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LA G.T.J.
 

     
 

La grande traversée du Jura.

La G.T.J. 2002.

363,750 km au compteur, en 6 étapes.

Pour cette 2ème édition, nous serons 12, dont 8 qui roulent plus 3 accompagnatrices et 1 teur. Bref, comme vous le voyez, un raid avec une infrastructure sérieuse !

Vendredi 09/08/02. Lyon à Pierrefontaine-Lès-Blamont : Le prologue !

Le rdv est fixé à 14 h chez Christophe. Pour faire bonne mesure, j’arrive ¼ d’heure à l’avance afin d’accueillir tout le monde. Xtof et Hassania me font les honneurs de leur switomme où sont encadrés et exposés tous les dessins de Yann Renaud de vélo vert magazine. Une caresse aux caméléons qui en disent peu mais semblent n’en penser pas moins. Je jette un coup d’œil par la fenêtre pour voir que deux personnes à l’attitude louche, louchent dans la voiture de Xtof. Ce sont en fait Michèle et son mari qui contemplent l’installation tip-top bricolée avec soin pour recevoir 4 vélos dans la voiture. Nous descendons les accueillir. Hervé arrive à cet instant avec son vélo en bandoulière et un sac d’un poids respectable. Dis donc Hervé ! c’est inutile d’emmener ta bibliothèque et ton enclume pour la mécanique du soir !

Tiens ! Voilà Sandrine et Rémi ( Le futur chef logistique ! ) qui arrivent à leur tour, suivis de près par Franck qui passe un dernier coup de téléphone avant de partir. Pour l’heure, l’équipe est au complet avec l’arrivée de Stéphane. Les autres gentils membres nous rejoindront plus tard. Ma douce et tendre Christine arrivera dans 2 jours par le train. Pour Nathalie et Dominique j’irai les récupérer ce soir à la gare de Montbéliard, car ils ont un impondérable de dernière minute. Le chargement des véhicules peut commencer. Il ne sera pas compliqué ; car avec 3 places non occupées, nous avons de la marge pour tout caser ; sans nous faire trop chauffer les méninges ! Cool Non ? ( Comme dirait Fred ).

A 14H45 nous sommes prêts pour la première étape qui relie Lyon à Pierrefontaine-Lés-Blamont. Nous embarquons dans les véhicules et déjà dans la tête, je ne suis plus à Lyon ! L’excitation du départ sans doute !

Repas Light à la Ferme d’Adrienne, notre hôtesse. Voyez plutôt : Charcuterie francomtoise, saucisse de Morteau, Rueschtis, Comté, gâteau ; le tout arrosé d’un excellent Arbois. Et au dodo de bonne heure car demain, les choses sérieuses commencent. Pour ma part, je passe une bonne nuit, juste dérangé par Michèle qui vient donner un grand coup de pied dans mon lit sur le coup des 1h du Mat. Sous le vague prétexte que je ronflerais ! Cà va pas non !

Samedi 10/08/02. St Hippolyte à Les Guinots La dégoulinante ouane !

Elle doit avoir raison car le matin au p’tit déj. il semblerait que j’ai un peu… ? euh… ! Beaucoup… ? pas à ce point tout de même ?… Si !!!!! Empêché tout le monde de dormir ! Dehors, la pluie annoncée par la météo est bien au rendez-vous. Raison de plus pour prendre un solide petit déjeuner.

Bon ; c’est pas tout çà, A cheval tout le monde ! les sacs dans, et les vélos sur les voitures, direction St.Hippolyte pour le départ de la 1ère étape.

¼ d’heure plus tard, nous voici sur la place de St. Hippolyte pour le déchargement des voitures et la recherche du pain pour les sandwichs de midi. Et là ; coup de théâtre !

Stéphane et Hervé rendent le tablier avant même le départ. Il y a des mecs comme çà ! Ils partent pour un raid, et pour 3 gouttes de pluie, ils remballent. Pire, ils ne déballent même pas ; ils se déballonnent ! Hou hou hou! Dégonflés, lavettes, shame on you ! Dites donc les gars, si nous étions partis faire la traversée du massif central en autonomie ! pour 10 jours ! avec Eric ! et sans assistance ! vous auriez fait comment ?

