Parlons patois à Mannevillette

LA FEUILLE DE CHOU
d'Pé Gibo

Propos de Bavacheux


 

Parlons un
p'tieu
d'Patois

 

 

 

Petit Lexique de Patois Normand
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Ce dimanche 16 octobre , nous avons assisté, avec "le mariage d'Augustin", à un véritable feu d'artifice d'expressions et de mots cauchois
Dans les commentaires qui couraient à l'entr'acte ou à la sortie, certains avaient l'air de penser que malgré, la grande qualité de la représentation, ce langage faisait partie du passé...

Est ce bien sûr ?.
Quand on reste à l'écoute, on s'aperçoit que les racines sont encore bien implantées
Tant mieux ! On a beau être "européen", coincés entre le Tunnel sous la Manche et le pont de Normandie ,il est tout à fait légitime de garder une certaine identité régionale!.

D'autres diront que le parlé utilisé en des occasions comme celle là n'est pas exactement ce qu'il aurait dû être...
Un patois n'est pas une langue rigide par des barrières strictes: Il a évolué (et évolue encore) oralement au fil des années; cela fait partie de sa richesse.

Evidemmemment, le "cauchois" se sentait plus à l'aise autour des anciennes tablées de ferme que depuis que les horsains ont accaparé Mannevillette.

Minute ! Ces horsains ne sont pas toujours si éloignés que cela du monde rural: bien souvent , S'ils sont r'venus s'établi ichite c'est qu'leu parents ou même leu grands-parents étaient restants dans eun' commeune des environs!.
Mais , assez caûsé, et v'nons z'en au fait; citons quéques exemples.
* Tout près d'cheu nous ,
avez vous remarqué l'accent succulent de ceux de Ca-âuville ?
Pourquoi Ca-âuville ?. Rappelons nous la traduction anglaise de vache = cow (qui se prononce Ca-ôo ) troublant ?. non ?.
Les normands et les anglais ont souvent mélangé leur histoire depuis bien longtemps..... ....Léon, écout'donc de mauvais ca qui mia-aûle"...

* En continuant le long de la " côte salée" les péqueux appellent toujours "OULES" les trous où se logent les tourteaux dormeurs: autre coïncidence bizarre= traduction anglo-saxonne de trou= HOLE

Mais j'en r'viens à Mannevillette, annui, en 94:
Il y a un mois ou deux, j'allions trâcher not'lait cheu l'cultivateu d'à côtai (un bon gârs). L'tank étant plûtot bas d'niveau, c'brav'homme me dit: " prenez donc l'DEMION pou pûcher ce s'ra pus facile!".
DEMION, DEMION= ki k'ché k'cha ?: est c't'espèce de m'zu aveuc une aunse su le côtai...


Quelle ne fut pas masurprise quéques jours anprès de trouver, variment par hasard, dans le dictionnaire Petit Robert , DEMIARD= mesure de capacité pour les liquides (d'environ 1/4de litre). Si on cherche un peu plus loin, cette mesure représentait une 1/2 PINTE elle était utilisée dans le patois du Pays de Bray, Pays de Caux et plus particulièrement en région du Havre...

Ceci sous le nom d'origine de DEMION; origine qui, bien sûr, se perd dans la nuit des temps...
Par quel miracle ce mot a t'il réussi à passer l'zannées ?...
de bouche à oreille, tout simplement.

A vous de jouer, les Mannevilletais (et les zaûtres qui ont réussi à aller jusqu'au bout de c'charabia = si vous en trouvez d'autres (mêmes des mots ou expressions qui évoluent encore actuellement), vous nous écrivez, et vous nous les signalez = on remplira une prochaine feuille de chou aveuc !....

L' Pé Gibo (le bavacheux d'service).




 

 
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