25 avril 2008

Il n'y a presque plus de neige dans ma cour. Je suis allé explorer mon petit univers récemment libéré de son linceul blanc plusieurs fois cette semaine en arrivant du travail. Je me suis tenu debout juste à côté de mon poêle extérieur et, à en juger par les photos que j'ai prise de ma cour dans le plus fort de l'hiver, j'ai estimé que l'épaisseur de la neige m'arrivait à la hauteur du menton. Complètement débile.

Maintenant que la marde blanche est à peu près complètement disparue, on ne peut que constater les dégâts de l'hiver. Arbustes écrasés, branches basses cassées comme des cure-dents sur les arbres matures. Cependant, mes rosiers s'en sont remarquablement bien tirés. Mon canot, que j'avais oublié de retourner avant l'hiver, a été complètement écrasé par le poids de la neige. Il est bon pour la casse. Heureusement, mon kayak, lui, a parfaitement survécu. Il est beaucoup plus long et étroit, et donc moins vulnérable à ce genre de dommage.

Et puis à ma grande surprise, j'ai découvert où se sont retrouvés tous ces arbustes que les gros rats à queue plate sont venu couper sur le bord de mon terrain l'automne dernier. Au bout de la rive, juste passé le terrain de mon dernier voisin, trône fièrement une immense, une imposante hutte de castor. Depuis que j'habite ici, c'est la première fois qu'une famille de castor s'installe de ce côté-ci du lac. Par le passé, ils se limitaient toujours au marais sur la rive opposée. Je sais déjà la première chose que j'irai investiguer dès que le lac sera calé.

Je m'attendais d'ailleurs à ce qu'il le soit en rentrant chez moi ce soir. J'ai été plutôt surpris qu'il ne le soit pas. Ça va probablement arriver demain ou dimanche au plus tard.

Lola va être en ville en fin de semaine. Elle m'a appelé en début de semaine pour me le confirmer. J'aurais espéré qu'elle m'appelle ce soir, mais ce ne fut pas le cas. Elle me manque.

J'espère que nous nous verrons demain ou dimanche. Sinon, je crois bien que je vais commencer tout de suite à ramasser ces feuilles que j'ai paresseusement laissé s'accumuler sur mon terrain l'automne dernier comme à chaque année d'ailleurs.

Je me demande bien quelle genre de discipline je vais m'imposer lorsque j'habiterai dans mon coin perdu quelque part dans la forêt boréale. Probablement le genre de discipline qu'on ne s'impose jamais par choix, mais toujours par nécessité. Le genre de discipline qui nous pousse à sortir et passer des heures à fendre son bois de chauffage, parce que cette fois, on sait très bien que si on néglige cette tâche, et bien on va se les geler.

L'humain n'est pas fait pour avoir une vie facile. Il recherche la facilité, mais lorsqu'il la trouve, elle le détruit. Petit à petit. Il devient gros, laid, lâche, abruti, dépressif. Combien d'entre vous ont écouté hier soir le film "Québec sur ordonnance" de Paul Arcand ?

Probablement seulement 1% de ceux qui ont regardé la crisse de game de hockey.


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