5 septembre 2010

Bon ! Finalement pris le temps de remonter cette putain de machine qui me faisait des misères depuis quelques semaines. Et en plus, je n'étais pas motivé à écrire ces temps-ci car il y a un tas de choses dont je ne vous ai pas encore parlé, et plus je tardais à le faire, plus ça me décourageait. Mais il faut bien briser ce cercle vicieux un moment ou un autre. Alors ce sera ce soir.

Mais ne vous attendez pas à de longues réflexions philosophiques. Je ne vous cache pas que je ferai ça plus pour me débarasser qu'autre chose. Et par la suite, je vais essayer de ne plus prendre ce genre de retard.

Mais comme d'habitude, je ne vous promet rien.

D'abord, remontons en juin dernier. Je sais, c'est loin, mais que voulez-vous, je suis vraiment en retard à ce point là.

Donc, ce samedi 5 juin, j'ai eu mon souper de retrouvailles. Et oui, j'y suis allé finalement. Le fait que je n'ai pas senti le besoin de vous en parler pendant trois mois devrait vous dire tout ce que vous avez à savoir sur le sujet, mais je vais quand même prendre la peine d'élabober un peu.

Mais pas trop.

Un fois sur place, j'ai reconnu tout le monde sans difficulté, et tout le monde m'a reconnu tout aussi facilement. Les gens avaient peu changé finalement. Il faut dire qu'il y en avait que j'avais vu il n'y a pas si longtemps que ça, comme mon ami d'enfance par exemple. La seule inconnue du groupe était la nouvelle conjointe d'un de nos amis qui habite Montréal maintenant.

Bien sûr, comme c'est souvent le cas dans ce genre d'évènement, on a bien rigolé, on s'est rappelé des bons souvenirs, de vieilles anecdotes, on s'est rafraîchit la mémoire sur des détails plus obscurs du passé, et on a consulté de vieux albums photos. Mais, comme on pouvait s'y attendre, je n'ai pu que constater à quel point le chemin que je me suis tracé n'a plus rien en commun avec ceux qu'ils ont suivi. Un peu plus tard en soirée, j'étais plus silencieux, me contentant d'écouter les conversations des autres. Des conversations sur les enfants, la famille, le sport, les voitures de luxes, la petite vie de banlieu. Toutes des choses pour lesquelles je n'ai pas le moindre intérêt, des choses qui me paraissent maintenant si vaines, si futiles, si superficielles, et qui constituent pourtant l'essence même de l'existence pour des milliards d'êtres humains sur cette planète.

Vers la deuxième moitié de la soirée, l'attention de tous s'est portée un peu plus sur moi, à cause d'une raison bien précise: ma retraite, bien sûr. Certains ont refusé de me croire au début, d'autres étaient convaincus que je ne leur disais pas tout et que j'avais gagné un montant à la loterie ou quelque chose du genre. Mais la plupart voulaient simplement savoir comment j'y étais parvenu. Tout ça m'a amené à leur parler de mes projets: Terre à bois, camp en forêt, etc. Malgré le fait qu'ils essayaient très fort de comprendre mon point de vue, je voyais très bien que tout cela les dépassait complètement. Ironiquement, la seule personne qui semblait très réceptive et très intéressée à ma vision du monde était la seule inconnue du groupe, dont j'ai parlé plus haut.

Donc, la soirée s'est terminée (pour moi du moins) sur le stationnement du resto, où plusieurs ont décidé d'aller continuer ça dans un billard non loin. Quant à moi, j'ai décliné l'invitation. J'avais eu ma dose de ville pour la soirée. En fait, je l'avais eu pour toute une année.

Dès le lendemain, en ce qui me concerne, c'était déjà oublié. Comme je m'y attendais, ce monde n'est plus mon monde et je n'y ai plus ma place. Je n'y veux plus ma place. La seule autre communication que j'ai reçu depuis a été un courriel une semaine plus tard avec quelques photos prises au cours de la soirée. Plusieurs personnes, visiblement plus emballées que moi par ces retrouvailles, parlaient déjà de remettre ça dans le courant de l'été, sous une forme ou sous une autre (barbecue, activité extérieure, etc). Pourtant, curieusement, je n'ai plus reçu aucune nouvelle depuis.

Mon ami d'enfance m'a encore une fois invité à reprendre contact ce soir là, mais je ne l'ai pas encore fait. Pour être franc, je ne le ferai probablement pas. Ce monde appartient au passé, j'ai tourné la page. Et je n'ai aucun regret.

Je voulais en dire davantage ce soir, mais je crois que je vais en rester là pour l'instant, et continuer dans les jours qui vont suivre. Ce sera un bon exercice d'auto-discipline de ma part.


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