes.

Depuis quelques jours les nuits sont un peu plus chaudes et les grillons s'en donnent à coeur joie. C'est vraiment agréable de pouvoir encore chaque nuit s'endormir au son de leur chant. Et il y a deux nuits, pour la premières fois depuis le printemps dernier, j'ai eu droit à un concert de huards. Ça m'avait manqué.

L'été s'achève. Encore une fois. Un autre cycle qui se termine. Aucun doute qu'il s'est agit du plus bel été que j'ai jamais vécu. Météo absolument parfaite sur toute la ligne. C'est sans doute pour cette raison que cette année, je vois venir l'automne avec un peu plus de sérénité que par le passé. Le repos et le décrochage complet du travail y ont sûrement été pour quelque chose aussi. J'ai quand même malheureusement été exposé à une source de stress presque constante: ma santé, encore une fois. Tout l'été n'a été qu'une succession continuelle de périodes où mes symptômes m'incommodaient et d'autres où je me sentais parfaitement bien.

Je n'ai pas fait le quart du tiers de la moitié de ce que j'avais prévu de faire cet été. Mais pour être franc, je m'en fous. Pour une fois, je ne culpabilise pas avec ça. Mais n'avoir rien fait de mes dix doigts ne veux pas dire qu'il ne s'est rien passé dans ma petite tête. Honnêtement, cette année, je suis beaucoup plus serein que je ne l'ai jamais été par le passé.

Cette semaine, ce fut mon retour au travail. Ça m'a fait tout drôle de revoir tous mes collègues, de prendre des nouvelles, de savoir ce que tel ou tel a fait de son été, de jaser en une seule journée plus que je ne l'ai fait en onze semaines, à un point tel que j'en ai presque fait une extinction de voix. Je suppose que les cordes vocales sont comme les autres muscles; elles s'atrophient par manque d'usage.

Rencontré mon nouveau patron aujourd'hui. Et oui, il y a eu des changements administratifs durant l'été, et je relève maintenant d'une nouvelle boîte. Ça s'annonce positif, et ce pour deux raisons. D'abord, même si je ne change pas de lieu de travail, ce nouveau patron, lui, résidera au centre. Donc, on ne se verra pour ainsi dire jamais. Ensuite, il m'a, sans discuter, autorisé le renouvellement de mon entente d'aménagement de temps de travail pour la prochaine année, ce qui veut dire que je pourrai encore me prévaloir de tout mon prochain été. Merveilleux n'est-ce pas ? On voit bien où en sont rendues mes priorités face à mon milieu de travail maintenant...

L'une de mes collègues était toute fière de m'annoncer qu'elle était enceinte de son deuxième enfant. Elle m'en a demandé le sexe, bien sûr, mais je ne sentais rien. Ça me viendra tout seul, spontanément, à un moment donné lorsque je serai en sa présence.

Une autre avait une nouvelle moins réjouissante à m'annoncer. Elle et son conjoint se sont quittés cet été. C'est triste mais, apparemment, cela s'est fait à l'amiable, alors c'est moins pire, d'autant plus qu'ils ont chacun un enfant d'une précédente union, mais pas d'enfant ensemble. Alors ils pourront faire une coupure nette. C'est elle dont le conjoint, qui ne l'est maintenant plus, est venu s'occuper de l'électricité de mon sauna.

Et puis bien sûr, il y a la collègue avec qui je m'entend si bien. Nous ne nous étions pas revus depuis qu'elle était venue chez moi.

Elle est venue me saluer à la salle à diner ce midi, alors que je discutais avec quelques collègues, et m'a souhaité bon retour au travail. Puis, elle m'a directement proposé que nous allions faire du kayak ensemble. Pas de tournage autour du pot, pas d'allusions, pas de mots couverts. Elle m'a dit quelque chose du genre: "Laqk, j'aurais envie que nous allions faire du kayak ensemble prochainement. Est-ce que ça t'intéresse ?". Ce à quoi j'ai répondu, après être revenu de ma surprise: "Ma chère, cela me ferait extrêmement plaisir. La fin de semaine qui s'en vient te conviendrait-elle ?".

Depuis toutes les années que nous nous connaissons, c'était la toute première fois qu'elle me faisait clairement et sans ambigüité une invitation. Sans tourner autour du pot, sans essayer de glisser dans une conversation un commentaire qui m'inciterait à lui faire une invitation (qu'elle se serait d'ailleurs empressée de refuser).

Se pourrait-il finalement qu'il y ait de l'espoir pour elle ? Et peut-être, par le fait même, pour moi aussi ? Rendez-vous la semaine prochaine, même heure, même poste, pour la suite de ces palpitantes aventures... ;)


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