17 juin 2009

Depuis quelques nuits, une sorte de hibou ou de chouette hulule allègrement. Je ne sais pas si il/elle s'en donne à coeur joie toute la nuit car je ne l'entend que durant les quelques minutes que ça me prend avant de me rendormir. Par contre, ce que je trouve particulièrement étrange, c'est que j'entend aussi, tôt le matin, le chant d'un huard. Hors, à ma connaissance du moins, aucun huard ne niche sur le lac cette année. Ces oiseaux ne cherchent habituellement pas à se cacher, et normalement on les aperçoit régulièrement sur les plans d'eau où ils choisissent de s'installer pour la saison.

Je l'entendais chanter hier encore, tôt en avant-midi. Après le souper j'étais allé visiter une fois de plus les huttes jumelles, et cette fois j'ai eu la confirmation hors de tout doute qu'au moins un castor a bel et bien emménagé dans la petite hutte, car je l'entendais clairement s'affairer à l'intérieur. Je l'ai même vu venir m'examiner, à deux mètres à peine de mon embarcation. On dira ce qu'on voudra, mais ces bêtes sont vraiment impressionnantes.

À mon retour, je n'avais pas encore fini de tirer mon kayak sur la rive que j'ai entendu encore une fois le cri mystique du huard. Pourtant, je venais de parcourir le lac au complet, sur toute sa superficie, et je n'avais pas vu la moindre trace dudit oiseau.

Un autre oiseau m'attendais dans ma cours. Juste au pied de mon escalier se trouvait un jeune merle de cette année. J'en avais vu plusieurs ces derniers jours autour de la maison. Généralement, ils avaient l'air en bonne santé, avec des plumes bien développées et des sens bien aiguisés. Mais quelque chose de celui là était différent. Alors que je m'approchais de lui, il préférait s'éloigner en montant les marches de l'escalier plutôt que de fuir par la voie des airs. Il s'est arrêté sur la dernière marche du haut, et en ralentissant mon approche, j'ai réussi à m'assoir sur l'avant-dernière marche, sans qu'il ne prenne la fuite, ce qui n'était définitivement pas normal pour un juvénile aussi mature qui, normalement à ce stade de leur développement, se comporte à toute fin pratique comme des adultes et ne se laisse pas approcher à moins de plusieurs mètres.

Il n'était qu'à quelques centimètres de mon visage, et je pouvais clairement voir que quelques choses n'allait pas. Il ouvrait et fermait le bec de façon rythmique, comme si quelque chose le dérangeait dans la gorge, puis il semblait s'étouffer légèrement, et essayer de vomir ou de recracher quelque chose, avant de reprendre son manège. Il était si placide que j'ai pu me pencher sur lui pour le regarder d'encore plus près, et j'ai pu constater que quelque chose n'allait vraiment pas avec sa langue. Je ne suis pas un expert en anatomie aviaire, mais je suis pas mal certain que sa langue avait l'air brisée en deux vers le milieu, et aussi perforée d'un trou sanguinolent près du fond de sa gorge. Cela ne pouvait être qu'une blessure. S'il s'était agit d'une malformation congénitale, le petit oiseau ne se serait pas rendu aussi loin dans son développement, et apparemment en aussi bonne santé. Quoi qu'il lui soit arrivé, ça devait être relativement récent.

En faisant un mouvement un peu brusque, il s'est cette fois envolé promptement en direction d'un arbuste chez mon voisin. Son vol était vif et assuré, mais j'ai quand même remarqué qu'il a semblé avoir de la difficulté à prendre pied sur une branche, un problème qu'il n'aurait pas dû avoir à ce niveau de maturité. Il a finalement renoncé et est allé se poser sur la rampe de la galerie de mon voisin, d'où il a continué à m'observer tout en répétant son manège d'ouverture/fermeture de bec. Mon hypothèse à ce moment était qu'il s'était d'une quelconque manière blessé gravement à la bouche quelques jours auparavant et que cette blessure l'empêchait de se nourrir correctement. Et maintenant, il souffrait de façon évidente du manque de nourriture, et probablement aussi d'eau et de sommeil. À ce moment je l'ai laissé à lui-même et je suis rentré chez moi, me disant qu'il était probablement condamné. La nature étant ce qu'elle est, une blessure aussi débilitante ne pardonne habituellement pas.

Ce matin, mon hypothèse s'est confirmée. Le petit oiseau gisait mort, sur la galerie, juste en dessous de l'emplacement où il s'était posé sur la rampe.


Hier, Copine m'a appelé pour me dire qu'elle avait donné mon numéro de téléphone à Lolita, et que je pouvais m'attendre à un appel de sa part dans les prochains jours. Apparemment, elle voulait me demander si je connaissais des endroits dans les environs où elle pourrait pratiquer le nudisme avec ses enfants. De toutes mes amies, Lolita a toujours été celle sur laquelle la découverte de cette façon de vivre a eu le plus d'impact. À son chalet, il y a plusieurs années, je me rappelle qu'elle m'ait dit que c'était ainsi qu'elle voudrait désormais vivre sa vie, et élever sa future famille. Apparemment ce n'était pas un engouement temporaire. Je sais que là où elle habitait en Estrie, elle vivait sur un petit domaine de quelques hectares à l'abris des regards, et que les vêtements ne devaient pas se porter souvent, quand la température le permettait. Maintenant qu'elle est de retour ici et qu'elle habite temporairement chez ses parents, cette liberté doit lui manquer, surtout depuis que le beau temps et la chaleur sont au rendez-vous.

Mais je crois aussi que cet appel sera une opportunité de reprendre contact avec moi. De plus, Copine lui a transmise mon invitation à venir profiter de mon sauna à la première occasion, invitation qu'elle a apparemment accepté avec plaisir.

Elle et Copine vont peut-être venir en fin de semaine prochaine, même s'il n'y a rien de confirmé. On verra bien.


[jour précédent] [retour] [jour suivant]