30 novembre 2008

Bon ben y en a marre. Voilà presque deux semaines maintenant que mon hébergeur a décidé de se réorganiser complètement. À partir du 19, j'ai perdu l'accès au site FTP, et je ne pouvais donc plus mettre mes mises à jour en ligne. Ce genre de chose étant déjà arrivé à quelques reprises par les années passées, j'ai décidé de prendre mon mal en patience et d'attendre que les choses se replacent. Que pouvais-je faire d'autre de toute façon ? J'aurais pu utiliser mon service de notification de mise à jour pour informer ceux et celles qui y sont inscrits de mes déboires, mais quoi faire pour les autres ?

Quoi qu'il en soit, j'ai recommencé à avoir accès au site FTP il y a quelques jours, mais de façon sporadique seulement. J'ai quand même décidé de télécharger au moins ma mise à jour du 19, qui était déjà écrite depuis cette date de toute façon. C'est alors que j'ai réalisé que mon hébergeur a décidé de changer leur règle d'écriture de l'URL d'accès à mon site, et que mes mises à jour n'apparaissent qu'avec la nouvelle règle. Quand on essaie d'accéder à mon site à son ancienne adresse, on tombe sur l'ancienne version de mes pages.

C'est très frustrant tout ça. Ça veut dire que ceux et celles qui sont inscrits sur ma liste de distribution pourront être informés de la nouvelle syntaxe de l'URL pour accéder à mon site, mais les autres continueront à croire que celui-ci n'est plus mis à jour. J'ai bien vu à quelques reprises ces derniers jours que mon ancienne adresse semble faire une redirection automatique vers la nouvelle, mais pas toujours. Espérons qu'ils finiront par se démerder dans leur affaires. D'ici là je vais quand même recommencer à mettre à jour et à publier mes pages, au moins pour le bénéfice de ceux et celles qui auront été informés des déboires de mon hébergeur, en espérant que les choses se tassent éventuellement. Après tout, c'est un hébergeur gratuit, et comme dit le proverbe, on a ce pour quoi on paye.

Donc, venons-en maintenant aux choses sérieuses, à savoir: moi. Après tout, n'est-ce pas la raison d'être de ce site ? ;)

Vous savez tous maintenant que depuis ma crise d'angoisse du mois d'octobre, j'ai un tantinet modifié mes projets. Depuis quelques jours maintenant, je remet en question cette remise en question. Je m'explique.

Je suis allé voir beaucoup de terres à bois potentielles ces dernières semaines. Ce qui m'a motivé à entreprendre ce changement de cap par rapport à mon idée originale, c'est le désir de ne pas m'éloigner trop d'ici, de ma famille, de mes quelques amis, de ce qui m'est familier. Hors, force est de constater que la familiarité a joué un rôle plus grand dans ma décision que je ne le souhaiterais. Car ce qui motive mon désir de rester dans le familier, c'est la peur; la peur du changement, la peur de l'inconnu. Et bordel de merde, j'en ai marre de laisser la peur mener ma vie. Je sais que, peu importe mes nouvelles conditions de vie, je finirai par m'y sentir aussi à l'aise, aussi "chez moi" que je m'y sens ici.

Reste les autres critères: Famille et ami(e)s. Mais avec du recul, et un zeste d'introspection, je suis bien forcé d'admettre que, au fond, ma véritable raison pour ne pas vouloir m'éloigner d'ici, elle se résume en une seule et unique personne: La collègue avec qui je m'entend si bien.

Et c'est bien malsain tout ça. Je suis en train de prendre une décision qui concerne tout le reste de ma vie, en fonction d'une seule et unique personne, mais une personne qui, je dois bien l'admettre, ne me fait que très peu de place dans sa vie, et qui, selon toute évidence, ne m'en fera jamais vraiment plus. Bien sûr, on s'écrit souvent et tout, mais on ne s'est pas revu depuis notre dernière randonnée, ce qui remonte maintenant à presque quatre mois, et ça ne semble pas la déranger outre mesure. Elle a son conjoint, son cercle d'amis, ses activités, son travail, et je ne fais tout simplement pas partie de rien de tout ça.

