Mercredi 12 juillet 2000

Nous quittons le camp de Samburu pour nous diriger vers le Lac Turkana. Le trajet est long et nous devons nous lever à 4h45 pour démonter le camp et partir à 6h. Le réveil est dur car nous ne dormons jamais très bien, et en plus, nous sommes de vaisselle !!

Un village Samburu

En route, nous nous arrêtons pour visiter un village Samburu. Au premier regard, le village n'a pas l'air génial mais la femme qui nous y accueille est extraordinaire (et possède beaucoup de charme, ce qui ne gâche rien). Elle nous explique vraiment bien l'histoire de son peuple ainsi que son quotidien. Une fois la visite payée (tout se monnaye ici), nous entrons dans le village et sommes accueillis par un chant de bienvenue que des jeunes filles parées de colliers de perles et des femmes plus âgées nous interprètent, comme le veut la tradition locale. Ici, dans cette partie de l'Afrique, pas d'instruments de musique, mê;me pas une petite percussion, mais elles s'accompagnent de leurs danses et en frappant dans leurs mains. Le chant ressemble un peu à un canon à plusieurs voix où chacun à un rôle précis. Le tout est très harmonieux et très gai.

Notre hôtesse nous explique ensuite l'origine de son peule : il s'agissait de nomades vivant en Ethiopie qui se sont ensuite déplacés jusqu'au Kenya. Là, à cause d'une épidémie, tous sont morts sauf une femme et ses deux fils. Quand elle fut vieille, elle mourut et ses deux fils se partagèrent ce qu'elle avait : un collier de perles ("Masai") et un sac en cuir ("Samburu"). Chacun fondit sa famille d'où les deux noms des deux peuples cousins, qui se ressemblent effectivement beaucoup, même si les Samburu semblent plus accueillants. Puis un autre peuple est arrivé au Kenya et a repoussé les Samburu au nord et les Masai au sud du pays.

Le village est bien organisé : au centre se trouve l'enclos protégeant zébus et chèvres des animaux sauvages pendant la nuit. Il y a même une petite case pour les chevraux. Puis, tout autour les femmes ont construit leurs cases (et oui, c'est le rôle des femmes !). Chacune est constituée d'un foyer allumé en permanence (ou presque), "d'un coin cuisine", d'une chambre (en priorité pour les jeunes guerriers) et àl'entrés d'un coin pour les petits animaux. Elles sont faites de bois (pour l'armature) et bouses de vache séchées !

Pour allumer le feu, pas besoin d'allumettes, ils ont une baguette de bois dur avec plein de petits trous sur le dessus, ils effritent des excréments d'âne secs (cela fait comme une sorte de paille très fine) et posent la baguette dessus. Puis ils choisissent une petite baguette de bois tendre qu'ils posent dans un des trous et la tourne chauffer le bois et la "paille" prend feu ! C'est même étonnement rapide.

Un village Samburu (suite)
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