1 août 2007

Hier soir, en aidant Copine à vider l'ancien appartement de sa mère (qui est malheureusement décédée le mois dernier), j'ai vu un porte-queue noir, ou papillon du céleri pour nos amis européen (papilio polyxenes). C'était la deuxième fois que j'en voyais un cette année. Avant cela, ça remontait à il y a plus de trente ans, alors que j'étais pré-ado et que je montais ma collection de papillons. Il était relativement abondant à cette époque, malgré le fait que nous nous trouvions à la limite nord de son aire de distribution. Il semblerait qu'il ait décidé de réapparaître dans nos régions.


J'ai décidé de faire quelques changements dans mes projets d'avenir.

J'ai commencé à retirer quelques bardeaux de ma toiture et je n'ai pu que constater les dommages que peuvent entrainer plusieurs années de négligence. En fait, l'eau s'était tellement infiltrée que la couverture de contreplaqués de mon toit est à toute fin pratique foutue. Moisie, pourrie, déformée. Vous savez quand je vous faisais part de ma crainte de voir ma toiture s'effondrer sous le poids de la neige ? Et bien avec ce que j'ai vu, je peux affirmer que j'avais presque raison de m'inquiéter. De plus, la construction initiale de la toiture était plutôt minable. Petit contreplaqué d'un demi-pouce d'épaisseur seulement, solins posées à l'envers, utilisation exagérée du calfeutrant, etc.

Bref: Je vais devoir tout remplacer. Tout: bardeaux, couvre-toit, solins, gouttières, tout. Ce que je croyais être une job de quelques jours en sera une de deux semaines minimum. Ça ne me dérange pas en soi; ça me permettra d'avoir la tranquillité d'esprit de savoir que le travail sera bien fait pour mes futurs locataires. Sauf que ce sera beaucoup plus de temps que ce que j'avais prévu. Et il me reste aussi la galerie à faire, la porte d'entrée, les escaliers extérieurs, la teinture, etc. Et ne nous faisons pas d'illusions: Il y aura d'autres surprises comme celle de ma toiture, qui vont encore retarder les choses.

J'avais prévu de terminer tous les travaux extérieurs de la maison cet été. À la lumière des dernières révélations, force m'est donnée d'admettre que cet échéancier est totalement irréaliste. Ça me prendra un autre, et peut-être même deux autres étés pour terminer tout ça à ma satisfaction, étés que je ne pourrai donc pas passer à construire ma nouvelle demeure.

Et il est hors de question que je repousse la date de ma retraite.

Quelle solution me reste-t-il alors ?

Très simple en fait.

Au lieu de m'acheter une terre à bois, je vais plutôt acquérir un bail de location de terre publique avec un chalet habitable à l'année déjà construit dessus. Cela ne changera rien à mon budget, et ça me fera une résidence temporaire dans laquelle je pourrai habiter immédiatement et en tout confort lorsque je quitterai mon emploi et louerai ma maison.

J'ai réalisé il y a quelques jours que ce qui rendait ma décision difficile quant au choix du futur emplacement où je bâtirai mon chalet, c'est la peur de me retrouver "pogné" à un endroit où, finalement, je ne me plairais pas. En effet, comment savoir, en quelques visites seulement, si l'endroit est vraiment aussi tranquille que je le souhaite, ou si, au contraire, je m'y sentirai trop isolé ? Et que dire de la qualité de l'eau potable, de celle de l'eau du lac, du taux de fréquentation du secteur par des "indésirables", de la quantité de neige en hiver, de la durée de la saison froide ?

Je dois admettre que je suis avec les lieux comme je suis avec les femmes. Il n'y a pas de coup de foudre pour moi. C'est avec le temps que J'apprivoise un lieu, que je m'y sens bien, que j'en tombe "amoureux". Et je parle là du lieu où je choisirai probablement de passer le reste de ma vie. Hors de question de pouvoir sentir tout ça à moins d'y passer au moins une année complète, au moins les quatre saisons.

Et si, en fin de compte, ça ne "clique" pas, et bien je recommencerai mes recherches, me trouverai un autre endroit, vendrai celui que j'occuperai à ce moment là, et recommencerai le même manège, tant et aussi longtemps que je ne trouverai pas l'endroit idéal. Cela pourra prendre plusieurs années, ça n'a aucune importance, puisque je serai quand même autonome financièrement, et quand même libre de la société.

Puis, lorsque j'aurai finalement fait mon choix, je pourrai alors me mettre à bâtir ma nouvelle maison telle que je l'imagine sur le même terrain, à mon rythme puisque j'aurai déjà une habitation permanente. Je ne serai plus pressé par le temps, comme je le suis actuellement.

Le simple fait d'avoir pris cette décision me libère d'un grand poids. Ce sera beaucoup plus simple et beaucoup moins stressant comme ça.

Les choses avancent, se mettent en place, se concrétisent. Enfin, après des années et des années de découragement et d'obscurité, la lumière brille au bout du tunnel de mon existence.


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