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RAID VOLVIC
 

     
 

VOLVIC - MONTPELLIER par les sentiers.

 

Voici le journal du périple de trois Lyon VTTistes de Volvic vers Montpellier par les sentiers (et parfois les routes) du massif central. Le principe est simple : Olivier, aidé de son inséparable guide nous a concocté un itinéraire sur 9 jours, composé d’étapes de 65 à 90 km quotidiens et a réservé à chaque étape dans les gîtes et les hôtels les plus adéquats. Nous voyageons donc léger : pas de tentes ni de duvets, et vivons sur le pays en achetant de quoi nous sustenter en chemin.
Autant que possible, le résumé de l'étape aura été fait au soir de celle-ci, cependant, au soir de certaines étapes, la volonté de s'affaler pour plonger dans un profond sommeil l'a emporté sur des velléités plus journalistiques. Le narrateur garanti néanmoins la fraîcheur de ses propos à deux jours maximums.

Lundi 10/08 Volvic - Vernet Ste Marguerite 65 km

Départ de Lyon à 7h00 à bord du vaillant véhicule du scribe (3 passagers à l'intérieur, 3 vélos à l'extérieur), arrivée à Volvic vers 10h. Après avoir laissé la voiture dans un coin ni trop désert ni trop fréquenté de Volvic, nous enfourchons nos vélos à 10h15.

Nous ne souffrons pas trop de la chaleur dans les chemins ombragés qui serpentent entre les puits (les volcans) et les pentes sont raisonnables.

Vers midi, à l'heure des courses, nous rencontrons un cyclotouriste parisien descendant dans les Cévennes par la route, s'en suit une brève discussion à propos des mérites des deux types de montures.

Peu après notre premier déjeuner en plein air, Olivier constate avec horreur que sa fourche a perdu un des nombreux axes qui la compose. Nous n'avons pas d'autre solution que de redescendre sur Clermont pour trouver quelqu'un pour réparer ça.

La descente se fait par la route et heureusement quasiment tout en descente. Ce faisant, nous retrouvons la canicule annoncée par la météo. Un premier magasin de cyclomoteurs remplace gracieusement la vis perdue, reste à trouver ou regonfler l'amortisseur aux 10-11 bars nécessaires au bon fonctionnement de la fourche.

Pause Coca en terrasse vers la cathédrale de Clermont, l'incident nous aura au moins permis d'apprécier les charmes du centre ville. Nous décidons de nous séparer : Lionel et Olivier chercheront un magasin susceptible de regonfler l'amortisseur raplaplat, Frédéric ira récupérer son bolide à Volvic pour emmener tout ce petit monde au gîte prévu pour ce soir (car il est déjà 16h00). La remontée sur Volvic par la route et par une chaleur accablante n'est pas une mince affaire, d'où une arrivée bien émoussée à Volvic, et une immersion remarquée dans la fontaine de l'église.

Pendant ce temps, la fourche a été regonflée et les courses pour ce soir faites par Lionel et Olivier, une fois la petite troupe réunie, nous prenons la route de Vernet Ste Marguerite.

Au gîte, nous côtoyons un groupe de cyclosportifs bedonnants commentant avec force détails leur sortie de 60km du jour…

Malgré l'étape écourtée, les nouilles sont les bienvenues, et le repos réparateur.

Mardi 11/08 Vernet Ste Marguerite - Allanche 70km

Aucune trace des tenanciers du gîte, nous leurs laissons l'argent dans la boite aux lettres, voilà des gens peu inquiets !

Craignant pour son carrosse rutilant, Frédéric rejoint le village de Murol à quelques km du gîte par la route pour s'y garer pour la semaine (en espérant qu'un tel bijou n'éveille pas la convoitise des mécréants, ni la curiosité des forces de police locales). Après la réunion du trio, première grosse bosse, et bien sur premier portage pour arriver sur un plateau plutôt désert.

Nous passons par Besse : un village Moyenâgeux, où la reine Margot aurait séjourné, passage au lac Pavin : un vestige de volcan très sombre au milieu d'une forêt de sapins. Nous traversons de rares villages très calmes, heureusement, on y trouve de nombreuses fontaines, le parcours est relativement roulant.

Déjeuner en compagnie d'escadres de mouches, pas question de sieste avec de tels compagnons. Enormément de mouches, de nombreuses vaches, beaucoup d'avions de chasse qui viennent se dégourdir les ailes dans ces régions désertes, et très peu d'autochtones.

