5 juin 2006

Depuis quelques semaines, j'étais témoin d'un certain vas et vient du côté de mes voisins qui me portait à croire qu'ils pourraient bien déménager bientôt. Cela s'est concrétisé cette semaine, alors que j'ai vu à quelques reprises ma voisine charger sa voiture de quelques paniers et sacs de linge avant de partir travailler le matin.

En fin de semaine, ce fut le grand déménagement. Plusieurs allez et retour de voitures et d'un camion avec remorque qui repartaient toujours chargés à bloc. C'est fou la quantité de biens matériels qu'un couple peut accumuler en quatre ans, surtout dans une maison qui n'est pas la leur.

Non, je ne suis pas allés les voir. Non je ne leur ai pas posé de questions sur leur départ.

Hier soir, à l'heure du souper, ma voisine semblait avoir la larme à l'oeil et son conjoint faisait de son mieux pour la consoler. Je me suis dit alors qu'il était possible qu'ils ne partent pas de leur plein gré, et donc que mes anciens voisins, les actuels propriétaires de la maison, fassent un retour. Mais plus tard en soirée, mon voisin est revenu à la maison et a commencé à appeler son chat. Le fait que ma voisine ait craint avoir perdu son minou adoré me semblait une raison plus plausible pour expliquer qu'elle était triste quelques heures plus tôt.

Comme de raison, ce matin en partant travailler, j'ai vu le minou en question, paresseusement installé sur le pas de leur porte, attendant, comme tous les matins, que ses maîtres le laisse entrer pour qu'il puisse prendre son petit déjeuner, apparemment inconscient du fait qu'il n'y avait plus personne dans cette maison...

Donc, je vais avoir de nouveaux voisins. Ce seront les quatrième voisins dans cette maison depuis que j'habite ici. C'est toujours un peu angoissant d'avoir de nouveaux voisins. On ne sait jamais sur qui on va tomber. Quand on entend toutes ces histoires de mauvais voisinage d'un peu partout...

Je me considère donc exceptionnellement chanceux à date de n'avoir eu que des voisins très corrects, et d'autant plus acceptants du fait qu'ils me voient régulièrement nu dans ma cour. Il faut croire que je fais aussi ma part pour éviter les conflits, le plus important étant de ne pas se lier d'amitié avec eux. Vous direz sans doute que c'est mon côté misanthrope qui parle, mais croyez-moi, des voisins à qui on ne parle pas sont des voisins avec qui on a le moins de chance d'entrer en conflit.

Croyez-le ou non, l'un de mes collègues de travail connait très bien mes voisins et il est venu me voir ce midi. J'en ai su un peu plus venant de lui. Il m'a dit entre autre qu'il a cru comprendre que mes voisins quittaient la maison parce que les anciens propriétaires en reprendraient possession, ce qui serait une bonne chose parce que je les connais déjà, qu'ils étaient très correct et que je sais qu'ils se fouent éperdument de mon mode de vie. Ça fera drôle de revoir leurs enfants par contre. Ils seront deux adolescents maintenant.

En arrivant du travail ce soir, j'ai vu que quelqu'un était venu faire un dernier tour pour finaliser le déménagement. Kayaks, vélos, meubles de patio, barbecue, tout avait maintenant disparu. Nul doute qu'ils ont aussi récupérés leur chat. Cette fois, la maison est bel et bien vide, en attente de ses nouveaux habitants.

Et moi je suis là, assis devant mon ordinateur, à écouter par ma fenêtre ouverte le chant des grenouilles dont l'intensité à commencé à diminuer depuis quelques jours. La saisons des amours de ces batraciens tire à sa fin. Dans quelques semaines, je serai en vacance pour tout le reste de l'été et, croyez-moi, jamais vacances n'auront été désirées que celle là. Avec tout ce qui s'est passé au bureau ces derniers temps j'ai vraiment besoin de décrocher de toute cette merde, ce qui fera sûrement de moi une personne de bien meilleure compagnie que je ne le suis actuellement.


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