3 novembre 2008
Ma période de sevrage du travail est maintenant terminée. Voilà plusieurs jours maintenant que je me sens parfaitement bien. Plus d'angoisse, plus de noeud dans la gorge, plus de sensation désagréable dans la mâchoire. Tous mes symptômes, psychologiques et physiques, ont disparu. Je me sens enfin de nouveau moi-même, comme je me sentais cet été et durant les mois qui ont précédé.
N'empêche que cette crise est une bonne leçon pour moi.
Ma coloc à huit pattes est au plafond en ce moment, sur le bord du mur juste au dessus d'une de mes fenêtres. Elle avait disparu depuis quelques jours. La météo annonce une période de temps doux pour les prochains jours. Ce sera l'occasion idéale pour la mettre dehors, si elle peut rester en place encore vingt-quatre heures.
Quant aux sales bêtes à queue plate, c'est incroyable les dégâts qu'elles ont pu faire. Elles ont jeté à terre des arbres qui devaient être là depuis vingt-cinq ans. J'ai beau me dire que je suis sur le point de vendre la maison et que ça ne sera plus mon problème, ça m'enrage quand même de les voir saccager mon environnement comme ça. J'ai travaillé sur la maison cet après-midi, et en fin de journée, alors que le temps commençait à s'assombrir, j'ai vu une de ces sales bêtes nager dans le lac en se dirigeant vers ma rive, sans doute avec l'intention de continuer son massacre. Je l'ai tenu à l'écart pendant plusieurs minutes, donnant régulièrement de grands coups de branche d'arbre dans l'eau, espérant utiliser à mon avantage leur instinct qui leur fait percevoir les grands bruits d'éclaboussure comme une signe de danger. Le gros rat se tenait à l'écart, mais refusait de s'éloigner. Il continuait à nager de long en large à une certaine distance de la rive. Qu'à cela ne tienne alors: Je suis allé chercher mon aviron et ma flotte, et je suis parti à sa poursuite en kayak. Je ne lui laissais pas une seconde de répit. Dès qu'il émergeait à la surface, je fonçais dans sa direction, l'obligeant à plonger à nouveau. Je savais que si je ne lui laissais jamais assez de temps pour reprendre son souffle il finirait par être obligé de s'éloigner et de retourner vers sa hutte, ne serait-ce que pour éviter la noyade. C'est finalement ce qu'il a fait après presque une demi-heure de ce manège. On dira ce qu'on voudra, la patience de ces sales bêtes est quand même admirable.
N'empêche qu'en ce moment même, il doit être encore sur ma rive en train de continuer le travail des dernières semaines...
Copine m'a invité à souper le soir de l'Halloween. Nous avons parlé de toutes sortes de choses, du passé, de personnes comme Lolita, Salma ou Carolargo qui ne sont plus vraiment dans nos vies, mais aussi d'autres comme Cousine qui en font toujours partie. Parlant de Cousine, Copine et moi sommes allé lui rendre visite samedi dernier. Nous sommes allés tous ensemble marcher sur sa terre, et cela a réveillé en moi l'envie d'en avoir une à moi tout seul. À la lumière de ce que j'ai vécu ces dernières semaines, il est de plus en plus clair dans ma tête que ce dont j'ai besoin pour l'instant, c'est une terre, une grande terre, de plusieurs dizaines d'hectares, sur laquelle je pourrais me construire quelque chose de sobre mais de tout à fait habitable. Je pourrai alors vendre la maison et ainsi avoir un peu plus de liquidité, ce qui me permettrait de réaliser d'autres projets, comme des aménagements sur la terre, des lean-to, des caches pour l'observation de la faune, etc. Je pourrais aussi m'y construire une deuxième résidence un peu plus confortable que la première, et aussi commencer à me chercher un chalet de villégiature ou un camp de chasse dans la forêt boréale où je pourrais vraiment aller me ressourcer de temps en temps.
Bref, les choses vont bien à nouveau. Enfin ! J'ai de nouveau plein de projets dans la tête, et je vois enfin de façon encourageante et positive cette liberté nouvelle que je viens juste d'acquérir. J'ai envie de me construire un petit environnement de rêve et de le partager avec des gens qui sauront l'apprécier.