3 avril 2006

Des souvenirs de mon enfance me sont revenus aujourd'hui.

J'ai toujours été intéressé par la science et la nature, d'aussi loin que je me souvienne. Je me rappelle que lorsque j'étais enfant, il y avait plusieurs émissions de télévision que j'écoutais régulièrement, l'une d'entre elle traitant plus particulièrement de la faune des régions sauvages de la terre, comme l'Afrique ou l'Amérique du sud.

Je me rappelle cependant qu'occasionnellement, un épisode traitait des meurs et coutumes d'une tribu indigène, africaine ou autre. Et invariablement, je me sentais déçu à ce moment là, à un point tel que je délaissais souvent l'émission pour aller faire autre chose. Les humains ne m'intéressaient tout simplement pas.

J'avais la même réaction lorsque l'émission en question portait sur un quelconque primate: chimpanzé, orang-outang, gorille, etc. Ces animaux là non plus ne m'intéressaient pas.

Aujourd'hui, je comprend que c'était parce qu'ils me faisaient trop penser aux humains.

Donc, mon désintéressement total pour les humains et ce qui s'en rapproche ne date pas d'hier. Et pourtant, paradoxalement, j'étais un enfant très sociable qui adorait être entouré d'amis, même si ces relations étaient déjà très compliquées même à cette époque. Mais je n'en faisais pas de cas à cet âge. Je suppose que plus on vieillit, plus notre seuil de tolérance s'abaisse.

Donc, depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours voué à l'humanité, au mieux, une indifférence des plus totale. Indifférence qui, au fil des déceptions et des frustrations accumulées, s'est lentement mué en dégoût et mépris.

Où veux-je en venir avec ça ? Pour être franc, je n'en sais rien. Peut-être est-ce une tentative de comprendre pourquoi, quand je regarde l'humanité, ce que je vois est si différent de ce que voient la plupart des autres gens, même si, au fond, nous regardons exactement la même chose.

Peut-être est-ce une tentative de comprendre pourquoi tous ces gens semblent se sentir si bien dans un monde dans lequel je me sens si mal que simplement essayer de m'y ajuster m'a fait sombrer dans deux dépressions, un monde qui m'est maintenant si intolérable que la seule solution qui me reste pour m'en sortir est de le fuir, de m'en retirer le plus complètement possible, quitte à risquer ainsi de perdre définitivement contact avec les quelques rares personnes qui ont encore une valeur à mes yeux.


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