Nous reprenons une mauvaise
piste pour rejoindre le lac Nakuru, les à-coups ne facilitent pas les choses
pour les intestins fragilisés de Fred. Nous faisons une petite halte dans
la ville de Nakuru, troisième ville du pays, et donc ça craint un peu par
ici, mais il faut bien refaire le plein de provisions. En fin d'après midi,
nous pénétrons dans la réserve et commençons le safari, mais les photos ne
sont pas faciles à réaliser car la lumière décline très vite, d'autant
plus que cette réserve est très boisée : contrairement aux autres, celle-ci
profite de l'eau du lac voisin toute l'année et cela permet aux grands arbres
de se développer, si bien qu'il s'agit en fait d'une véritable forêt.
C'est à ce moment, dans
cette pénombre, que les léopards décident de se montrer. Grâce aux 4x4 attroupés
non loin, nous apercevons le premier allongé sur une branche a plusieurs mètres
de hauteur, il se repose avant de partir chasser avec la nuit. Il est assez
loin et la grandeur de notre camion ne nous permet pas d'approcher plus dans
le bois.
Les photos ne seront pas
réussies, c'est certain, mais elles nous feront tout de même un souvenir.
C'est un animal tellement difficile a observer que nous sommes tous excités
dans le camion. La nuit approchant, nous repartons pour rejoindre le camp
de la réserve où nous dormirons ce soir. Nous pouvons au passage observer
au loin une famille de trois rhinocéros blancs. Cette journée est exceptionnelle,
nous aurons vu deux des cinq grands d'Afrique, et les deux seuls que nous
n'avions pas encore aperçus ! Nous avons de la chance, il est - paraît-il
- assez peu fréquent de pouvoir observer les cinq grands au cours d'un unique
voyage, aussi savourons-nous notre bonheur.
Mais, en arrivant près du
camp, à seulement quelques petites centaines de mètres, nous apercevons un
autre léopard, à seulementquelques pas de la piste, il est là, bien visible,
lui aussi nonchalamment allongé sur une branche, à hauteur d'homme au-dessus
du sol. Nous pouvons l'observer à loisir dans le moindre détail. C'est alors
que j'en aperçois un autre, allongé par terre entre deux arbres, si proche,
à seulement quelques mètres de nous ! C'est alors l'énervement général dans
le camion car à l'arrière certains ne le voient pas du fait des arbres et
comme tout le monde cri sous l'effet de l'excitation, il se lève et diaprait
dans les fourrés sans que j'aie eu le temps de le prendre en photo ! Fred
a réussi car comme il est malade, il était à l'avant du camion, mieux placé,
mais comme pour l'autre, il faisait déjà très sombre alors … on verra bien.