Baade (Walter), astronome américain d’origine
allemande (Schröttinghausen, Westphalie, 1893 Göttingen, 1960), connu
pour sa détermination de la structure de la Voie lactée, pour ses mesures de
la distance de différentes galaxies et pour l’identification d’étoiles
individuelles dans la nébuleuse d’Andromède. Il a contribué à l’étude
des sources radioastronomiques.
cosmochimie Les
poussières interstellaires représentent environ 2 % de la masse totale de la
Galaxie. Leur dimension est de l’ordre de 0,1 micromètre. Une grande partie
des éléments lourds (fer, aluminium, silicium) présents dans le milieu
interstellaire se condense sur ces grains de poussières, qui jouent le rôle
de catalyseurs. Alors se forment des combinaisons chimiques. Le radical CH
(carbone-hydrogène) fut le premier découvert, en 1937, suivi de CN
(carbone-azote) en 1940. Parmi les plus importantes molécules, dont
probablement le rayonnement cosmique (flux de protons d’une grande énergie)
permet la synthèse, citons l’alcool méthylique, le formaldéhyde,
l’acide formique, l’acide cyanhydrique, l’acétylène et l’éther;
trois d’entre elles sont particulièrement importantes (H2CO, HCN, HC3N),
car elles interviennent dans la synthèse des acides aminés, à l’origine
de la vie.
Courbure de l’Univers. La loi d’attraction
universelle s’explique en relativité générale par la courbure de
l’espacement (à quatre dimensions). La distance entre deux points dépend
de leur position dans l’espace et dans le temps, de la vitesse de la lumière,
d’un facteur d’échelle et d’un coefficient: égal à 1 (courbure
positive, espace fini à géométrie sphérique), égal à 0 (courbure nulle,
espace euclidien) ou égal à - 1 (courbure négative, espace hyperbolique).
Deimos, l’un des deux satellites de Mars, de
forme ovoïdale (15 km sur 11 km), gravitant à 20000 km de la surface de la
planète.
écliptique L’écliptique est incliné en
moyenne de 23° 27’ sur le plan de l’équateur. L’intersection de ces
deux plans détermine la ligne des équinoxes; la ligne des solstices, située
dans l’écliptique, étant perpendiculaire à celle des équinoxes.
entropie
Tout système physique a tendance à évoluer vers un état de moindre
organisation: on dit que son entropie augmente. Un gaz comprimé, par ex.,
tend spontanément vers un état où sa pression sera plus faible; l’inverse
ne se produit jamais; pour le ramener à son état initial, il faudra le
comprimer, en dépensant un travail. Lorsqu’un système isolé évolue à
température constante entre deux états en échangeant une faible quantité
de chaleur avec le milieu extérieur, sa variation d’entropie (qui
s’exprime en joules par kelvin) est inversement proportionnelle à sa température
absolue. L’entropie d’un système isolé ne peut qu’augmenter, tandis
que l’énergie utilisable de ce système diminue. Cette dégradation ne peut
s’arrêter que par un apport extérieur. L’entropie de notre Univers, système
isolé, augmente constamment. Les organismes vivants parviennent, en
constituant des systèmes organisés à partir d’apports alimentaires, à réduire
localement et temporairement cette entropie. La théorie de
l’information, due à Shannon et Weaver (1948), s’attache à la quantité
d’informations qu’un signal ou message porte: réduire l’entropie
d’une information (ou d’une série d’informations), c’est réduire le
nombre des possibilités d’interprétation du message, donc en réduire
l’incertitude.