La presque totalité des sites où se concentrent les terres à bois qui me conviendraient, qui se trouvent en zone blanche (c'est à dire non soumise aux restrictions de la commission de la protection du territoire agricole) et à un coût qui entre dans mon budget, se situent sur la rive sud du fleuve. Et je comprend maintenant pourquoi, au fond de moi, je semblais toujours trouver la chose qui clochait pour chaque site, comme si je cherchais toujours une excuse pour rejeter chacun de ces choix.

L'explication est simple: Chacun de ces sites, sans exception, m'éloigne encore plus que je ne le suis déjà du seul, du véritable endroit où, tout au fond de mois, je désire vraiment me retrouver, à savoir: La forêt boréale.

Si je suis présentement à cinq ou six heures de route de l'endroit où je voudrais éventuellement avoir mon chalet d'été, seul sur son lac, dans la forêt boréale, alors j'en serais à sept ou huit heures si j'allais m'acheter une terre à bois sur la rive sud pour y installer mes quartiers d'hiver.

Et puis au fond de moi, je sais bien que ce qui compte le plus à mes yeux, c'est la liberté. La raison pour laquelle je ne suis plus capable de rester ici, sur un petit terrain, aussi paradisiaque soit-il, soit-il ou non sur le bord d'un lac, c'est que je m'y sens confiné, prisonnier. Comme je vous l'ai déjà dit, même après seize ans, je n'ai jamais vraiment pu m'approprier complètement mon quartier, me sentir libre d'y circuler comme bon me semble tout en m'y sentant à l'aise, chez moi. J'ai cru qu'habiter sur une immense terre à bois règlerait ce problème, mais je ne me connais que trop bien, et je sais que je finirais par m'y sentir confiné aussi, et ce, peu importe ses dimensions. Dès que je sentirais le besoin d'en quitter les limites, pour quelque raison que ce soit, je serais habité par le même sentiment que celui qui m'habite quand je quitte mon chez moi actuel.

Mais dans la forêt boréale, ça serait différent. L'immense majorité du territoire québécois situé au nord du fleuve Saint-Laurent et loin des grands centres urbains est constitué de terres publiques, de territoire libre. D'immenses étendus de forêts, de lacs, de rivières et de montagnes où nous sommes tous, autant que nous sommes, libres de circuler où bon nous semble. Et puis il y a le fait que ce serait la forêt boréale après tout; une forêt où, je l'ai déjà vécu à d'innombrables reprises, je me sens instantanément tout à fait bien, tout à fait chez moi, tout à fait libre.

En conclusion: Maintenant que mes émotions se sont complètement replacées et que je commence enfin non seulement à m'accommoder, mais à vraiment jouir de ma nouvelle vie de retraité, j'ai commencé à sentir renaître en moi le désir de retourner à ma première idée. Bien sûr, cela signifiera m'éloigner des gens que j'aime ici. Mais combien m'en reste-t-il ici, au juste. Ma famille ? Je me donnerai toujours la peine de sortir de ma retraite pour venir voir mon père et mes frère et soeur quelques fois par année. Dans les faits, ce ne sera pas très différent de ma situation actuelle. Et quoi qu'il en soit, jamais mon père n'acceptera de se sentir une entrave à la réalisation complète de mon rêve. Lola ? Elle est à Montréal maintenant, elle ne fait plus partie des raisons qui me retiennent ici. Copine ? Nos vies ont déjà divergé depuis quelques années de toute façon. Et... et qui d'autre, au juste ?

Personne.

La collègue avec qui je m'entend si bien ? C'est la plus grande réalisation à laquelle je dois arriver. Je ne compte tout simplement pas tant que ça dans sa vie. Et quoi qu'il en soit, elle est très autonome et sera toujours parfaitement capable de me rendre visite, où que je sois, si et quand elle en aura envie. Après tout, je ne couperai pas les ponts avec elle et elle saura toujours où me trouver et comment me contacter.

Bon. On va laisser macérer tout ça, et essayer de mettre cette page en ligne, en espérant que mon hébergeur ne me fera pas trop de misères...


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