Un village Samburu (suite)

Dans la journée, les hommes ne sont pas au village, ils travaillent à l'extérieur (le mari de notre hôtesse est prof par exemple) et ils ramènent ainsi les nouvelles car ils n'ont bien entendu ni journaux, ni radio, ni télé (ni électricité, ni eau courante). C'est pourquoi tous les soirs les hommes se rassemblent au centre du village (à l'intérieur même de l'enclos des animaux) pour partager leurs informations. Les femmes n'ont pas le droit de participer, elles attendent que leur mari leur retransmettent les discussions ou bien elles peuvent parfois écouter à l'extérieur de l'enclos.

A l'origine, étant nomades, les Samburu n'enterraient pas leurs morts afin de ne pas sembler les abandonner lors des changements de camp. Ils les laissaient alors en pâture aux animaux, ainsi lorsqu'ils en rencontrent-ils pensent que ceux-ci portent peut-être un des leurs en eux, qui n'a donc pas totalement disparu. Cette tradition est gardée aujourd'hui malgré la sédentarisation. Ils emmènent leurs mortsà 7 km dans le bush et les laissent ainsi.

Les garçons sont circoncis entre 12 et 18 ans et deviennent ainsi des guerriers. Ils doivent alors attendre une dizaine d'année avant de pouvoir se marier. Chaque femme coûte 12 zébus (ils sont polygames), ce qui est très cher, en particulier pour des hommes jeunes, c'est pourquoi ils n'ont souvent qu'une seule femme. Les femmes se marient entre 14 et 19 ans. Notre guide a 20 ans et son mari 34. Il n'a pas encore d'autres femmes mais elle pense qu'il en prendra une nouvelle plus tard.

A l'extérieur du village se trouve la forge. Le forgeron fabriquait les lances, les poignards et les pointes de flèches. Il est excentré à cause du bruit engendré par son travail (ou à cause du pouvoir mythique que représentait le fer ?). L'art de forger se transmet dans chaque village de père en fils.

Vers le Lac Turkana

Nous reprenons la route, où plutôt la piste car les routes sont presque inexistantes ici (et souvent délabrées) ? Nous traversons des paysages extraordinaires et brusquement, de façon tout à fait inattendue, à une certaine altitude, nous nous retrouvons au milieu d'une forêt de cèdres et de sapins ! Cette région est surnommée la "Petite Suisse". Nous nous élevons jusqu'à 2300m d'altitude dans cette région montagneuse. La piste n'en est que plus raide et cahoteuse. Nous nous arrêtons en bivouac sauvage au milieu de nulle part, ce qui nous oblige à faire très attention à nos réserves d'eau !

D.

En piste pour Turkana
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