18 avril 2007

Je me demande combien de lecteurs et lectrices viendront sniffer sur ce site ce soir pour voir si j'ai écris un billet pour le septième anniversaire de mon journal ?

Peu, sans doute, puisque peu me lisent.

Mais d'une certaine façon, ça me convient. Il y a quelque chose de rassurant, de réconfortant, de presque familial, dans ce petit lectorat, dont certains membres me lisent assidument depuis des années. Certains d'entre eux m'écrivent un petit mot à l'occasion, certains se sont tus depuis longtemps, découragés sans doute par l'absence de réponse de ma part.

Il y a une raison à ce silence. Au tout début, j'étais flatté par l'attention que je recevais, par l'impression que ce que j'avais à dire pouvait intéresser qui que ce soit. Je voulais répondre à tous, assidument, voulant être juste envers tous, ne voulant froisser personne. Je crois que nous tombons tous dans ce piège, nous diaristes, blogueurs, appelez-nous comme vous voulez. Mais ce faisant, et sans le réaliser à l'époque, je tombais également dans le piège de ma vie: ne jamais froisser, ne jamais déplaire, ne jamais décevoir, toujours être à la hauteur des attentes des autres. Et naturellement, plus on devient intime avec quelqu'un, plus l'angoisse de décevoir nous étreint.

Alors, ces échanges personnels sont devenus pénibles, lourds à porter. Répondre à mes courriels est passé de plaisir à responsabilité, obligation. Et vous savez comment je me sens face aux obligations...

Ma voix, elle est ici. C'est par ces pages que je suis à l'aise de vous parler, de vous répondre, de communiquer avec vous. C'est ici que je me sens bien, que je me sens libre. Et même si je ne répond plus jamais, sauf exception, aux courriels que je reçois, il n'y en a pas un seul que j'ai reçu, agréable ou désagréable, et qui n'a pas eu d'écho ici d'une manière ou d'une autre.

Maintenant, quand j'écris, ce n'est plus comme envoyer une bouteille à la mer. C'est comme m'asseoir sur mon divan, vous asseoir tous en face de moi, et commencer à parler. Et ça me plait beaucoup mieux comme ça.

Allons-y donc pour le début d'une huitième année. Et si vous êtes suffisamment masochistes pour continuer à lire les délires misanthropes d'un futur ex-névrosé qui est en voie de réaliser un grand rêve, et bien je vous aurai prévenu... ;)


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