2 septembre 2006

C'est étrange. Comme pour l'an passé, on dirait que c'est vers la fin de mes vacances que les gens commencent à me donner des nouvelles.

Au début de la semaine, la collègue de mon ami d'enfance s'est pointé chez moi. Elle revenait porter sur le bord du lac son kayak qu'elle avait gardé avec elle quelques semaines. Quelques jours plus tard nous sommes allé en faire ensemble, dans un petit coin que je connais et que je voulais lui faire découvrir. C'était une journée plutôt fraiche et très venteuse, et nous avons eu le vent de face pour le retour. Néanmoins, la compagnie était agréable, et de toute façon c'est toujours agréable de se plonger en pleine nature, peu importe le temps qu'il fait. Et puis nous avons eu droit à une belle surprise: trois petites loutres, toutes mignonnes et curieuses, sont venues folâtrer autour de nos embarcations ! Malgré des années de sorties en nature, c'était seulement la deuxième fois que je voyais des loutres dans leur habitat naturel.

Cette collègue et moi avons beaucoup parlé, bien entendu. Nous nous ressemblons sur bien des points, mais sommes totalement différents sur d'autres. Par exemple, elle est aussi philanthrope que je peux être misanthrope. Elle est impliquée bénévolement dans un tas d'organismes, fait plein de sorties et d'activités en groupe, et recherche naturellement le contact avec les gens et les différentes cultures lorsqu'elle est en voyage.

Je crois bien que c'est pour ça que ça n'a jamais cliqué entre nous. Je crois qu'il y a des incompatibilités si insurmontables entre certaines personnes que celles-ci peuvent les sentir à un niveau inconscient dès la première rencontre. C'est sûrement ce qui est arrivé entre nous. Mais cela ne nous empêchera pas d'être amis et de partager les choses que nous avons en commun, et nous en avons beaucoup malgré tout.

D'ailleurs, parlant de mon ami d'enfance, lui aussi s'est pointé ici à l'improviste hier. Il venait chercher son kayak, car il l'a vendu. Il n'en faisait vraiment pas assez pour justifier l'investissement. Nous en avons profité pour nous mettre à jour quand aux nouvelles.

Mon amie d'enfance m'a également donné signe de vie hier soir. Elle voulait que j'aille faire du kayak avec elle et sa famille aujourd'hui. J'ai refusé l'invitation car j'avais déjà prévu de faire une petite expédition dans une réserve faunique aujourd'hui, et cette fin de semaine était la dernière où je pouvais me le permettre car la saison de la chasse commence bientôt. Encore une fois, mon petit véhicule m'a prouvé à quel point il est fiable car j'ai fait plusieurs dizaines de kilomètres dans des chemins forestiers abandonnés depuis des lunes et donc dans un état pitoyable. Que voulez-vous, c'est ça que j'aime. Aller où personne ne va plus, découvrir des vestiges de l'occupation humaine abandonnés depuis des années, essayer de deviner l'histoire de ces choses et de ces lieux. D'ailleurs, j'ai eu une belle surprise sur le chemin du retour: à la sortie d'une courbe, en plein milieu du chemin forestier, se tenait devant moi un magnifique coyote. Son pelage était beau et brillant, il avait l'air vif et en pleine santé. Durant la première seconde où je l'ai aperçu, j'ai pensé d'abord à un chien, tant les deux espèces se ressemblent. Mais j'ai immédiatement compris mon erreur. D'ailleurs, dès qu'il a aperçu mon véhicule, l'animal a disparu comme l'éclair dans les buissons qui bordent le chemin et je n'ai malheureusement pas été capable de le prendre en photo.

La belle saison n'est pas encore tout à fait terminée. Même s'il ne fait maintenant plus aucun doute que l'automne frappe à la porte, à en juger par les subtiles teintes de jaune et d'orangé qui commencent à apparaître dans les montagnes, nous aurons sûrement encore droit à plusieurs belles fins de semaine. Et ces fins de semaine, c'est tout ce que j'aurai pour en profiter d'ailleurs, car je recommence à travailler mardi prochain.

Et ça ne me tente pas, mais alors pas du tout.


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