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Thème 8 :

 Le développement de la démocratie selon TOCQUEVILLE

   

Plan

Introduction

  I - L'analyse de TOCQUEVILLE    

  A/ Les bases de la démocratie

  B/ Les effets pervers

  II - Prolongements contemporains

  A/ L'actualité de TOCQUEVILLE

  B/ Les critiques

Conclusion

 

 

 

Introduction

A. de TOCQUEVILLE, utilisant une méthode comparative, s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles les Etats Unis sont parvenus à construire une société démocratique conciliant les valeurs d’égalité et de liberté, tandis que la France du XIX° siècle, malgré toutes les révolutions qu’elle a connu (1789,1830, 1848) avait de grandes difficultés à y parvenir.

I - L'analyse de TOCQUEVILLE

A/ Les bases de la démocratie

Pour TOCQUEVILLE, la marche vers la démocratie ne peut être entravée car le progrès diffuse les connaissances et améliore les conditions de vie des populations. Il constate ainsi qu’il existe une dynamique abaissant les barrières entre classes et qui permet de mettre les hommes sur un pied de relative égalité.

Il distingue 2 temps :

dans un premier temps une démocratie sociale se développe ; elle est caractérisée par une égalisation des conditions et un nivellement vis à vis de la richesse et de l’éducation qui prend appui sur l’égalité de droit (abolition des privilèges héréditaires, égalité des chances, égalité face à la loi)

dans un second temps la démocratie politique découle de la démocratie sociale : le plus grand nombre peut alors développer des opinions, discuter, participer à la vie sociale par le biais d’institutions intermédiaires qui conduisent à la recherche du bien être.

B/ Ses effets pervers

Selon TOCQUEVILLE, l’enrichissement et le désir d’une plus grande satisfaction matérielle ont tendance à produire des effets pervers qui sont l’individualisme, la tyrannie de la majorité et le despotisme.

En effet, le retrait sur la sphère privée, l’idée que toutes les opinions se valent vont à l’encontre de la démocratie en détournant les individus de la « chose publique », en les désintéressant des autres, ce qui provoque le repli sur soi et l'individualisme.

De plus la recherche de la liberté la plus totale, sans hiérarchie entre les hommes conduit les politiciens à exercer une certaine démagogie en promettent beaucoup, ce qui provoque un nivellement de la société pour plaire au plus grand nombre. C’est ainsi que la « tyrannie de la majorité » détériore la qualité de la démocratie. Au plan social la majorité impose alors ses valeurs et ses normes à tous, et tous s'y conforment par peur de sortir de la norme.

Enfin, les citoyens, à la recherche du confort individuel oublient de participer à la vie politique. Selon TOCQUEVILLE, l’apathie d’une société trop matérialiste diminue la vie culturelle et le débat d’idées. Pour lui, la démocratie engendre donc une moyennisation dangereuse car elle peut conduire au despotisme, c’est-à-dire que certains gouvernants vont s’arroger un pouvoir croissant et ainsi protéger la quiétude des citoyens.

TOCQUEVILLE prévoyait que les sociétés démocratiques allaient évoluer vers l'homogénéisation et la moyennisation qui seraient alors une protection contre la révolution et l'anarchie. Pour lui, seules la liberté et la séparation des pouvoirs peuvent sauver la démocratie du despotisme. Il insistait ainsi sur les vertus de la constitution fédérale qui permet d'obtenir à la fois les avantages propres aux petites et aux grandes nations en évitant le despotisme d'une administration fortement centralisée.

Récapitulatif (transparent)

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II - Prolongements contemporains

A/ Actualité de TOCQUEVILLE

On peut dire que la moyennisation et la montée de l'abstentionnisme dans les sociétés occidentales ont donné raison à TOCQUEVILLE, et il a compris, en s'opposant à MARX, que la première était une protection contre la Révolution. Il a aussi compris que l'égalité était liberticide, de plus il a vu que les Etats-Unis avaient réussi à concilier égalité et liberté grâce à une démocratie directe avec des institutions proches des citoyens.

Enfin il a aussi mis en évidence cet effet de frustration relative que l'on appelle aujourd'hui "l'effet TOCQUEVILLE" selon lequel en période de changement, les aspirations augmentent plus vite que les avantages obtenus par la population, ce qui peut la faire ainsi passer de la fatalité à la révolte (ex: en ex-URSS et dans les ex-pays de l'Est avec la Perestroïka et les réformes de GORBACHEV).

B/ Les critiques

Les auteurs libéraux contestent une forte réduction des inégalités en montrant les effets désincitatifs de l'Etat-providence.

John RAWLS s'est aussi opposé à TOCQUEVILLE en mettant en évidence la notion d'équité, meilleure que l'égalité et qui suppose que des inégalités puissent exister et en particulier des inégalités positives (ex: les politiques de discrimination positive).

Enfin on peut dire que la liberté n'est pas exempte de dangers car la compétition qu'elle suppose peut aussi accroître les inégalités, comme on le voit de nos jours dans les pays très libéraux (ex aux E-U et au , R-U).

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Mme SODAIGUI, professeur de Sciences Economiques et Sociales