Arrivée à Allanche après une descente roulante d'environ 8km. Allanche est un triste village-rue, sans caractère particulier. L'hôtel restaurant qui nous héberge et nous nourrit est dans le même ton, et le repas pas très adapté à la pratique de notre beau sport. L'étape de demain est qualifiée de dure par Olivier.

Mercredi 12/08 Allanche - Paulhac en Margeride 75km.

Départ par les chemins en direction de St Flour. Est-ce dut au repas de la veille, au syndrome du troisième jour? Toujours est-il que la grande forme n'est pas au rendez-vous aujourd'hui, vu nos performances pour rejoindre St Flour (par un itinéraire globalement descendant pourtant), nous décidons de faire quelques coupes sombres dans l'itinéraire officiel et d'emprunter les petites routes plutôt que les chemins prévus pour l'après midi, d'autant que le temps devient orageux derrière nous.

Le col du signal (3km à 10% par les chemins) est incontournable, nous le passons sous un ciel très menaçant, puis une pluie heureusement pas trop intense. Descente par la route sur Paulhac toujours sous une pluie fine.

Au gîte nous rencontrons un sympathique couple clermontois empruntant le même itinéraire que nous, avec des étapes un peu plus courtes cependant (le guide qui a servit à Olivier pour organiser ce raid semble être un best seller par ici).

A la tombée du jour arrive un troupeau de VTTiste belges hagards et boueux partis de St Flour le matin. Ils font suivre leur imposant bagage en taxi de gîte en gîte. L'un d'eux a perdu un patin de frein arrière (comment a t'il pu faire cela ?), un autre chevauche un VTC en slicks, tous n'ont pas l'air très entraînés. Olivier en bon samaritain leur indique un réparateur de vélo sur l'itinéraire du lendemain.

Repas copieux à l'auberge gîte ferme local, à base d'aligot : un épais mélange de purée de pommes de terre et de tome fraîche.

Jeudi 13/08 Paulhac - Laubert 85km.

Tous requinqués par le solide accueil de Paulhac, nous partons pour une étape qui devait être paisible, c'était sans compter sur les impondérables qui font tout le charme (quoique) d'un tel voyage. Cette fois ci le problème vient du fait que nous ne croisons âme qui vive pendant de longues heures. Sans plus de nourriture que de rares barres au fond des sacs, une épidémie de panne de jambe sévit à l'heure habituelle du déjeuner. Lionel tente de lutter contre l'adversité en dévorant des buissons entiers de mures sauvages, sans grands résultats.

Arrivés au col de la baraque des Bouviers, nous nous croyons tirés d'affaire, malheureusement, le restaurant qui s'y trouve nous éconduit poliment, invoquant un fallacieux manque de place. Serons nous contraints de chercher le ventre creux quelque commerce dans la vallée ? Non, Lionel, notre providentiel "public relations" nous obtient le couvert dans une colonie de vacances désertées par ses bambins en randonnée. Les victuailles du sympathique cuisinier resté sur place sont englouties avec gratitude. Une fraction de seconde, nous avons une pensée pour ces malheureux belges rencontrés la veille, ils ne manqueront pas de passer par ici dans quelques heures, probablement dans un état encore plus pitoyable que la veille.

Descente sur Le Giraldes, les chemins sont ornés de profondes ornières, signe du passage de motos, nous apprendrons plus tard que ces stigmates sont le fait du trèfle lozérien, une fameuse épreuve d'enduro. Le Giraldes est un village accueillant, la végétation, le climat, l'architecture et l'accent des indigènes nous rappellent que nous faisons route vers le Sud, le contraste par rapport à la veille est étonnant.

Halte au sympathique et artisanal bar local ; dans l'euphorie de la reprise, nous sortons complètement de l'itinéraire prévu, et les 15 km relativement plats qui nous restaient à parcourir jusqu'à l'étape se muent en 30-35 avec une grosse bosse en prime. Malheur aux paisibles randonneurs qui nous suivent depuis le départ du bar et qui doivent faire étape à Laubert comme nous, ils seront rapatriés par leur voiture suiveuse après que nous les avions définitivement perdus dans une montée.

Arrivée vers 18h30 au gîte camping, pour ce qui devait être une étape facile…

Les chambres sont exiguës, mais l'on mange correctement et nos hôtes sont sympathiques.