espace La conquête de l’espace a débuté par
le lancement et la mise en orbite terrestre de satellites artificiels
(Spoutnik 1 le 4 octobre 1957) puis par l’envoi d’hommes dans des
satellites capables de revenir sur terre (Youri Gagarine dans Vostok 1 le 12
avril 1961, John Glenn dans la capsule Mercury le 20 février 1962). La conquête
de la Lune a commencé en 1968 par l’envoi de l’engin soviétique Zond 5,
qui réalisa la première boucle Terre-Lune-Terre, et s’est poursuivie par
le programme américain Apollo (le 21 juillet 1969, Neil Armstrong, suivi d’Edwin
Aldrin, posait le pied sur la Lune). Les programmes Saliout (soviétique) et
Skylab (américain) permirent à partir de 1971 et de 1973 de mettre au point
les techniques de travail dans l’espace et d’accouplement de vaisseaux
spatiaux. La conquête de l’espace s’orienta alors dans deux directions:
la poursuite de l’exploration du système solaire par des sondes de plus en
plus perfectionnées (programme Voyager vers les planètes extérieures à
partir de 1977, Magellan vers Vénus en 1990-1993, Ulysse en dehors du plan de
l’écliptique à partir de 1990), capables de pratiquer des analyses in situ
(missions Viking sur Mars en 1975-1976, Venera sur Vénus à partir de 1970,
Giotto vers la comète de Halley en 1986); l’exploitation de l’espace à
des fins scientifiques (astronomie, expériences en impesanteur) et pratiques
(télécommunications, météorologie, télédétection et inventaire des
ressources terrestres). Si la conquête de l’espace s’appuie toujours sur
les lanceurs traditionnels (fusée Ariane, notam.), depuis 1981 on utilise
aussi des engins d’une nouvelle génération, les navettes spatiales. La fin
de la course à l’espace qui suivit l’éclatement de l’U.R.S.S. en 1991
se traduit auj. par un ralentissement, et parfois une remise en question de
certains grands programmes spatiaux (station spatiale américaine, exploration
planétaire russe, navette européenne). V. aussi satellite.
exobiologie n. f. ASTRO Branche de l’astronomie
qui étudie la possibilité d’une vie hors de la planète Terre.
Puiseux (Pierre) (Paris, 1855 Frontenay, 1928),
astronome français, fils de Victor Puiseux; il participa à l’élaboration
de cartes photographiques du ciel et de la Lune.
Puiseux (Victor) (Argenteuil, 1820 Frontenay,
Jura, 1883), astronome et mathématicien français; il étudia les fonctions
à variable complexe.
pulsar n. m. ASTRO Étoile à neutrons fortement
magnétisée et en rotation rapide, dont l’émission se caractérise par une
série d’impulsions régulièrement espacées dans le temps. Pulsar
milliseconde: pulsar ultra-rapide.
quasar [kwazaR; kazaR] n. m. ASTRO Astre
extragalactique parmi les plus lumineux de l’Univers.
Découverts au début des années 1960 en raison de leurs
émissions d’ondes radioélectriques, les quasars sont des objets célestes
tellement lumineux qu’il est possible de les observer très loin dans
l’espace, donc très loin dans le temps. Les plus éloignés observés (plus
de 12 milliards d’années de lumière) sont les témoins d’un passé très
reculé de l’Univers. La seule source d’énergie propre à expliquer leurs
extraordinaires propriétés (un quasar rayonne de 100 à 1000 fois plus d’énergie
qu’une galaxie dans un volume de 10 à 20 fois plus petit) est l’énergie
gravitationnelle d’un trou noir dont la masse serait de l’ordre d’un
milliard de masses solaires.
Spitzer
(Lyman) (Toledo, Ohio, 1914 Princeton, New Jersey, 1997), astrophysicien américain.
Considéré comme l’un des pionniers de la physique des plasmas,
il est l’auteur d’importants travaux sur les amas d’étoiles et
le milieu interstellaire. Il a ruiné les théories «catastrophistes»
relatives à la formation du système solaire en démontrant qu’un filament
de matière arraché au Soleil est trop instable pour donner naissance à des
planètes. En 1951, il constribue ainsi au lancement du Projet Matterhorn,
dont l’objet est la maîtrise des réactions de fusion, notamment celles qui
permettent au soleil de brûler son hydrogène. Il a également été à
l’origine de la construction du grand télescope spatial Hubble.
Struve (Otto) (Kharkov, 1897 Berkeley, 1963),
astronome russe établi aux États-Unis en 1921, puis naturalisé américain;
petit-fils d’Otto von Struve. Il est connu pour ses travaux de spectroscopie
stellaire.
