30 janvier 2010

J'ai soudainement réalisé que j'étais sur le point de laisser passer le mois de janvier sans écrire une seule ligne. J'ai déjà laissé passer un mois complet auparavant, mais pas le premier mois de l'année tout de même !

Avant tout: Bonne et heureuse année à vous tous et toutes.

Ensuite: Pas grand chose à dire, pas en ce qui me concerne en tout cas. Je vais toujours bien, je suis toujours en pleine forme, ce qui doit être la première fois que ça m'arrive en hiver depuis plusieurs années, peut-être même plusieurs décennies. Je me suis un peu négligé dans le temps des fêtes, je n'avais pas vraiment eu le temps de reprendre la forme que j'avais perdu durant les quelques semaines où j'ai dû m'occuper de mon père, mais ces dernières semaines je me suis beaucoup discipliné, chaussant mes raquettes un minimum de deux fois par semaines pour plusieurs kilomètres et plusieurs centaines de mètres de dénivelé chaque fois, de sorte que je suis présentement revenu dans la même condition physique que j'étais l'automne dernier.

Parlant de mon père, quand je l'ai vu dans le temps des fêtes, son état s'était considérablement amélioré. Il marchait avec une canne, sa marchette n'était plus nécessaire, et il avait recommencé à entendre certains sons sans son oreille. Je ne crois pas que son ouïe revienne un jour complètement, mais j'ai de bonnes raisons de croire qu'il retrouvera la presque totalité de sa mobilité d'antan. Touchons du bois.

En ce qui me concerne, en dehors de mes sorties en raquette, et bien je suis un peu en hibernation, comme à chaque hiver. Mais je vis cela de façon sereine et détendue, contrairement aux années passées. Mes anciens collègues de travail étaient un peu désespérés, ils ont tout essayé pour récupérer des données sur un disque d'archivage dont ils n'avaient qu'une seule copie. Oui, je sais, ils n'ont que ce qu'ils méritent. D'ailleurs quand ils m'ont demandé de les aider dans cette récupération, j'étais hésitant. Comme pour me donner bonne conscience, j'ai accepté, mais en leur posant des conditions que je considérais un tantinet exagérées. Et bien croyez-le ou non, ils ont accepté mes conditions sans réserve. Cela fait quelques jours que je travaille sur le dossier et je crois bien avoir réussi à récupérer la plus grande partie des données. Mais il y aura quand même des pertes, c'est inévitable.

Quand à ces conditions que je leur ai posé, et bien sans entrer dans les détails, disons simplement qu'ils vont me payer l'équivalent de ma facture d'électricité de cette année...

Ah oui ! Copine a réussi à me traîner au cinéma. Tout un exploit.

Elle va bien elle aussi, mais on ne peut pas en dire autant de tous les membres de sa famille. Elle m'a appris une nouvelle ma fois assez perturbante.

Sa cousine, Cousine, n'avait pas ses filles pour trois semaines durant le temps des fêtes, leur père les ayant amené avec lui en Europe quand il est allé visiter sa famille. Voulant profiter de cette période de solitude sans trop penser continuellement à ses enfants, elle s'est offerte une petite semaine de relaxation sous les chauds rayons du soleil de Cuba. Le dernier jour, avant de rentrer au pays, elle s'est mise à ressentir de violentes douleurs à l'abdomen, à un point tel qu'elle a dû être hospitalisée d'urgence. Les médecins lui ont diagnostiqué une grave complication de ce qui était vraisemblablement une infection chronique de ses organes reproducteurs, qu'elle traînait sans doute depuis assez longtemps. C'était si grave qu'ils ont dû l'opérer d'urgence. Ils ont alors découvert que tout son système reproducteur, en particulier ses ovaires et trompes de Fallope, était envahi de polypes et kystes infectés, et n'ont eu d'autre choix (avec l'accord des autres membres de sa famille qui, entretemps, s'étaient rendu sur place), de lui faire la grande opération et de tout lui enlever.

Après quelques jours, quand son état se fut stabilisé, elle a été rapatriée au pays par avion ambulance et a passé quelques jours de plus dans un hôpital local. Elle est maintenant depuis une semaine de retour chez elle, où elle récupère lentement. Entretemps, son ancien conjoint était rentré d'Europe, et il garde les enfants avec lui pour permettre à leur mère de reprendre des forces.

Je ne m'inquiète pas pour elle physiquement parlant. Cousine est très forte et je suis sûr qu'elle va s'en remettre très vite. Mentalement, c'est une autre paire de manche. Elle ne pourra plus jamais avoir d'enfant, elle qui n'a même pas encore quarante ans et qui a toujours rêvé d'avoir une grande maisonnée pleine de bambins. Un long processus d'acceptation l'attend dans les prochains mois, voire les prochaines années.

Je ne sais pas encore si, ni quand, je vais lui donner des nouvelles. Pour être franc, je ne suis pas sûr que ma présence sera la bienvenue durant la période actuelle. Elle a davantage besoin de ses proches, de sa famille immédiate et de ses amis intimes. Et voyons les choses en face: je ne fais pas parti de cette dernière catégorie. Alors je vais attendre que ce soit elle qui me donne des nouvelles, même si, dans les faits, je risque probablement d'attendre indéfiniment.

Des histoires comme celle-là, ou celle de mon père l'automne dernier, ou du décès de ma mère il y a quelques années, me font prendre encore plus conscience de la brièveté de la vie et de la fragilité de la santé. Ça ne fait que me motiver davantage à en profiter tant que je peux, ici et maintenant. Et je ne peux trop vous encourager à en faire de même.


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