23 octobre 2009

J'ai encore perdu deux kilos ! Quatre livres ! Pour la première fois depuis près de huit ans, je suis passé sous la barre des 130 livres, à 129. Moi qui croyait que ma paresse des dernières semaines nuirait à ma perte de poids. Mais ça va au delà de la simple dépense de calorie. Ma remise en forme a fondamentalement transformé mon métabolisme. J'ai davantage de masse musculaire, et à date, ces kilos qui ont disparu sont tous issus de mon gras abdominal, ce gras si néfaste pour la santé. J'ai retrouvé la silhouette que j'avais à trente ans, et je ne me suis pas senti aussi bien dans mon corps depuis des lunes.

J'étais supposé aller au chalet de Lolita en fin de semaine. Et oui ! Elle m'avait invité, de même que Copine, pour les deux jours. Mais cette dernière m'a appelé hier pour m'informer que ça ne tenait plus. Deux couples que Lolita avait invités s'était décommandés, alors elle a préféré tout annuler et remettre ça à une date ultérieure.

Parlant de Lolita, j'ai repensé cette semaine à quelque chose qu'elle m'a dit lors de notre souper de retrouvaille cet été chez Copine. Alors que nous parlions de ma situation de célibataire, elle m'a demandé: "Mais toi, Laqk, qu'est-ce que tu as à offrir à une femme ?".

Ce n'est pas la première fois que je me fais poser la question, et ça m'enrage toujours autant. Je vais m'expliquer plus loin. Aussi, ce qui motive les femmes à me poser cette question ne doit pas me concerner que moi seul, puisque par le passé j'ai déjà entendu des femmes poser cette même question à d'autres hommes.

Donc, qu'est-ce qui pousse certaines femmes à poser une question pareille ? Je suppose que je devrais être une femme pour en avoir la certitude, mais je peux quand même spéculer. En fait, après y avoir réfléchi, j'en suis arrivé à la conclusion que la motivation derrière cette question pourrait être interprétée de deux façons différentes.

La première: Quand on pose une question, c'est qu'on n'en connait pas la réponse. Donc quand une femme me demande ce que j'ai à offrir, c'est qu'en toute sincérité, en me regardant, elle ne sait réellement pas ce que j'ai à offrir à une femme.  Autrement dit, elle me trouve inintéressant. Alors inutile de préciser pourquoi je trouve ça particulièrement insultant.

La deuxième interprétation possible est, selon moi, la plus plausible, parce que, et bien... disons simplement qu'elle fait plus "fille" (et pardonnez-moi le caractère en apparence sexiste de cette remarque). Pour faire une histoire courte, disons que la demoiselle en question me pose cette question non pas dans le but de recevoir une réponse, mais plutôt pour me faire supposément réfléchir sur le fait que, selon elle, dans ma quête de l'âme soeur, je me concentre trop sur ce que je recherche chez une partenaire potentielle, et devrait davantage tenir compte de ce que celle-ci pourrait aussi rechercher. Et cette interprétation est pour moi encore plus insultante que la première. Je m'explique.

D'abord le simple fait de vouloir faire ce genre de leçon de morale à quelqu'un implique qu'on se croit soi-même au dessus de ce genre de considération. Autrement dit, et pour simplifier à l'extrême, Lolita me croit égoïste et égocentrique, alors qu'elle se perçoit elle-même comme altruiste et tournée vers les autres. De plus, son attitude sous-entend qu'elle croit que son attitude est meilleure que la mienne. Bref, elle essaie de me dire que je devrais être davantage comme elle, que cela est intrinsèquement meilleur.

J'ai beau avoir mon orgueil de mâle, je suis capable d'accepter une bonne leçon d'humilité. Je crois en avoir fait assez souvent la preuve dans ces pages. Cependant, j'accepterais cette leçon seulement si je la considérais comme juste. Et dans ce cas-ci, elle ne l'est pas. En fait, c'est simplement un autre exemple classique de ce que Lolita faisait toujours à l'époque, et apparemment continue à faire maintenant: Me dire continuellement que ma façon d'être est incorrecte, que sa façon d'être est la bonne, et que je devrais l'adopter pour trouver le salut.

Essaie-t-elle sincèrement de me faire croire que la seule chose qui la motive elle dans la recherche d'un partenaire, c'est l'altruisme, le désir de combler de son être le vide d'une pauvre âme esseulée ? Qu'après avoir été "larguée" par son ex-conjoint, la seule et unique raison qui l'a motivée à s'inscrire sur plusieurs sites de rencontre dès son retour dans la région, c'était qu'elle était incapable de supporter l'idée que tant d'hommes d'ici souffraient de la solitude et que c'était de son devoir totalement désintéressé de combler la solitude d'au moins un d'entre eux ?

Ben voyons donc.

Comme tout être humain sur cette putain de planète, la seule et unique raison pour laquelle elle s'est cherchée un nouveau conjoint, c'est pour combler un besoin à elle, et à personne d'autre. Quant à son ex, même si elle refusera toujours de l'admettre, la principale raison pour laquelle elle s'est matchée avec lui, c'est que quelque chose dans son système lui a dit qu'il ferait un bon père pour ses enfants, et qu'à l'époque elle était totalement obnubilée par son désir d'enfanter. Sa motivation n'était ni l'altruisme, ni la compassion, ni une âme supposément plus grande, plus noble, davantage tournée vers l'autre; c'était son putain d'instinct maternel, son instinct purement biologique et hormonal. Elle n'a fait rien d'autre qu'obéir (je dirais même abdiquer) à ses pulsions animales, tout simplement.

La vrai humilité, c'est d'avoir le courage d'admettre ce que nous sommes, le courage de nous regarder dans le miroir et d'accepter d'être exactement ce que nous y voyons. Et ce que nous y voyons, c'est un animal, rien de plus, rien de moins. Il n'y a rien d'insultant ou de dégradant dans cela. Un animal qui, certes, est capable de prouesses cognitives de beaucoup supérieures à celle de nos plus proches rivaux dans ce domaine, mais un animal quand même. Un animal qui, comme tous les autres êtres vivants sur cette planète, et ce depuis des milliards d'années, n'a toujours fait rien d'autre que pourchasser les deux objectifs fondamentaux qui définissent la vie elle-même: assurer son propre bien-être, ainsi que sa propre continuité.

Alors, de grâce, épargnez-moi les leçons de morale. Même les grands philanthropes de ce monde agissent par pur égoïsme. Ils font le bien autour d'eux parce que, en retour, ça les fait se sentir bien eux. Ils ne font qu'obéir à leur niveau d'empathie personnel, déterminé en partie par leur vécu et en partie par leur hérédité. Personne sur cette planète ne se fait "chier" à aider les autres. Toujours, invariablement, ces actions apparemment désintéressées de leur part répondent à une pulsion ou à un besoin personnel, conscient ou inconscient.

Alors à la lumière de ce qui précède, vous comprenez sans doute un peu mieux ma réaction face au commentaire de Lolita. Je comprend ce qu'elle essayait de faire, je sais très bien qu'elle n'avait aucune intention malveillante, mais il faudra éventuellement que je mette les choses au clair avec elle. Nos rapports futurs, si rapports il y a, ne seront pas une copie conforme de nos rapports passés.


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