Struve (Otto von) (Dorpat, aujourd’hui Tartou,
Estonie, 1819 Karlsruhe, 1905), astronome russe, fils de Wilhelm von
Struve. Il identifia de nombreuses étoiles doubles.
supernova
Astronomie. L’explosion des supernovæ dégage une énergie plusieurs
milliers de fois supérieure à celle que rayonne le Soleil. Après
l’explosion, l’étoile se transforme en naine blanche ou en étoile à
neutrons. La nébuleuse du Crabe constitue le reste de l’explosion d’une
supernova, observée en Extrême-Orient vers l’an 1054. Les restes
d’explosion d’une supernova constituent des sources de rayonnement électromagnétique
et se regroupent en structures filamenteuses.
télescope
Physique. L’objectif d’un télescope est un miroir concave, généralement
parabolique, qui donne une image réelle parfaite d’un point situé à
l’infini sur l’axe du miroir et que l’on peut observer avec une loupe
servant d’oculaire. Les miroirs des télescopes sont, à l’inverse des
lentilles des lunettes, parfaitement achromatiques et ils ont des dimensions
bien supérieures, par ex. 6 mètres de diamètre. Les radiotélescopes
servent à détecter les ondes radioélectriques émises par les astres;
totalement différents des télescopes optiques, ils sont constitués d’une
antenne de grande dimension et d’un appareillage qui effectue l’analyse
des signaux reçus. Les télescopes électroniques, dont la puissance est
nettement supérieure à celle des télescopes optiques, comprennent un
amplificateur électronique d’images associé à un télescope optique.
Terrestres, tous ces télescopes captent des signaux que perturbe l’atmosphère
terrestre, dont sont libérés les télescopes spatiaux. Mis en orbite en
1990, le plus grand télescope spatial, nommé Hubble, a été débarrassé en
1993 d’un défaut qui affectait son optique.
temps
L’échelle de temps universel (abrév.: UT) se déduit de la rotation de la
Terre autour de son axe et de son mouvement autour du Soleil. Le temps solaire
vrai est égal à l’angle horaire du Soleil: il est 0 h vraie lorsque le
Soleil traverse le méridien. Le temps solaire moyen est calculé en supposant
un Soleil fictif dont l’angle horaire varie uniformément, ce qui n’est
pas le cas du Soleil réel, compte tenu de l’obliquité de l’écliptique
en partic. Au temps solaire moyen on substitue le temps civil, par addition de
12 heures. Le jour civil commence donc à minuit. Le temps universel est par définition
égal au temps civil de Greenwich. Les temps légaux dérivent du temps
universel suivant le système des fuseaux horaires. En principe, chaque pays
adopte l’heure du fuseau qui contient sa capitale (sauf pour les pays très
étendus). Cette règle souffre des exceptions, en partic. pour la France, qui
vit sur UT + 1 heure en hiver et UT + 2 heures en été, bien qu’elle se
trouve dans le fuseau 0, c.-à-d. celui de Greenwich. Il existe un deuxième
temps astronomique, le temps des éphémérides, dont l’échelle se déduit
du mouvement de la Terre autour du Soleil. Sa période fondamentale est
l’année. Le temps atomique international a été défini à partir de la
vibration de l’atome de césium. Il constitue l’échelle de temps
officielle. Cette échelle coïncidait avec l’échelle de temps universel le
1er janvier 1958; l’écart entre ces deux temps est d’env. une seconde par
an. Aussi, en 1972, a été définie une base du temps légal, le temps
universel coordonné (UTC), établi à partir du temps universel et du temps
atomique international.
Trou noir. Au cours de sa vie, une étoile dégage
de l’énergie par fusion thermonucléaire en créant une pression suffisante
pour compenser les effets de la gravitation. Lorsque son combustible est épuisé,
cette pression diminue et l’étoile commence à s’effondrer sur elle-même.