Je vous rappelle que l’assistance est là pour les cas d’urgence, et je vous livre au jugement de vos pairs. Là pour le coup je balance ! Qu’est ce que je leur mets !!!

A l’honneur, les 6 courageux, Michèle, Nathalie, Dominique, Franck, Xtoff et votre serviteur. Nous au moins on n’est pas des taffiottes, Nous on roulera quoi qu’il arrive … Non mais sans blague !!!!!

( Cela dit, lequel de nous six ne s’est pas pensé un peu cinglé de partir avec un temps pareil ! )

Les choses étant claires maintenant, nous y allons. Départ et premiers tours de roues sur le faux plat montant goudronné qui va nous permettre de nous échauffer, avant d’entrer dans le vif du sujet de la première vraie côte qui nous propulsera sur le plateau vers Montendon. Déjà les bois, les pâturages où paissent les montbéliardes, campent ce décor jurassien qui sera notre quotidien pour les six jours à venir.

Le sol étant bien mouillé, la roue arrière a fort tendance à patiner et à rendre l’équilibre plus qu’instable. Néanmoins nous avançons avec détermination malgré la " roye " ( prononcez : la Roye en patois de la Yaute ) qui ne discontinue pas.

Dans une côte, Michèle met pied à terre car elle a visiblement un problème mécanique. Le moyeu arrière tourne dans le vide. Aie aie aie ! Cela commence mal. J’ai eu la même chose deux mois avant, et je sais qu’il n’y a qu’une solution : Changer le dit moyeux ! Par contre, il existe une solution de fortune que j’avais éprouvée. J’incline le vélo à l’horizontale sur la droite en le secouant légèrement pour que les ergots du moyeu se recalent. Pour moi cela avait marché et j’avais pu faire qq. kilomètres. De toute façon, c’est cela ou continuer à pied ! Ennuyeux cette panne à moins de 10 km du départ d’une étape de 57 km. De toute façon pas de choix possible que de faire réparer, et en plus il faut le faire aujourd’hui car demain ; C’est dimanche ! Mon bricolage empirique tient tout de même jusqu’à Trévillers. Et vive le portable qui nous permet de joindre Sandrine pour lui indiquer le lieu de récupération de l’infortunée Michèle, pour qui la première étape aura tourné vraiment court. Au fait c’est quoi ton vélo ? Un G…. ! Ben dis donc neuf de six mois, et à ce prix !!!

Bon c’est pas tout çà ! Mais la journée ne fait que commencer, et en plus ; nous nous refroidissons. Nous abandonnons Michèle et poursuivons à 5 notre destin pluvieux. Passage à Fessevillers. Attention car ici, une balise non repérée à temps l’année dernière nous a fait perdre une demi-heure et rajouter 3 km ! ( Te rappelles-tu Philippe ? Toi qui nous as ramené sur le bon chemin grâce à ta science de la cartographie ! Je parle de Philippe Z, comme Zorro, qui était avec nous l’an passé et qui doit exercer ses talents quelque part dans le Massif central cette année ). Les Cerneux, Montassier, la Closure juste avant la grosse descente sur le Doubs. Là aussi, prudence du serpent pour ne pas " s’escagasser la margoulette " ( avé l’assent svp ), dans les arbres, çà gliiiiisse…. !

Finalement tout se passe pour le mieux du monde, et nous arrivons sans encombre au Moulin du Plain au bord de la rivière. Nous commençons à être plus que trempés et transis.

Portion de goudron quasi-plate le long du Doubs, ici classé comme parcours européen pour la pêche. C’est vrai que c’est beau ! On en profite pour appuyer sur les pédales. Dominique, Franck et moi, nous tirons la bourre pour nous réchauffer !!

Du coup ! Arrivée vite fait bien fait à Goumois ; Village franco-suisse au milieu duquel coule une frontière ( citation que j’aurais bien aimé avoir trouvée ). Nous traversons la dite frontière matérialisée par le Doubs, sous le regard franchement goguenard des douaniers ( pardon des Gardes Frontière !) suisses. Bien protégés par leurs pèlerines ; ils doivent nous prendre pour des fins cinglés, des entamés graves, des fous furieux ou des bons pour l’asile ! Qq. Part, ils ont un peu raison !

Peut être, mais nous avons encore plus raison qu’eux. La passion cela ne se négocie pas !

