24 mars 2007

J'ai passé toute la journée à faire des calculs aujourd'hui. Des calculs de toutes sortes. Actifs, revenus estimés des trois prochaines années, coût des terrains, des matériaux de construction, etc.

Ça augure bien. Très bien même. Financièrement, rien ne s'oppose à ce que j'atteigne mon objectif de quitter mon emploi dans deux ans et demi, et d'ici là de terminer les travaux de rénovation de ma maison actuelle, de me trouver un terrain et de bâtir de mes mains ma prochaine résidence, celle dans laquelle, si tout va bien, je devrais passer une bonne partie du reste de ma vie. Et, toujours financièrement, j'ai même une bonne marge de manoeuvre.

Vous savez ce qui me fait rire quand je parcoure les annonces classées à la recherche d'une terrain ? Ce sont ces gens qui font la promotion de leur terrain, résidence ou nouveau développement en les qualifiant de site de "prestige", ou développement de "prestige"...

C'est quoi cette putain d'histoire de prestige ? Pourquoi en aurions-nous quoi que ce soit à foutre que tel site ou tel secteur soit prestigieux ou non ? Le pire, c'est que je sais parfaitement que ça a beaucoup d'importance pour un très grand nombre de personnes. Mais c'est quelque chose que je n'arriverai tout simplement jamais à comprendre. Je sais que les gens ont des valeurs différentes des miennes, et c'est leur droit le plus légitime. Mais personne, absolument personne, ne réussira jamais à me convaincre qu'il n'y a pas quelque chose de fondamentalement malsain, de fondamentalement destructeur dans le fait de posséder un système de valeur qui accorde une si grande importance, ou même ne serait-ce qu'une quelconque importance, à des choses aussi superficielles, aussi futiles, aussi vaines que la réputation, au fait de s'identifier, ou plutôt d'être identifié, à une quelconque classe sociale. C'est une attitude tellement... préhistorique !

Je comprend aussi que certaines personnes recherchent la richesse financière, si ces personnes ont des goûts dispendieux et que les choses qui leur rendent la vie agréable demandent beaucoup d'argent. Mais ce n'est pas d'eux que je parle ici; je parle de ceux qui recherchent les gros salaires, les carrières prestigieuses, les positions importantes, pour un seul et unique but: L'image, l'apparence.

Ces gens qui achètent une maison dans un quartier huppé et très branché, même s'ils ne s'y sentent pas nécessairement tout à fait à l'aise, qui s'achètent une ou plusieurs voitures de marques prestigieuses comme Porsche, Mercedes ou BMW, même si un modèle d'une autre marque répondrait peut-être davantage à leurs besoins, ou qui ne s'habillent que de vêtements signés, ou qui envoient leurs enfants dans des écoles privés de prestige, alors qu'il est loin d'être certain qu'ils y recevront une éducation à ce point supérieure à celle qui est prodiguée dans les écoles plus conventionnelles.

Toute leur vie gravite autour d'une et une seule valeur: L'apparence. Projeter une image de richesse, de succès, de réussite sociale, de prestige.

Pourquoi ? Comment l'illusion et la superficialité en viennent-elles à revêtir tant d'importance pour certaines personnes ? Qu'ont-ils à prouver aux autres, et à eux-mêmes ?

Je ne sais pas si je dois ressentir du mépris ou de la pitié pour cette classe d'individus. Certains d'entre vous me diront "ni l'un ni l'autre, car on ne devrait pas juger les gens". Je me la suis fait répéter souvent celle-là, la plupart du temps par des personnes avec une bonne éducation catholique, toujours prêts à prodiguer de belles leçons de morales, mais tout aussi prompt à accrocher cette morale sur la patère dès que cela servait leurs intérêts.

Ces gens là aussi affichaient leur moralité supérieure pour des raisons purement superficielles, pour des raisons d'image. d'apparence, de "prestige".


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