Comme beaucoup de peuple de pêcheurs, ils ne doivent pas vraiment
savoir nager car le bateau a fait de nombreux détours afin de rester sur les
hauts fonds, là où un homme a toujours pied ! Ou alors peut-être était-ce
pour notre sécurité ?
Nous repartons sous une chaleur accablante et avec cette lumière,
la couleur jade du lac est magnifique. L'après midi est libre dans l'oasis
mais nous ne trouvons pas le courage d'aller le visiter plus profondément.
La piscine nous tend ses bras rafraîchissant si gentiment que nous ne pouvons
refuser cette invitation à la détente. Le soir, nous profitons de l'absence
totale de nuages pour admirer un extraordinaire ciel étoilé avant de nous
endormir.
F.
En revenant, nous visitons
un petit village El Molo au bord du lac. Dès notre arrivée, les enfants nous
"adoptent" : ils veulent tous nous tenir la main. Ici, le tourisme est encore
rare et la population reste peu agressive et donc cherche moins à nous vendre
tout et rien à des prix faramineux. Ceci rend l'ambiance beaucoup plus sympathique
et nous pouvons donc dialoguer avec eux sans la moindre arrière pensée. Certains
enfants sont en tenue traditionnelle, juste habillés de perles (colliers,
bracelets, ceintures, …) avec parfois un kori dans les cheveux : ce petit
coquillage attaché à une mèche sur le devant alors que le reste du crâne est
rasée. Ceux là ne sont pas scolarisés, car ceux qui vont à l'école sont habillés
àl'européenne.
Tous les enfants ne sont pas scolarisés car l'école est payante
ici. Il arrive donc souvent que seul un enfant par famille ait droit à l'éducation.
Par contre tous parlent anglais, qu'ils aillent à l'école ou non.
Pour ce 14 juillet, nous avons droit à un petit plus : un
punch préparé par Daniel. C'est bien agréable avec tous ces fruits africains.
Ce soir Thomas nous a fait du poisson, le poissons séché acheté sur l'île
aux croco. Il n'avait pas l'air très bon tout sec mais ce fut tout de même
délicieux. En dessert, il nous a concocté un gâteau marbré avec un glaçage
! Tout ça sans four et cuit dans une gamelle en alu sur un feu de bois. Thomas
est vraiment épatant et se donne beaucoup de mal pour nous faire plaisir.
D.
Les cases sont en palmes
ici aussi, ils doivent les ramener de l'oasis car aucun palmier n'est visible
à l'horizon. Contrairement aux Samburu, les hommes dorment avec leur femme
sur un lit surélevé. Ici seuls les enfant dorment à terre. La "cuisine" se
trouve dans une case séparée, d'une part à cause de la place (les cases des
El Molo sont petites) et d'autre part à cause du feu, les palmes séchées peuvent
s'enflammer rapidement, ce qui - si tout brûlait - leur causerait une perte
considérable, d'autant qu'ils sont vraiment très pauvres. Comment font-ils
pour vivre dans un milieu si difficile avec si peu de moyens matériels et
financiers ? Du fait de la sécheresse, les chèvres sont tellement maigres
qu'ils ne peuvent même plus s'en nourrir. Heureusement que le lac est riche
en poisson, sinon la famine serait terrible ici.