17 octobre 2008

Bon. Beaucoup de choses à dire ce soir, mais moins le goût d'écrire. Alors je vais essayer de faire ça télégraphique. Bien sûr, je risque d'échouer lamentablement.

D'abord, je m'en voudrais de ne pas mentionner celles qui m'ont envoyé des petits mots d'encouragement ces derniers jours. Je sais que je ne répond pas à mes courriels, mais je les lis, et je peux vous assurer qu'ils ont tous un impact sur moi. C'est juste que c'est ici que je me sens libre d'écrire.

Ensuite, ma conversation de l'autre jour avec Alegria m'a fait penser à quelque chose qui cause souvent un malentendu avec les gens avec qui j'en discute. Alors je vais essayer de clarifier les choses.

Je suis un misanthrope, ce n'est plus un secret pour personne. Mais il semble que tout le monde interprète cela comme voulant dire que je suis également antisocial. Ce n'est pas le cas. Je suis une personne timide qui souffre d'un certain niveau d'anxiété sociale qui fait que j'évite habituellement les situations sociales que la plupart des gens considèrent comme normales. Mais ceux qui me connaissent bien savent que je suis une personne très sociable. Mon opinion de l'humanité en général n'a aucune corrélation avec mon opinion des personnes prises individuellement. Voilà, j'espère que c'est plus clair maintenant. Bien que j'en doute.

Dans un autre ordre d'idée, mon état d'esprit continue à s'améliorer. Voila deux jours consécutifs que je me réveille le matin en laissant mes pensées dériver dans toutes sortes de directions, mais que ça me prend plusieurs minutes avant que ce que j'ai vécu ces dernières semaines me revienne en mémoire. Les journées se passent très bien, je réfléchis beaucoup, et je peux le faire sereinement, sans me sentir submergé par l'angoisse. Dans les rares moment où cette dernière semble vouloir refaire surface, je n'ai aucune difficulté à la balayer du revers de la main, à prendre du recul et à relativiser toute la situation.

Au fur et à mesure que mes idées s'éclaircissent, ma vision et mes projets se modifient en conséquence. J'ai fait beaucoup de route aujourd'hui: je suis allé voir un petit chalet dans une région rurale qui m'avait tapé dans l'oeil. Terrain un peu plus grand que le mien, pas sur le bord d'un lac mais avec un grand étang, boisé et complètement isolé des autres terrains. Chalet de un étage et demi, pas cher, trois saisons, mais je n'aurais aucune difficulté à le convertir en chalet habitable à l'année en quelques semaines de travail.

Le problème ? La distance. Il se trouve à plus de deux heures de route. L'idée de me trouver quelque chose de plus près d'ici d'abord, au lieu de partir m'installer directement dans un chalet dans le bois, c'est qu'à la lumière de ce que je viens de vivre, je me suis dit que ce serait peut-être une bonne idée de ne pas trop m'éloigner du peu de proches que j'ai ici, du moins pas avant un certain temps. Mais à cette distance, honnêtement, je ne serais pas vraiment beaucoup plus "accessible" que je l'aurais été si je m'étais installer dans le secteur que je convoitais précédemment.

J'ai regardé à nouveau mes finances, et je suis beaucoup moins serré que je pensais. Finalement, j'avais bien planifié mon affaire. J'ai fait un worst case scenario, et même dans le pire des cas, je pourrais garder la maison et rester ici jusqu'à l'avènement de ma pension de vieillesse à 65 ans. Ce serait serré par contre. Mais comme je l'ai dit, c'est le pire scenario possible. Alors je n'ai pas à m'en faire. Cela veut dire que ça me laisse un peu plus de latitude. Par exemple, si je me trouve une terre ou un lot à bois non loin d'ici, mais avec aucune construction, je pourrais sans difficulté continuer à habiter ma maison actuelle pendant une, voire deux années supplémentaire, le temps de me construire quelque chose.

Bref, le chemin pour atteindre mon objectif risque de changer, mais ce dernier reste le même. J'en rêve trop. Lorsque je ferme les yeux et que je m'imagine dans mon petit paradis, seul sur le bord d'un lac, au coeur de la forêt boréale, j'en ai encore des frissons. Ma crise d'angoisse me l'a brièvement fait voir comme une malédiction, mais ça n'a pas duré.

Vivre là-bas complètement seul par contre ? Hum. Plus certain que ça me tente. Ce sera sans doute le plus gros changement dans mes projets.


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