Nous voilà donc pour quelques km sur le sol de la brumeuse Helvétie.

13H. Je décide donc démocratiquement, en accord de plein gré avec moi-même et les autres membres de la troupe, de manger. Et nous allons le faire avant le morceau de bravoure qui s’annonce dans 8 km ! J’ai nommé la célébrissime montée vers les échelles de la mort. Nous trouvons un abri qui accueille déjà un chauffeur de bus faisant fait sa pause clope. Un bus ! Ce doit être bien pour rouler abrité ! Bon nous sommes là pour manger, ce que nous faisons en un quart d’heure, voire quinze minutes, car nous n’avons pas chaud. Franck s’isole pour passer un coup de téléphone.

On serre les gants pour les essorer un peu et départ rapide par un bon bout de plat qui nous remet dans les tours. Au barrage de la Goule nous traversons à nouveau le Doubs et reprenons pied sur la berge française. Et tout de suite, c’est la montée pour les Echelles de la mort. C’est un beau belvédère ( que l’on atteint pas facilement ) sur la vallée du Doubs. Ca grimpe fort ! Cette année nous y faisons halte pour profiter du magnifique point de vue.

La pluie est toujours là. Nous sommes trempés jusqu’à la peau de chamois. Nous repartons des échelles et nous rencontrons un père et son fils qui sont sur l’itinéraire. Ils vont moins vite que nous car ils sont en autonomie complète, donc avec une tente et tout le matériel de camping. Et surprise, le père est en sandales ! Bref des courageux. Pas comme certains lâcheurs que je connais !

Poursuite de la montée par le bois de la biche, la Fauconnière, la Cendrée. Gare là aussi, il faut complètement changer de direction, et prendre une longue descente d’au moins 3 km que l’on peut faire à Toc ! On ne s’en prive pas ; cré vin diou ! Portion sur le goudron pour rallier Fournet-Blancheroche d’où nous nous laissons glisser sur Les Guinots, chez les Guillaume ; terme de notre première étape.

Vu notre état, les douches seront bienvenues. Elles ne seront pas fières quand nous y serons tous passés !

Accueil à la francomtoise : chaleureux et amical dans cette grosse ferme où nous pourrons visiter le Tuyé. C’est la grande cheminée, de la dimension du salon de Fred, mais en plus haut ( 16 mètres ) ; à l’intérieur de laquelle on fait fumer la fameuse charcuterie locale pendant l’hiver. Séance récupe à la Heine Ken, puis repas reconstituant comme il se doit !

Pour dormir ; il y a de la place ! Au point que je vais même avoir un dortoir pour moi tout seul ! J’en déduis que pour être boycotté de la sorte, j’ai dû ronfler relativement fort la nuit précédente. Oui bon, alors ! J’en connais d’autres qui ronflent au club  !

Pour le couchage, prime à l’originalité. Nous dormirons dans les cases à grain ? Imaginez une caisse de 1,90 mètre sur 1,90 m avec des rebords hauts d’un mètre. Au-dessus en gigogne et décalée, la même caisse. Cela donne une impression de sécurité, et l’on s’y sent plutôt bien ! Sauf Xtoff qui devra dormir en chien de fusil ! Aussi quelle idée d’être aussi grand ?

Légère agitation dans une des chambres, où une grosse araignée se promène sur le plafond. Et bien oui que voulez-vous : c’est la campagne !

Tout de même ; ce n’est pas une araignée au plafond qui va vous rendre maboule !

Tout rentre vite dans le calme, car dame fatigue a fait son œuvre. Je vais pouvoir ronfler à mon aise cette nuit, et sans culpabiliser puisque je serai vraiment seul dans mon dortoir de 8 places. Dehors, devinez quoi : il pleut ! Extinction des feux !

2ème jour Les Guinots à Les Gras La dégoulinante twou !

7H. Moi : Whaou qu’est ce que j’ai bien dormi ! J’ai fait une super récupe !

X : Oui c’est sûr me répond t’on. On t’a entendu de notre dortoir !

Moi : C’est çà oui ; de la pièce à côté ? Dites donc les gars ; vous ne seriez pas entrain de me charrier ? On n’est pas à Marseille !

