20 mars 2009

Je me suis rappelé aujourd'hui que la meilleure entrevue d'emploi que j'ai jamais passé était pour un emploi auquel je ne tenais pas vraiment. Mais j'étais jeune, j'avais besoin d'argent, et c'était dans un domaine (travail avec le public) dans lequel j'avais déjà de l'expérience.

L'entrevue n'était même pas commencée depuis une minute que mon interlocuteur se roulait déjà de rire sur le plancher alors que je lui racontais de façon colorée une mésaventure qui m'était arrivée dans mon travail précédent.

Naturellement, j'ai décroché l'emploi.


Il y a un autre lointain souvenir qui me trotte dans la tête depuis des mois maintenant. Je m'étais dit que je vous en parlerais mais à chaque fois que j'écrivais un billet, ça me sortait de la tête.

Il y a très longtemps, lorsque je n'étais qu'un enfant à l'école primaire, j'ai souvenir d'une nuit de camping avec des compagnons de classes. C'était durant une classe verte. Normalement, nous dormions chaque nuit dans des baraquements. Mais à quelques reprises, nous avons dormis sous la tente à l'extérieur. Durant l'une de ces nuits, j'ai eu besoin d'aller aux toilettes. Il n'y avait pas d'électricité dans le secteur où nous étions. Les petites salles de toilettes étaient donc éclairées au gaz propane. Je me rappelle très bien avoir quitté la tente et marché dans l'obscurité totale, faisant bien sûr attention à chacun de mes pas, et me guidant à l'aide de la lumière qui émanait de l'unique fenêtre de la petite construction.

Après avoir fait ce que j'avais à faire, je me rappelle être resté plusieurs minutes sur place, à examiner avec intérêt et fascination la petite lampe au propane. Le son qu'elle émettait avait un effet terriblement relaxant sur moi. C'était la première fois que je voyais ce genre de lampe, et que j'en apprenais même l'existence. J'essayais de comprendre son principe de fonctionnement. Étant né et ayant grandi en milieu urbain, comme la plupart d'entre nous, cette classe verte était le premier véritable contact que j'avais avec ce qui se rapprochait le plus à l'époque de la nature et de la vie rustique. Déjà à ce moment, quelque chose avait résonné en moi.

Je me demande quels sont les rôles respectifs de l'hérédité et de l'environnement en ce qui a trait à l'affinité particulière que peut ressentir quelqu'un pour un mode de vie particulier. Tout ce que je peux dire c'est que dans mon cas particulier, mon amour de la nature et mon affinité avec la vie rustique semblent s'être manifestés très tôt dans ma vie, presque dès que j'ai été exposé à ces choses, en fait.


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