3 juillet 2008

Les petites marmottes de cette année n'ont pas le même comportement que la cuvée de l'an dernier. Beaucoup plus trouillardes, définitivement. J'ignore pourquoi. Peut-être l'an dernier se sont-elles aventurées hors du terrier alors qu'elles étaient plus jeunes. Malgré le temps magnifique qu'il y a eu hier, je n'ai vu que leur mère qui est sortie brièvement hors du terrier tôt en matinée, pour disparaître le reste de la journée. Ce matin, avant la pluie, je n'ai vu qu'une seule des petites qui s'était aventurée à la limite de mon terrier, et qui encore une fois a détalé dès que j'ai ouvert ma porte pour sortir. À cette date l'an dernier, elles se promenaient déjà toutes partout dans ma cour. Si elles continuent à être aussi furtives, elles ne seront pas très intéressantes à observer.

Enfin. C'est leur vie, après tout. Elles n'ont pas été mises sur terre simplement pour me divertir. Trop de gens ont encore cette mentalité rétrograde et primitive que tout ce qui a été mis sur cette planète n'existe que pour satisfaire leurs besoins. C'est comme ça que les humains ont commencé à ruiner la planète au fil des siècles.

Une de mes collègues (ou plutôt ex collègue, je vais devoir m'y habituer) est venue me rendre visite après le souper hier. Je n'ai parlé d'elle qu'une seule fois ici, mais nous nous connaissons depuis presque aussi longtemps que je travaillais là. C'est elle qui m'a hébergé il y a six ans quand je suis allé à Lebel-sur-Quévillon pour aller à la pêche avec son conjoint. En bonne mère de famille, c'est une femme naturellement très occupée et elle n'était jamais venue chez moi avant. Elle a adoré mon petit paradis, comme presque tout le monde d'ailleurs. Nous avons parlé une bonne heure avant qu'elle doivent partir, non sans m'avoir invité à continuer à lui donner des nouvelles.

La prochaine année sera une année où je déciderai qui disparaîtra de ma vie et qui y restera. Avant mon départ, plusieurs personnes au bureau m'ont demandé de leur laisser mes coordonnées pour pouvoir garder contact avec moi. Je l'ai fais sans hésitation pour certaines, mais pour d'autre, je suis encore hésitant.

Rien ne presse de toute façon. Ils n'iront nulle part. Mais on dirait que depuis que j'ai quitté mon travail, j'ai tendance à me sentir plus grégaire qu'avant. J'ai l'intuition que beaucoup de choses vont changer dans ma vie maintenant que je ne suis plus quotidiennement exposé au stress et au conflit étique que me causait mon emploi depuis des années. Je crois que, comme plusieurs sans doute, je ne réalisais pas pleinement l'ampleur de l'impact que cela avait sur ma vie.

Néanmoins, j'ai toujours su au fond de moi que, une fois libre, je deviendrais de bien meilleure compagnie que je ne l'étais. Il semble que l'effet commence déjà à se faire sentir, même après seulement deux semaines.


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