Ah pour sûr, c’est ben vrai ! Et la météo est là pour nous le rappeler, car dehors ; il pleuvait, il pleuvait toujours. Pour la première fois l’aigle baissait la tête ! Mais qu’est ce que je raconte là moi ? Ce n’est pas la campagne de Russie, nous sommes dans la campagne Francomtoise ! Et juste au moment du départ un orage vient mettre de l’eau sur l’eau !

Les 2 lâcheurs d’hier récidivent. En vérité, je vous le dit : Des taffiottes !

Nouveau coup de tonnerre ! Non dû à l’orage, mais à Christophe qui refuse de partir avec nous. Il faut dire qu’avec cette pluie, j’ai décidé de faire l’étape du jour sur la route, pour ne pas être boueux ! Mouillés ( très )certes nous serons ! Mais pas boueux. Cela a suffit d’hier !

Christophe en vrai puriste du VTT décide qu’il ne roulera pas sur le goudron ! C’est son droit, et je le comprends un peu car pour moi aussi, le bitume n’est pas ma tasse de thé. Tant pis je ferai quand même l’étape sur la route ; car je n’ai pas l’intention de faire un seul km dans la voiture ! Je veux faire l’intégrale sur le vélo ! I want to ride my bicycle, comme il est dit dans la chanson ( au fait de qui ? cherchez bien ! ).

Nous récupérons Michèle qui a fait réparer son moyeu, et qui a hâte d’en découdre avec le parcours, frustrée de son inactivité forcée de la veille.

Et c’est à 5 que nous partons pour 38 km de route. Heureusement les dix premiers se font sur une toute petite route forestière qui traverse Le Grand Bois. Donc joli paysage assuré. Par contre, avec ce qui tombe, nous roulons dans 2 centimètres d’eau, et la roue avant produit l’effet d’une étrave de bateau. Malgré la pluie, nous avançons vaillamment. Ainsi défilent, Les Faivrots, où nous rencontrons une équipe de joyeux drilles de Pontarlier qui font une partie de la G.T.J. dans le sens Sud-Nord. On taille la bavette sur le bord de la route en devisant gaiement sur l’état d’humidité avancé dans lequel nous sommes, et le beau temps qu’il aurait pu faire si…. !!! Bon les gars, on va peut être y aller ! Via la Grand Combe des Bois, Le Barboux, Noël-Cerneux et Morteau.

A Morteau ; halte pour faire les courses. Accueil tip-top chez la boulangère, avec un sourire en rayon de soleil, pendant que Franck va acheter l’Equipe. Il faut dire ; tout à fait entre nous ; qu’il est un supporter acharné de l’équipe de Lens.

Lens ? Euh.. Voyons voir ! Ne serait-ce pas cette ville du Nord, vers la calotte arctique où il paraîtrait que l’on joue au football ? Pff… quand on habite la ville des champions de France en titre ; Qu’est ce que Lens ? Je vous le demande. Allez l’OL ! Et Toc, un pavé dans le jardin ( stade) Lensois !!!

Pour l’heure, nous décidons de nous abriter pour boire qq. chose de chaud. Nous trouvons un cani où le patron super sympa, ( encore un ! Mais il semble qu’ils soient tous comme çà ici. Ce n’est pas possible, il doit y avoir un nid dans cette région ) nous accueille malgré l’eau qui ruisselle de nos vêtements. Thé pour tout le monde, sauf pour Franck qui commande un demi ! Tu fais la tête parce que Lens s’est fait battre hier soir ?

Nous prolongeons cette halte au chaud, peu pressés que nous sommes de nous faire rincer à nouveau par la roye qui ne désempare pas. J’en profite pour consulter la messagerie où Eric qui fait le raid du massif central dit qu’il ne pleut pas ! Dis donc Eric tu ne serais pas un peu de Marseille ou de la Croix Rousse ? Car vu ce qui tombe ici, il n’y a aucun endroit en France où la pluie ne tomberait pas ! Si, si. Ah que même que je l’ai vu à la télé avant de partir de Lyon !

Il faut sortir quand même, car il nous reste encore des bornes. Dur, dur ! Mais on y va ! Re goudron, direction Grand-Combe-Châteleu, Les Saules, Au-Dessus-De-La-fin, Les Gras ( Vous ne trouvez pas qu’il y a de drôles de noms ici ? ) et un dernier coup de rein pour monter au Grand Mont, but de la journée que nous rallions plus tôt que prévu.

