14 octobre 2008

Si je vous disais que j'ai une araignée au plafond, vous penseriez probablement que je fais allusion à ce que je vis depuis un peu plus d'une semaine. Et bien vous auriez tort. Je parle au sens propre.

J'ai réellement une araignée au plafond. La première fois que je l'ai remarquée, elle se déplaçait toujours un peu d'une journée à l'autre. Mais voilà maintenant qu'elle n'a pas bougé depuis huit jours. Elle est toujours au même endroit, au plafond, au dessus d'une de mes plantes. Ce matin je suis allé la regarder de près. Sincèrement, je crois bien qu'elle est morte. C'est triste, n'est-ce pas ?

Bon. Allons droit au but: Je vais bien. J'étais hésitant à y croire il y a quelques jours, mais voilà quatre matins consécutifs où je me réveille dans un état d'esprit normal, alors il est maintenant raisonnable d'assumer que mon état va continuer à aller en s'améliorant. Bel après-midi avec Lola dimanche dernier. Le seul moment où j'ai ressenti une légère angoisse fut environ une heure avant d'aller la chercher. Une fois sur place, j'allais très bien, ce qui nous a permis de discuter de ce que j'étais en train de vivre, mais aussi de ce qui se passait dans sa vie à elle aussi.

Hier, aucune angoisse de toute la journée. Aujourd'hui aussi. Psychologiquement parlant, j'étais dans un état tout à fait normal. Énorme soulagement, laissez-moi vous le dire. Cependant, à certains moments durant les deux jours, je ressentais un symptôme physique: une sensation dans la mâchoire, vous savez, semblable à ce que vous ressentez lorsque vous êtes sur le point d'éclater en sanglot. Ce symptôme me rappelle que, bien que mon humeur semble s'être stabilisée, les effets de ce que je viens de vivre, et probablement aussi de la longue période de stress que j'ai subi avant ça, m'affectent encore. Laissons-nous du temps. Je ne m'illusionne pas non plus, et je m'attend à quelques épisodes de rechute dans les prochains jours, voire les prochaines semaines.

Mais comme je l'ai dit précédemment, cette vague a laissé des marques. Aujourd'hui est la première journée où j'ai osé transcender la peur et contempler ces marques.

Hier après-midi, je suis retourné faire la même longue randonnée que j'avais faite la semaine dernière. C'est étrange comme la même distance, dans les mêmes conditions, peut mener à des résultats différents. La dernière fois, ces quatorze kilomètres de marche m'avaient laissé avec le genou gauche et la hanche droite légèrement douloureux, ainsi que quelques points chauds sous le pied gauche. Cette fois, cette même distance n'a eu aucun effet sur mes genoux ni mes hanches, mais je me suis par contre fait deux ampoules, mais sur le pied droit. Allez comprendre. Ce que je sais cependant, c'est que si je fais encore beaucoup de bonnes randonnées d'ici l'arrivée de la neige, celles-ci n'auront plus aucun impact négatif. Finalement, cette crise d'angoisse aura eu un effet positif sur ma santé physique.

Et ce n'est pas le seul aspect sur lequel elle aura eu un impact. Aujourd'hui je sentais déjà que mon attitude commençait à changer. Il faut dire que je n'ai pas vraiment eu le choix. L'époque des cinq jours de travail suivis de deux jours de congé est révolue. Je commence déjà à briser les vieux patterns qui m'entravaient l'esprit depuis des années. C'est tout nouveau pour moi, mais comme pour la plupart des choses, je sais que je vais m'y adapter très vite. Il faisait si beau ce matin que je suis allé faire un tour de kayak sur le lac avant que le vent ne se lève trop. J'ai été surpris d'entendre tous ces bruits d'activité venant de partout autour du lac. J'ai réalisé qu'il y a probablement beaucoup plus de retraités ou de personnes restant à domicile que je soupçonnais. C'est un nouveau monde que je découvre finalement. Il faisait si chaud cet après-midi que j'ai même pensé à travailler un peu sur la finition de ma toiture, mais le temps incertain m'a fait hésiter. Quoi qu'il en soit, j'ai plutôt décidé d'aller faire quelques commissions. Finalement j'ai pris la bonne décision, car à mon retour, il pleuvait abondamment.

Aujourd'hui, je me suis surpris à recommencer à me plonger dans mes projets. Et je commence à avoir suffisamment confiance en mon jugement pour commencer à remettre mes projets sur la table et commencer à envisager différents nouveaux scénarios.

Il me semble maintenant évident que j'ai toujours envie de me construire éventuellement ma propre maison. Je suis encore trop emballé par ce projet et j'ai plein d'idées qui se bousculent dans ma tête. Va-t-elle se trouver encore loin dans le bois ? Vais-je y habiter seul ? Pour l'instant, ces questions sont sans réponse. Je me laisse encore quelques semaines de réflexion.

La collègue avec qui je m'entend si bien m'a écrit ce soir. Il se pourrait qu'on aille faire une rando ensemble dans un avenir proche. Les photos de mes deux plus récentes randos semblent lui avoir mis l'eau à la bouche. Et j'ai parlé à Copine au téléphone en fin de semaine. Elle m'annonçait qu'elle et son conjoint s'étaient finalement quittés. Rien de surprenant là-dedans, ni pour moi ni même pour elle. Ils savaient depuis le début que ce ne serait pas une relation très sérieuse. Tout ça pour dire qu'elle m'a annoncé qu'elle était de nouveau sexuellement disponible. Je suis sûr que si je l'avais eu en face de moi j'aurais vu son sourire narquois et son clin d'oeil. Elle me fait bien rire, Copine.


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