26 novembre 2007

Qui n'a pas entendu parler de la commission Bouchard-Taylor ces temps-ci ? On n'arrête pas d'y parler "d'intégration" des immigrants à la société québécoise. Intégration par la langue, intégration par l'emploi, intégration par l'apprentissage de la culture locale.

Tout le monde y va de sa petite hypothèse pour faciliter et accélérer l'intégration des nouveaux arrivants.

Aujourd'hui j'ai eu une curieuse révélation.

Je suis ce qu'on pourrait appeler un "québécois de souche". Je suis caucasien, de religion catholique (du moins sur papier), né de parents également caucasiens et catholiques, d'ascendance française, avec un soupçon de sang amérindien quelque part dans mon arbre généalogique.

Je suis né au Québec, en plein milieu de la culture québécoise, et j'ai vécu les quarante-six années de ma vie immergé dans la société québécoise.

Et pourtant, force est de constater que, malgré tout, je n'ai jamais réellement réussi à m'intégrer à cette culture, à cette société qui, pourtant, ne pourrait pas être plus mienne qu'elle ne l'est déjà. À un point tel que j'ai maintenant abdiqué et fait le choix de m'en retirer complètement pour la deuxième moitié de ma vie.

Il faut croire que certaines personnes naissent ainsi. Elles ne peuvent pas, elles ne pourront jamais s'intégrer à la société, à aucune société. S'il existe sur terre une culture au sein de laquelle je me sentirais à ma place, je ne la connais pas. Et pour être franc, je n'ai plus vraiment le goût de la chercher.


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