Arrivée au gîte, de si bonne heure, nous avons largement le temps de nettoyer les vélos ; ce que nous faisons immédiatement. Puis nous entrons précautionneusement vu l’état de liquéfaction dans lequel nous sommes. Et là surprise nous sommes dans une ancienne ferme restaurée dans le style : beau rustique. C’est sans aucun doute le meilleur gîte que nous aurons de toute la semaine. Pierre Jouille est notre hôte, et il faut dire que l’accueil est à la hauteur du lieu : chaleureux, au point que l’on se sent chez soi ! A l’image de la cheminée dans laquelle un bon feu crépite, et devant laquelle nous mettons nos vaches à sécher, tout en sirotant une boisson chaude. Pierre nous propose de prendre possession de nos quartiers, et précise qu’il y a un dortoir spécial ronfleur. Quoi ? Qui a cafté ? Merci les gars ! Pourquoi les gars ? Si cela se trouve c’est une fille qui m’a lâchement dénoncé ! A la limite, tant mieux ! Je vais encore avoir un dortoir complet pour moi seul. Pas vraiment tout seul car Christine nous a rejoints cet après-midi. Cette fois tout le monde est là. Douche chaude, ho combien bienvenue ; et nous pourrons passer à table.

Pour le repas, notre hôte opte pour l’originalité. Il pense ( avec raison ) que nous devons en avoir un peu marre de la saucisse de Morteau, des Rueschtis, et du Comté. Il nous annonce un Curry de porc avec du Riz complet ( pour les sucres lents ). On se régale, et il n’y aura pas de second tour pour le plat qui est liquidé au premier passage. Vous avez faim les gars ?

Après le dessert, il nous propose la tisane anti-ronflement ( Quoi ? On m’en veut ! ) C’est parfait pour moi, car il paraît que je ronflerais ! La recette est secrète, mais comme j’ai les moyens de le faire parler ; Pierre me lâche sous le sceau du secret, qu’entre autres, il y a de l’absinthe ! En tout cas c’est bon et surtout efficace, puisque personne ne m’a entendu ronfler ! Miracle, je suis guéri ! ( Ou alors les cloisons sont plus épaisses que celles des Guinots ).

3ème jour : Du Grand Mont à Mouthe. La very longue !

7H ( Dring ! Comme d’hab. ) Il fait un peu froid dans le dortoir. Oeil à la fenêtre… miracle, pincez-vous ! Il ne pleut plus. Le plafond est toujours gris mais il ne perd plus. Le voisin du dessus a colmaté la fuite !

Nous descendons pour le breackfeust ou faste, mais en tout cas copieux comme il se doit, avec de la confiture maison à qui nous faisons plus qu’honneur. On se remet les vaches aux yeux bleus à dos, avec une petite couche supplémentaire car il fait frisquet comme je l’ai dit plus haut ( vous suivez ou quoi ? ) Avant le départ, on se compte. Tiens, l’effectif sera complet car nous serons huit aujourd’hui. Leurs altesses daignent nous rejoindre. Il paraît qu’elles sont venues faire du VTT ! ( Après ça j’enterre la hache de guerre et je leur fiche la paix jusqu’à la fin du raid ).

Nous faisons une photo, sur laquelle Franck ne sera pas. Il est monté sur une proche colline pour trouver un endroit où le mobile passe, car devinez : il a un coup de fil à passer !

Bon, allez, on y va ! Nous prenons congé de Pierre et de nos accompagnatrices qui vont profiter encore un peu du lieu idyllique avant de prendre la route. Hassania pour sa part va regagner Lyon car elle est d’astreinte pour Air France. Visiblement, nos douces et tendres ont du mal à quitter cet endroit où nous avons passé un vrai bon moment. Bon ! Notez car je ne le répèterai pas ; ce coin béni s’appelle le Grand Mont ! Et lorsque je ferai une interro surprise, quand la bise sera venue, vous serez fort dépourvus !

