11 juillet 2009

Je les ai vus !

Quand je suis allé nager, hier après-midi. Ils étaient là, deux silhouettes à peine reconnaissables, loin sur le lac, près du marais. À première vue, c'aurait pu être une variété d'oiseaux aquatiques, mais pour un oeil entraîné comme le mien, il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait bien de deux huards. D'ailleurs, la manière qu'ils ont de se redresser et de gonfler leur poitrine en battant des ailes est parfaitement reconnaissable. En allant me coucher hier soir, le chant de l'un d'eux m'a accompagné jusqu'à ce que je trouve le sommeil.

Je m'ennui de la collègue avec qui je m'entend si bien. Nous ne nous sommes pas vu depuis mercredi de la semaine dernière. Au moment de nous quitter, elle m'avait expliquer que son conjoint était en vacance et qu'elle et lui prévoyaient passer du temps ensemble. Normalement, nous devrions nous voir la semaine prochaine.

Plus tôt dans la même journée, elle m'avait contacté pour me demander si j'étais intéressé à aller marcher en forêt avec elle. Nous avons passé tout l'après-midi ensemble à faire une longue et agréable randonnée, durant laquelle nous avons parlé de toutes sortes de choses, comme à l'habitude. Mais vers la fin, notre conversation prenait une tournure plus personnelle, plus intime. Elle a toujours maintenu une certaine distance avec moi à cet égard, mais dernièrement elle a tendance à baisser ses défenses un peu. Peut-être est-ce le fait que nous passons tant de temps ensemble depuis le début de l'été.

Elle était arrêtée ici en premier et nous n'avions pris qu'une seule voiture. De retour chez moi, j'allais l'inviter à rester encore un peu et à venir s'assoir avec moi sur le bord du lac pour continuer notre conversation, quand elle m'a devancé en me demandant si elle pouvait rester ici un certain temps avant de partir car, disait-elle, c'était l'heure de pointe et elle voulait éviter le trafic de fin de journée. Cela m'a bien fait rire d'ailleurs, intérieurement bien sûr.

Bien sûr. L'heure de pointe. Le premier juillet, un jour férié. Et dans le sens contraire du trafic de toute façon.

Quoi qu'il en soit, il semblait évident qu'elle avait envie de rester, alors je l'ai invité à le faire. Elle est restée encore une heure avant de partir, en me disant qu'elle risquait d'être peu disponible pour les deux prochaines semaines.

Je l'ai déjà dit, cette femme m'adore, et a bien l'intention de me faire une place dans sa vie. Mais pas la place que son conjoint y occupe en ce moment. Alors tant que je garderai cela en perspective, tout ira bien.

En ce moment même où mes doigts pianotent sur mon clavier, j'entend par ma porte patio entrouverte le chant du huard et son écho, à travers le bruit relaxant de la pluie qui tombe.


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