Journal de tournée Septembre 2002

 

  Hé oui ! Lors de notre dernière virée, j'ai eu la bonne idée de faire un petit journal de tournée. Du coup, les autres me poussent pour en écrire un à chaque fois. C'est parti :

Jeudi 26 septembre : St-Etienne

Cette fois, on va pas trop bouffer des kilomètres. On décolle de Marseille à 13 heures. Nos habituels conducteurs ne pouvant pas se libérer, on est obligé de louer un van. C'est cher et même s'il va plus vite, au bout de 100 kms, on regrette déjà notre bon vieux van adapté aux besoins des zicos : c'est-à-dire pouvoir s'allonger tranquille quand on a la gueule de bois, ce qui est impossible avec celui-là.

Sur la route, on essaie de deviner à quoi ressemble le fameux David Shark Attack. On tente de dresser un portrait-robot : baskets, jeans, cheveux courts et lunettes.

On nous avait prévenus : à St-é, c'est déjà l'hiver ! Bien vu. On joue au Murray-Field, un petit bar dans la grand-rue. Les Insiders ouvre la soirée, excellent mélange de Man Or Astroman et de Chicago emo-noisy style (pour simplifier). Ils ont, il me semble, perdu un peu de leur côté rock & roll, sans perdre en qualité. Notre concert de rentrée se passe plutôt bien, mis à part un dernier morceau en rappel complètement loupé. La (petite) salle est pleine et bruyante ; des filles dansent aux premiers rangs ce qui, bien entendu n'est pas pour nous déplaire mais nous amènent à nous poser des questions : ferions-nous du punk-rock pour gonzesses ? Sommes-nous particulièrement misogyne de nous poser cette question ? Les réponses que nous trouvons sont : tavernier, une pression !!

Les tournées s'enchaînent et on se retrouve rapidement à 1 heure du mat sans avoir bouffé : route + concert + boissons = il commence à faire faim ! La mauvaise nouvelle est qu'il faut charger tout le matos pour le décharger dans le local de Sauf Imprevu, (l'asso qui nous a fait jouer) en banlieue de la ville. Puis bien sûr, il pleut. On essaie de parlementer avec le patron du bar sans résultat. Une fois qu'on a fait ceci, l'autre mauvaise nouvelle est qu'Hamani a oublié les clefs de chez lui au bar. On arrive finalement à l'appart prêt à manger un lion ! On s'installe à table et ne voilà-t-il pas que Matthieu, notre batteur fait des siennes. Hé oui, fatigue + ventre vide + alcool ne font pas forcément bon ménage. Il nous sort comme ça devant des " autochtones " très sympas : " putain, c'est loin de tout St-Etienne, c'est petit, ça sert à rien d'habiter ici etc… ". Les deux personnes qui l'ont entendu commencent à froncer les sourcils. Pascal essaie de rattraper le coup : " Non St-Etienne, ça bouge bien pour une petite ville de province. C'est mieux que Limoges par exemple ". Hurlements des Stéphanois : " Quoi tu compares St-E à Limoges !! ". Moi à ce moment-là, j'ai deux de tension mais j'essaie de changer de sujet " hum, elles sont bonnes les lasagnes végétariennes …. ".

Bon allez, il est temps d'aller se coucher !

 

Vendredi 27 septembre 2002 :THIERS

On a le temps de passer à Bankrobber, le magasin que vient d'ouvrir Dave Shark Attack (qui ressemble d'ailleurs comme deux gouttes d'eau à notre portrait robot) et Maz de Protex Blue. Du bon boulot. Dire qu'à Marseille on a rien ; et qu'une toute petite ville de rien du tout comme St-Etienne a un super magasin de disques… Ca fout les boules quand même !! Ha Ha, on peut déconner quand même…

Bon, on arrive à Thiers vers 17 h. Backstage, on discute avec Dany et Choum, l'équipe du Balthazar et on regarde les photos affichés; putain y a des bons groupes qui sont passés là : New Bomb Turks, Devil Dogs, Teengenerate… et dire que Thiers est deux ou trois plus petit que St-Etienne….

Après les balances, on croise les affreux Man Made Monster qui nous ont promis une surprise. Aie, on s'attend au pire. Ils nous ont aussi promis une soirée arrosée.

On a du temps devant nous, alors on va un peu se détendre à l'hôtel. Au repas, on croise the surprise des MMM : Cyril alias " Super Fiston ", un gars hyper speed, véritable moulin à paroles avec une culture rock phénoménale style : "Moi, j'aime beaucoup le morceau sur Back from the grave vol 3 avec le bassiste de Them, le gratteux des Barracudas et le chanteur de Bim Star, produit par Phil Spector.. " (Je sais, je mélange tout mais à partir de 7 mots débité à la seconde, mon cerveau sature et n'en enregistre qu'un sur deux). Ce gars-là, super sympa d'ailleurs est le roadie officiel des Man Made Monster, mais un roadie assez particulier à leurs dires : cad, qu'il ne porte rien sauf les bières qu'il descend à une vitesse phénoménale !