Lorsque l’étoile est très massive (10 fois la masse du Soleil),
l’effondrement est radical, la densité devient gigantesque et le champ
gravitationnel retient les photons: l’étoile n’est plus observable;
c’est donc un «trou noir»; l’autre nom utilisé, collapsar, fait
allusion à l’effondrement de l’étoile. Les trous noirs ont quelque
chance d’être un jour détectés: par leurs effets secondaires s’ils
appartiennent à un système composé de plusieurs étoiles; par l’action de
leur fort champ de gravitation sur les étoiles voisines.
Univers,
Astro. ensemble des corps célestes et de l’espace (naguère considéré
comme infini) où ils se meuvent. Contestée encore au début des années
1950, la théorie selon laquelle l’Univers a commencé par une gigantesque
«explosion», le big bang, est devenue la base de la cosmologie moderne, car
elle explique les propriétés fondamentales de l’Univers, en particulier
son expansion, qu’avait mise en évidence l’Américain Edwin Hubble dans
les années 1930. Il y a environ 15 milliards d’années, l’Univers était
infiniment condensé et chaud. Le big bang transforma cet état singulier en
une entité dont l’évolution obéit aux lois de la relativité générale.
Les récents progrès de la physique des particules ont permis de décrire
l’histoire de l’Univers à partir de l’instant t = 10-4³ s après le
big bang: son diamètre est alors de 10-²8 cm et sa température de 10³² K;
il est dans un état de «vide quantique». Pendant la période qui s’étend
de t = 10-³5 s à t = 10-³² s, l’Univers traverse une phase d’inflation
(expansion très rapide) au début de laquelle les quarks, les électrons, les
neutrinos et leurs antiparticules vont surgir du vide, avec un très léger
excédent de matière par rapport à l’antimatière (un milliard de
particules plus une sont créées contre un milliard d’antiparticules).
Cette «soupe» de particules reste présente jusqu’à t = 10-6 s, quand la
température devient suffisamment basse (10¹³ K) pour que les associations
de quarks restent stables sous forme de protons, de neutrons et de leurs
antiparticules. Particules et antiparticules vont s’annihiler les unes les
autres, aboutissant à un Univers dominé par le rayonnement (ère radiative)
et où ne subsiste qu’un infime résidu (un milliardième) de particules. La
nucléosynthèse primordiale se déroule entre t = 3 min et t = 30 min:
protons et neutrons peuvent s’assembler en noyaux atomiques légers tels que
l’hélium, l’élément le plus abondant de l’Univers avec l’hydrogène.
À t = 500000 ans, l’Univers s’est assez refroidi (3000 K) pour que les
atomes deviennent stables; liés aux protons et noyaux atomiques, les électrons
ne s’opposent plus au rayonnement, qui se dissocie de la matière: l’Univers
est devenu transparent. Ce rayonnement qui baigne tout l’Univers est encore
perceptible aujourd’hui, mais sa température caractéristique n’est plus
que de 2,7 K en raison de l’expansion de l’Univers; en effet, celle-ci
s’est poursuivie pendant les 15 milliards d’années qui se sont écoulées
depuis la période de dissociation. En 1965, la découverte de ce rayonnement
«fossile» (dit cosmologique) par les Américains Arno Penzias et Robert
Wilson apporta une confirmation décisive à la théorie du big bang. Depuis
la phase de dissociation, l’évolution de l’Univers est déterminée par
la gravitation. Si sa densité moyenne est supérieure à la densité critique
(env. 5 × 10-³0 g/cm³), les forces de liaison gravitationnelle
l’emporteront sur l’expansion, qui finira par s’inverser: une phase de
contraction ramènera l’Univers à son point initial (Univers fermé).
Sinon, l’Univers est condamné à se dilater éternellement (Univers
ouvert). Les estimations de la densité de l’Univers sont encore beaucoup
trop imprécises pour déterminer si l’Univers est ouvert ou fermé. V.
Galaxie, Soleil, Terre, Pluton, Neptune, etc.
Wilson
(Robert Woodrow)
(Houston, 1936), radioastronome américain. On lui doit la découverte
(1965) du rayonnement thermique du fond du ciel. P. Nobel de physique 1978
avec A. Penzias et P. L. Kapitsa.