Nous traversons au passage
une coulée de lave presque récente - puisqu'elle n'est âgée que de deux cents
ans - sur laquelle la végétation n'a repris ses droits qu'en de rares endroits,
créant ainsi quelques petit îlots de vie sur une sorte de désert lunaire et
sombre. La piste jure également puisqu'elle forme un lacet jaune sur cette
étendue noire de lave. Le paysage qui nous entoure est en effet volcanique
car chaque colline autour de nous est en fait un ancien cratère, dont certains
ont gardé la forme caractéristique. Sur cette "coulée du diable" (c'est son
nom), nous apercevons, montant au sommet d'un rocher, des oréotragues, sorte
de petites antilopes de roche assez rares. Elles restent là sur ce "piton
d'observation" à regarder la plaine alentour, mais la remise en marche du
camion les effraie et elles disparaissent entre les rochers.
Nous quittons le parc de
Tsavo et ses girafes avec un petit regret : nous n'avons pas revu les éléphants
aujourd'hui. Mais en route pour la réserve d'Amboseli ! Pour la rejoindre,
nous traversons la steppe Masai. Le long de la piste, nous pouvons régulièrement
apercevoir un village Masai, ce célèbre peuple Kenyan habillé de rouge.
Autrefois, ils étaient nomades, mais ils se sont sédentarisés
afin de se consacrer à l'élevage de chèvres et de zébus. Ce sont les enfants
qui mènent paître tous les troupeaux et ces petits bergers ne peuvent s'empêcher
de nous faire de grands signes amicaux au passage du camion, tout heureux
de voir des touristes. Les huttes sont toutes en bois, terre et bouse de zébus
et ils protègent leur village des animaux - les lions non plus ne sont pas
enfermés dans les réserves - en hérissant une sorte de haie avec des branches
d'acacia. C'est aussi ainsi qu'ils créent des enclos pour mettre le bétail
qui est donc protégé des prédateurs et qui ne peut pas non plus s'échapper
pendant la nuit. Malheureusement, nous n'irons pas à leur rencontre aujourd'hui
: la route est longue jusqu'à Amboseli !