2 mars 2010

La semaine dernière, j'ai subi une panne d'électricité qui a duré deux jours. Et oui, une autre. Je vous parle souvent de ça n'est-ce pas ? Depuis un an, ça doit faire au moins cinq pannes majeures de douze heures ou plus. C'est pour vous dire à quel point le service qu'on reçoit ici est pourri. Comme je l'ai déjà dit lors d'une autre panne majeure au début de l'année dernière, je serais dans ma cabane en pleine forêt et j'aurais une alimentation en électricité plus fiable que ça.

Si je vivais au fin fond d'un rang dans une campagne reculée, je pourrais peut-être comprendre. Mais ici, c'est une banlieue résidentielle, à peine à 25 minutes du centre ville. Je n'ose même pas imaginer à quelle point les jeunes familles du quartier qui ont eu à jeter tout le contenu de leur congélateur pour la cinquième fois depuis un an doivent être furieuses.

Même pas le plus petit mot d'excuse de la part d'Hydro-Québec. Ils blâment toujours les arbres du quartier de toute façon. Mais nous sommes loin d'être le seul quartier boisé, et pourtant nous sommes toujours ceux qui se font rebrancher en dernier. Hydro-Québec a beau être une société d'état, sa haute direction l'administre comme une entreprise privée, c'est à dire que satisfaire les actionnaires passe bien avant le service à la clientèle. Et les actionnaires, c'est le gouvernement qui leur pousse toujours dans le cul pour qu'ils produisent plus de bénéfices. Alors ils ont des milliards à leur disposition pour investir dans des méga projets hydro-électriques pour produire de l'électricité dont nous n'avons pas besoin, mais qu'ils pourront vendre à fort prix aux américains. Il paraîtrait que l'électricité, c'est notre pétrole à nous, et qu'il faut "créer de la richesse" comme ils disent. Ben oui. Et à qui elle va profiter cette richesse, au peuple ? C'est ce qu'ils affirment, du moins en théorie. Parce qu'en pratique, ça sera toujours les mêmes qui en profiteront: Les grosses entreprises énergivores qui continueront à obtenir leur électricité gratuitement, et qui continueront à dévaliser nos richesses naturelles en échange de quelques misérables poignées d'emplois. Comme le dirait Richard Desjardins: Ils nous exploitent, et nous on les en remercient.

Ça, c'est le capitalisme à son meilleur. Et nous, on trouve ça normal. Et quand on ose s'insurger contre ce genre d'injustice et évoquer des mots comme "nationalisation" ou "coopérative", alors on se fait traiter, au mieux, d'idéaliste et de rêveur, et au pire, de sale communiste.

Vous aimez ça vous faire exploiter, bande de caves ? Alors continuez à vous faire exploiter si ça vous chante. Mais vous le ferez sans moi. De mon côté, j'ai déjà décroché du système, payé ma dette à la société et acheté ma liberté.


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