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Mai - Juin 2001
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administration & finances
Mondialisation ou ruée des grands capitaux (suite et fin) Si cette hyperbourgeoisie chambarde tout sur son passage c’est en raison de
sa force : force économique découlant de son aptitude à
s’adapter aux exigences du temps (technologie et autres…) et des
mutations économiques. Lorsqu’ils viendront achever la guerre économique
déjà entamé sur le marché haïtien avec l’invasion des produits
exportés, ils aplatiront les rares entrepreneurs locaux, car leurs
assises ne sont pas solides et ils sont longtemps dépassés. Ces super-cracks
ont les moyens et beaucoup de sang-froid. Ils ont adopté dans leur
culture économique la notion de l’investissement à long terme. Et
lorsqu’ils vous auront enlevé votre faible pouvoir de production, si
vous n’optez pas pour des vacances forcées, vous serez leurs démarcheurs
et allez offrir leurs produits. Phénomène qui d’ailleurs se fait
actuellement. La majorité de notre bourgeoisie est faite de commerçant
qui revendent des produits étrangers. Ils ont de beaux bureaux, de
belles voitures et vivent entre Saint-Domingue et Miami, mais ils sont
des revendeurs et non des producteurs. Et cette hyperbourgeoisie
exploite la bourgeoisie nationale incapable de produire. Je vous parle là
de l’esprit de la nouvelle économie, le processus est en cours.
Nous avions dit tantôt que le système capitaliste créait des pôles
et que c’était inhérent à l’esprit capitaliste. En effet, les détenteurs
de capitaux deviennent plus riches dans la mesure où ils respectent la
règle de maximisation continuelle du profit : les capitaux
investis produisent un bénéfice qui doit être réinvesti pour générer
un bénéfice supérieur, mais ce processus exige de repousser les
limites du marché, c’est-à-dire de générer de nouvelles demandes.
Ils baptisent de mondialisation la tendance qui est caractérisée par
la conquête de nouveaux marchés pour accroître la marge de profit.
Que fait la bourgeoisie locale avec les profits réalisés ? Ils
refusent de produire en réinvestissant les profits dans de nouveaux
secteurs.
Aujourd’hui, la mondialisation c’est la libre-échange,
c’est la privatisation, ce qui certainement offre
des avantages dans la mesure où l’on est à point et respecte
les règles du jeu, mais dans le cas contraire, ces super-industriels
vous amèneront dans leurs fiefs, c’est-à-dire là où il n’y a
plus d’Etat pour réguler, plus d’arbitre, là où seul le marché
fait sa loi ; ainsi conduits dans leur arène, la suite de
l’affrontement est plus que prévisible : les plus faibles seront
broyés ! Sévère Wendy Etudiant en Économie fin
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