Ca y est, on roule et c’est bon ! Visiblement, tout le monde a des fourmis dans les jambes. Un gros kilomètre sur la ligne de crête, et nous basculons dans une belle descente. Dominique disparaît. Je décide de l’attendre, ce qui prend un moment ! Cinq minutes plus tard, je le vois arriver. Sa condition physique n’est pas en cause. C’est un réel souci mécanique qui le retarde. Son frein arrière est bloqué, et il doit l’ouvrir pour pouvoir rouler. Cela commence mal pour lui, d’autant que la descente qui s’annonce est longue et pentue. Néanmoins ; tout le monde arrive dans le vallon près de la vieille scierie. Heureusement pour Dominique, il n’y aura plus de grosse descente. Voire l’inverse car dans cinq cents mètres, il y a la montée de la Drayère, et des Rochers du Cerf, où Insa Séb. nous a tant fait rire l’an dernier.

Bon je vous mets dans la confidence ! C’était en 2001. Il roulait tout au bord du chemin, et d’un seul coup, il a basculé sur sa droite dans la pente en dessous. Sur le coup, nous avons eu peur pour lui, mais en arrivant à son niveau, c’était plutôt drôle. Imaginez : le vélo coincé entre les arbres, Insa Séb. coincé dans ses pédales automatiques, en dessous de son vélo sans pouvoir s’en détacher, la pente est à 45°. Charitables ; nous étions venus le sortir de sa fâcheuse ( mais amusante pour nous ) posture.

Avant d’attaquer cette côte, nous franchissons un passage canadien sous lequel bourdonne un essaim d’abeilles. Personne ne l’a vu mais Nathalie et moi qui passons en derniers, sommes agressés par les dards énervés des insectes belliqueux dérangés dans leur sommeil. Ouille ! çà pique ! Nom de d…. de b…. de m….. Saleté de ….. Whaou ! Que ça fait mal ! Vite, on se sauve ! Aiguillonnés comme nous l’avons été, nous faisons rapidement la montée de la Drayère. Joli passage dans le bois qui débouche sur la clairière où nous avions consenti une courte sieste digestive à Stéph l’an passé. Vu l’heure, nous ne ferons que passer. De même à la Combe Benoit, Les Rochettes pour une courte halte afin qu’Hervé répare une crevaison ; ce qui nous permet de souffler un instant. La Perdrix, un petit bout de goudron d’un kilomètre à fond pour s’arsouiller. On évite Les Alliés, passage canadien à La Chevrette, Pré Sergent où un bouvier bernois monte une garde dissuasive. Nous atteignons Les Etraches pour une longue descente sur un large chemin forestier qui nous permet de faire monter la moyenne, et accessoirement d’arriver aux portes de Pontarlier.

Après ces 2 jours et demi, et étant donné l’état de nos machines, il y a urgence à trouver de quoi réparer nos mécaniques éprouvées. Notre chance sera de trouver la maison Favrot ( notre coup de chapeau du dernier numéro ) qui va nous permettre les réparations indispensables à la poursuite de notre raid, et à l’achat des patins de freins et autres babioles. Les miens qui ne sont pourtant vieux que de 48 heures, sont au bout du rouleau. Ils ne sont pas les seul. Nous dévalisons le rayon des patins. Cela va nous faire perdre plus d’une heure, que nous récupérerons partiellement en faisant un bout de route jusqu’au pied du Château de Joux qui va nous dominer de toute son impressionnante architecture.

En son temps, il fût la prison de Berthe de Joux ; Enfermée à vie sous prétexte qu’elle aurait trompé son croisé de mari parti guerroyer en terre sainte. Toussaint Louverture héros de l’indépendance haïtienne y est mort en captivité. Plus près de nous Mirabeau que son père a fait enfermer y fit un séjour confortable ( selon que vous serez puissant ou misérable ! ). Par contre ; aussi impressionnant soit-il ; jamais il n’a rempli correctement son rôle de défense, car il fût pris à plusieurs reprises par les envahisseurs tels que les voisins suisses ( c’est vous dire la honte ! Des suisses pfffff…).

Passage à Le Frambourg qui se trouve juste avant la montée infernale de Montpetot que nous ferons tous sans exception à pied, en raison d’une boue transformant le chemin en une espèce de patinoire glaiseuse. Moment de rigolade toutefois quand Wapman décide de franchir sur le vélo un passage canadien, transformé en patinoire par la pluie. Il sera notre doryphore sulfaté du jour.

