15 juin 2009

Il y a quelques lucioles dans mes fenêtres, qui font clignoter leur petit derrière. Avec les années j'ai réalisé que, chez moi, il y a au moins deux espèces différentes de lucioles, qui font leur apparition à des dates différentes. Celles qui sont les premières à apparaître sont d'une espèce un peu plus grosse que les autres, et la lumière qu'elles émettent est un peu plus chaude, tirant vers le jaune. La deuxième espèce apparaît un peu plus tard en saison. Elles sont plus petites, leur lumière tire davantage vers le verdâtre, et elles sont beaucoup plus nombreuses. Par une nuit chaude, elles transforment littéralement la berge du lac en arbre de Noël. Je peux carrément me fier sur leur lumière pour identifier la rive quand je fais une sortie de kayak par une nuit sans lune.

C'est bien ce que j'aurais envie de faire en ce moment même d'ailleurs. La nuit est chaude, douce, invitante. Elle m'appelle. Je me sens vraiment revivre depuis quelques semaines, je ne sais pas pourquoi, mais je n'irai certainement pas m'en plaindre. Je crois que c'est l'effet combiné de plusieurs facteurs. D'abord, Lola et moi nous parlons plus régulièrement. Ce que je peux aimer cette femme, c'est incroyable. Je l'ai déjà appelé mon "épouse d'amitié". Je voulais dire par là que j'avais fait le choix de lui vouer mon éternelle et indéfectible amitié. J'irai même jusqu'à dire que beaucoup ne connaîtront jamais, même au sein d'une relation de couple, un amour et un attachement aussi profonds et inconditionnels que ce que je ressens pour Lola.

Aussi, il ne faut pas négliger l'impact de la présence plus régulière de la collègue avec qui je m'entend si bien dans ma vie ces dernières semaines. Chaque minute passée avec elle en est une de pur bien-être. Je ne sais pas comment tout cela va finir. Nous risquons de nous voir beaucoup cette été car comme moi, elle est en vacance en ce moment et ne retournera pas au travail avant la fin de l'été. Mais ce moment arrivera éventuellement, et nul doute qu'elle retournera alors dans sa routine habituelle, une routine qui, je dois bien l'admettre, ne me fait pas beaucoup de place. Mais bon. Je préfère vivre l'instant présent, et je penserai au futur quand j'y serai arrivé.

Il y a bien sûr l'arrivée du printemps, du soleil, du temps chaud, de la vie qui explose après son long sommeil hivernal. Mais plus que ça, je crois que je ne devrais pas négliger l'importance du fait que je suis lentement mais sûrement en train de retrouver ma forme physique d'entant, une forme que je n'avais plus connue depuis des années, et que j'avais commencé à perdre en même temps que mes problèmes d'arythmie avaient commencé. Encore cet après-midi, je suis allé faire une randonnée dans un sentier qui comporte deux cent mètres de dénivelé. J'ai parcouru d'un seul trait ce parcours le long duquel, il y a une semaine à peine, j'avais dû faire au moins quelques pauses. Mon souffle, mon coeur, mes jambes, tout suivait. Et non seulement ça, mais une fois au sommet je récupère de plus en plus vite d'une fois à l'autre, ce qui est une autre claire indication que ma forme physique est en train de revenir. Je recommence à faire des projets, à repenser à ces longues randonnées en vélo, en autonomie complète avec sac à dos, ou en canot-camping que j'avais l'habitude de faire et que je me sens de nouveau capable d'entreprendre.

On ne réalise vraiment l'impact qu'une chose qu'on a perdue avait sur notre vie que quand on a le privilège de la retrouver.


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