9 avril 2007

Que c'est déprimant...

À voir le temps qu'il fait dehors, il semble impossible d'imaginer que les grenouilles puissent commencer à chanter dans moins de deux semaines. Il y a encore plus d'un pied de neige partout, le lac ne montre pas la moindre trace de fonte, il est recouvert d'une couche de neige blanche comme au plus fort de l'hiver, et en fait, rien n'indique, en regardant dehors, que le printemps soit à nos portes.

Samedi, Copine et moi sommes allés passer la journée chez Cousine. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu celle-là. J'ai fait la connaissance de sa deuxième fille, que je voyais pour la première fois. Là-bas aussi, l'hiver règne en maître. Nous sommes même allés faire de la raquette en après-midi, et croyez-moi, il y avait toujours autant de neige qu'au mois de février.

Cousine et moi en avons profiter pour rattraper le temps perdu. Elle m'a mis au courant des plus récents changements dans sa vie, et moi je lui ai fait part de mes projets d'avenir. Elle et son conjoint ont d'ailleurs réalisé un rêve très semblable au mien: cet été ils ont fait l'acquisition d'une terre boisée d'une quarantaine d'hectares pour laquelle ils ont plein de projets. Alors inutile de dire que, contrairement à la plupart des autres gens, elle était emballée par mes propres projets. Même si je ne me laisse plus trop influencer par le négativisme des gens à l'endroit de mes choix pour l'avenir, je dois avouer que ça faisait quand même du bien d'échanger avec quelqu'un qui, pour une fois, partageait mon enthousiasme et ma passion.

Peu de gens auront la chance, au cours de leur existence, de vivre ce moment, de faire cette découverte, d'en arriver à trouver l'endroit, le rôle, ou soudainement, le voile se lève, tout devient clair, tout doute s'efface de leur esprit, et ils sont réellement à leur place. Pour certains, c'est la famille; pour d'autres, la scène.

Moi, c'est la nature. Je m'en suis encore aperçu chez Cousine, alors que nous arpentions sa terre en raquette, et que moi, le vieux croulant du groupe, le plus âgé, le plus sédentaire, et celui qui n'avaient pas encore sorti ses raquettes une seule fois de l'hiver, je devais continuellement m'arrêter pour les laisser me rejoindre, tant j'étais porté par l'énergie de toute la vie, même somnolente, qui nous entourait.

Je sais où est ma place dans cette existence. Elle est bel et bien sur cette planète, mais pas parmi cette espèce qui est supposément la mienne.


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