Nous aurons une belle mais fugace vision lorsque dans un champ, un chamois fera une apparition surprenante ( nous ne sommes qu’à 900 mètres ) et remarquée. Courte vision qui va nous redonner du cœur à l’ouvrage, pour l’arrivée à Les Fourgs où nous avons décidé de faire la halte repas. Un préau d’école nous mettra à l’abri d’une averse mais pas du vent qui nous saisit. Repas donc vite pris, d’autant que Mouthe est à encore 33 kilomètres. Nous ferons une petite rallonge de3 kilomètres en manquant une balise. Joli, mais technique passage dans les bois boueux où nous vîmes l’an dernier un Spécialized passer seul entre les arbres, suivi d’une bordée de jurons proférée par un vététiste désarçonné et mécontent.

Les Grands Essarts, Les Coudrettes, avant la descente sur les Hôpitaux Neufs et son chantier de contournement où Wapman a un confrère qui oeuvre.

Il ne nous reste que 3 km avant Métabief où nous attend le télésiège qui va nous épargner une longue montée. Nous profitons des installations de cette station dédiée au VTT pour nettoyer nos engins passablement sales. Nos transmissions apprécient !

Le télésiège ; voilà une belle invention. En vingt minutes, et grâce aux 12,60 E de Michèle, nous sommes au sommet du Morond avec sa splendide vue sur la chaîne du Mont Blanc. Hélas, le plafond bas ne nous le permettra pas. Nous ferons une petite halte histoire d’entrer dans la cabine de départ de la piste de descente permanente, où a lieu le championnat de France de descente. C’est le froid qui va nous inciter à reprendre notre chemin. Nous évoluons le long de la ligne de crête bordée de nuages qui nous masquent le magnifique panorama qui devrait normalement s’offrir à nos yeux ébahis. Vous pourrez néanmoins vous en faire une idée en regardant la page de garde du Guide Chamina.

Descente glissante sur la Barthelette au cours de laquelle je fais rudement connaissance avec le sol. Après quelques nom de d… de b… de m…. Cela va mieux. Mon poignet va quand même s’en souvenir quelques heures. La Boissaude, Les Granges Raguin, le Chaumet défilent vite sur le parcours devenu roulant et très agréable bien que glissant. Nous ne sommes plus qu’à 5 km de Mouthe.

Et là ; à une intersection, tout se gâte, lorsque Nathalie que nous avions quelque peu distancée manque une balise malencontreusement dissimulée par un buisson. Je m’arrête avec Stéphane pour l’attendre. Trois, cinq, puis dix minutes passent et elle n’arrive pas. Je fais demi-tour à pieds pour la récupérer. Mais sans succès. Je reviens chercher mon vélo car je crains qu’elle n’ait poursuivi son chemin sur la petite route forestière que nous avons croisée. Vu la proximité de l’arrivée, inutile de faire demi-tour à deux, et Stéphane qui a fait la GTJ l’année dernière peut arriver tout seul à Mouthe. Je pars donc seul en maugréant contre les empressés qui doivent déjà être arrivés à l’étape. C’est au bout d’une demi-heure que je la retrouve dans la forêt de Villedieu. Elle rebrousse chemin car elle ne voit plus de balise depuis longtemps. Elle n’a pas paniqué. Ouf ! Je suis plutôt content de la voir. Nous attaquons dare-dare la descente sur Mouthe. Nous ne traînons pas, pressés que nous sommes de nous mettre au chaud.

Arrivée au Gîte des Sources du Doubs, près des sources du même nom, avec ses vétustes mais agréables installations pour campeur. Je râle un coup contre les premiers arrivés qui ne nous ont pas attendu. Lavage des vélos bien crottés. Bloc sanitaire avec douches chaudes Svp. sont les bienvenues. C’est certes moins beau qu’hier, mais rien ne manque.

Les sacs avec nos vêtements secs sont arrivés grâce à notre équipe logistique qui assure notre confort quotidien.

Nous prenons possession de notre dortoir avec son éclairage au néon triste, et ses lits gigognes. La pièce unique n’épargnera pas à mes co-dormeurs mes ronflements. Je ne me souviens pas du menu, mais simplement que la bière de récupe et le repas nous ont été servis par une toute jeune fille avec cet accent très terroir et sympathique.

Extinction des feux, y compris pour Spoke qui fait une tentative de colonisation du lit de Sandrine avant de se faire expulser par Rémi.