Arrivé à la salle, on croise la colonie stéphanoise (une quinzaine de personnes ont fait le déplacement dont Félix et Anne-Sophie, nos hôtes d'hier soir, Dave et Maz de Bankrobber….), ce qui nous fait super plaisir bien sûr. A peine le temps de boire quelques bières en tapant la discute, que les ignobles Man Made Monster déboulent sur scène et envoient la purée. Vraiment puissant ! Pascal, qui les avaient déjà vu il y a presque un an, me dit qu'ils ont sacrément progressé.

C'est notre tour : on balance le set du mieux qu'on peut et … c'est pas la folie ! Une punkette est bien montée sur scène pour montrer son soutif, mais bon… On sort de scène un peu furax. A part une dizaine de personnes collées à la scène et quelques applaudissements polis, c'était plutôt froid. Faut dire qu'on est encore un jeune groupe sur scène, du coup backstage, on doute un peu et on est assez tendus. Pour se calmer, on boit tout ce qu'on peut, certains s'abreuvent de substances illicites. L'équipe du Balta et quelques gars nous rassurent en disant que les gens ont adoré, mais qu'ils sont froids, c'est comme ça. On commence une interview avec Matthieu de Clermont Ferrand, tout en continuant de charger. Cela doit bien faire une demi-heure qu'on a quitté la scène, quand arrive Félix, notre hôte d'hier soir : "hé les gars, vous branlez quoi ? On vous attend en bas pour le rappel. ". On se lève tous les quatre comme un seul homme : " Ouais, c'est vrai, le rappel pour les stéphanois !! "

On retourne donc sur scène, bien entamés. Mais cette fois, ce sont les Cahotic Shakers qui jouent. Les rythmes des morceaux sont multipliés par 2 ou 3, les pains se multiplient, on laisse de côté le côté Glam et on saute dans tous les sens. Enfin, pas tous : je me retourne vers Raph, qui est droit comme une statue, blanc comme un cachet d'aspirine (ou un trait de coke au choix), les yeux globuleux. Il nous fait un bad trip. Matthieu clôt notre lamentable rappel, en explosant la batterie. Ca fait du bien, croyez-moi ; et du coup, le public s'est réchauffé pour le final. Backstage, Raph nous confie qu'il n'était pas bien du tout, vraiment à deux doigts de gerber.

On est tous du coup plus détendus. Je croise Pascal Kangourou et Bruno Mosnier, qui ont fait pas mal de kilomètres pour venir nous voir. Ce genre de choses fait vraiment chaud au cœur.

La soirée devient de plus en plus arrosée. Il faut dire que les Man Made Monster tiennent le bar et alimentent la sono. Bière et heavy-punk&roll au programme ! Et ils sont à fond, les gaillards !! On se retrouve une trentaine à swinguer comme des malades, sur une piste de danse pleine de bière. Ce qui n'empêche pas Cyril " Superfiston " à se rouler par terre en hurlant comme un dératé pendant plus de 10 minutes. Il est plus de 4 heures du mat, et cela commence vraiment à devenir trash. J'avoue avoir un peu mal à me souvenir de ce qui s'est passé ensuite. Après quelques pressions et quelques déhanchements, on charge le matos dans le brouillard et on traîne pas mal de temps dehors. Visiblement, personne n'a envie d'aller se coucher. Choum nous rappelle alors qu'il faut libérer les chambres avant 10 heures…

Samedi 28 septembre : Montpellier

10 heures : c'est dur. On a vraiment des sales tronches. Chapeau à Raph, notre roadie-nounou-chauffeur qui nous mène jusqu'à l'étape suivante : la Pleine Lune à Montpellier.

On traîne comme des zombies pour finalement atterrir à l'appart, au dessus du bar. C'est un immense loft, laissé à l'abandon. On a trop la gueule de bois pour faire des balances. On part bouffer avec Fyfy de la TAF et JC de Julie Prod. On rigole bien en évoquant le concert de Guitarwolf. Zermati a dealé avec Montpellier et Marseille, en se gardant évidemment de nous dévoiler qu'ils allaient jouer dans les deux villes, séparés de seulement 180 kms. Sacré Zermati, vraiment doué pour le business.

Quelques potes de Marseille arrivent et se moquent de nos têtes de déterrés. On croise Rauky de Sonic Little Green Fairy Assasin, Marc du Subsonic etc…

C'est le troisième concert et les automatismes sont enfin là. On bouge pas beaucoup (de toute façon, la scène est vraiment petite), mais c'est carré. Raph, notre chauffeur (à ne pas confondre avec Raph, notre bassiste-chanteur) nous dit qu'on a vraiment assurés. Et qu'il est prêt à nous soûler toutes les veilles de concerts, car c'est avec la mega-gueule de bois qu'on est les meilleurs. Infatigable, ce Raph.

Pachuco offre la tournée de Russes Blancs pour son anniversaire et on papote avec la faune locale. Il est deux heures et on décide de rentrer dans la nuit à Marseille, sauf Raph qui part danser au Rockstore avec les potes marseillais et quelques montpelliéraines. Infatigable, je vous dis…

Mini-tournée de Juin 2002 / Mini-tournée de Novembre 2002 /