Chacun
sait que la musique est subjective. Si il y a quelques siecles on
disait la musique "savante" car elle était basée
sur des règles strictes, il n'y a aujourd'hui que peu de
théories pour composer. Cependant il y a des trucs qui peuvent
être bien pratiques pour mettre en valeur ou arranger un morceau.
Cette
rubrique traite tous les éléments d'une musique du
rythme aux effets en passant par les basses et les nappes, et ce
en essayant de prendre en compte différents styles de musiques
électroniques
This
beat is mine ...
Le
rythme est la clé de voûte du morceau. Il donne le mouvement. Selon
que vous vouliez créer un morceau rapide, lent, dynamique, ou monotone,
il doit être travaillé différemment, pendant des heures s'il le
faut. En général je travaille le rythme en premier car pour moi
il est plus important que la mélodie et les sons dans le travail
de la dynamique. Mais travailler le rythme en premier est dangeureux.
Attention à l'empilement éxagéré de sons.
Un
rythme trop confu donnera une sensation d'oppression. A moins que
cela soit un style particulier, le rythme ne doit pas être omniprésent
dans la musique, même si parfois il devient très complexe.
Si
vous souhaitez donner une très forte rythmique au morceau, essayez
également de l'intégrer coplètement avec les basses
ou quelques effets. Le morceau sera plus léger sans perdre sa dynamique.
La
rythmique donne la vie au morceau. Il faut donc le laisser respirer.
Des breaks où le rythme s'arrête complètement ou partiellement permettra
de relancer le morceau en y enlevant sa monotonie.
Jouez
avec les percussions. Remplacez un son ou changez la rythmique sur
quelques mesures. Vous relancerez ainsi votre morceau.
Doublez
les sons. Un clap mixé à une caisse claire lui ajoutera un côté
percutant. Vous passez ainsi d'un style house/disco par exemple
à un style plus hardhouse.
Essayez
d'être imaginatifs. On n'est pas obligé de mettre un clap ou une
caisse claire sur les 2ème et 4ème temps. Cherchez d'autres sons.
Des rimshots, des percussions diverses ou même des effets. Vous
donnerez ainsi un côté original à votre morceau (surtout trip-hop
ou drum 'n' bass)
haut
Feel
the bass !
La
basse est toujours un passage un peu délicat car elle peut orienter
le morceau d'un style à un autre en fonction de la mélodie et de
sa rythmique. Une rythmique lente à 110 BPM peut gagner en dynamique
si la basse est jouée très rapidement, avec des croches et doubles
croches. En techno les basses sont assez rudimentaires. Il peut
sagir d'une ligne de TB303 ou de basses plus profondes. En général,
elle est jouée sur 1, 2 ou 3 notes maximum. Ce qui compte c'est
sa sonorité et sa rythmique. Elle est là, non pas pour donner de
l'élan à la musique et de la profondeur.
En
house, c'est un peu différent. La basse donne la rythmique et une
certaine mélodie. Un morceau de house est souvent plus léger
au niveau sons et plus clair que la techno. Par conséquent la basse
prend de l'importance. Un morceau house/disco utilisera une basse
disco classique sur 3, 4 ou 5 notes. L'utilisation des contretemps
est de rigueur. Le son de la basse reste assez classique disco :
profonde, ronde, peu agressive. Essayez les basses jazzy, qui donnent
également un côté naturel au morceau tout en lui ajoutant
une expression supplémentaire (dansant ou planant)
En
Drum 'n' Bass, les basses sont très profondes. L'infrabasse est
quasiment une obligation car il relève les percussions souvent aigües
et très sèches. N'hésitez pas à doubler cette infrabasse d'une basse
un peu plus ronde et plus rythmée.
En
Trip-hop il n'y a aucune règle c'est connu. On voit de tout,
de la basse disco à l'infrabasse Drum 'n' Bass. On imagine des basses
jazzy sans problème N'hésitez pas à doubler les basses. Une infrabasse
supplémentaire ajoutera de la profondeur à votre morceau. De la
même façon une basse sur chaque temps donnera de la profondeur au
pied.
haut
Les
nappes (pads)
Que
c'est beau une nappe sur une table. Ça arrondi les angles, adouci
la forme tout en donnant de la couleur ! C'est pareil en musique.
Si vous voulez rendre un style plannant, il faut en passer par là.
Mais quelle nappe choisir ? papier ou pur coton…
On
peut dissocier 3 types de nappes. Les nappes graves qu'on entend
à peine, les nappes planantes avec des sons qui se perdent dans
l'espace et les nappes aigües.
Les
nappes graves donnent de la profondeur au morceau (attention
si vous avez déjà une infrabasse !). Elle peut être utilisée seule
pour rendre un côté un peu " énigmatique " à la musique ou couplée
avec d'autres plus aigües pour donner de la vie à cette dernière.
Evitez les mélodies complexes et rapides avec ces nappes, on ne
doit les entendre qu'à peine… Attention aussi au brouhaha. Des nappes
graves + le pied + la basse peuvent se mélanger et faire
une soupe inaudible.
Les
nappes qui se perdent dans l'espace sont généralement très complexes
en terme de grain et texture. N'hésitez pas en mixer plusieurs plus
simples sur la même mélodie pour créer votre propore son. Une nappe
seule (à moins d'avoir un synthé qui a déjà en preset des sons complexes)
sera souvent pauvre et plate. C'est dommage sauf si vous voulez
faire un morceau très froid.
Les
nappes aigües sont très présentes dans les musiques et on ne
les entend que très peu. Normal, elles ne sont pas là pour jouer
une mélodie mais encore pour donner un côté lumineux au morceau.
Essayez un son continu très aigü sur une seule note. Ce son remplira
votre composition en lui donnant de la lumière.
N'hésitez
pas à mélanger les sons mais ne multipliez pas les mélodies. Une
mélodie avec des nappes sur une seule note ou 2 est suffisant. Si
vous souhaitez multiplier les nappes pour faire des effets mélodiques
complexes, essayez " d'encastrer " des mélodies simples entre elles.
Votre son global aura plus de vie et sera beaucoup plus pertinent
qu'avec un seul son.
haut
Les
sons qui font la musique.
La
musique électronique se caractérise souvent par des mélodies
pauvres. C'est vrai il ne faut pas le nier. Raison de plus lorsqu'on
travaille sur de la techno, house, DnB ou dérivés. Les "jolies"
mélodies sont souvent à laisser à JM Jarre ou Vangelis. Alors qu-est
ce qui fait l'intérêt de la techno ou de la house. Et bien c'est
les sons.
L'intérêt
de la techno se fait sur les sons et non sur les mélodies. D'où
l'importance de bien les choisir et surtout de bien les utiliser.
La musique électronique possède une diversité de sons si vaste que
le choix est souvent très difficile. C'est un problème qu'on moins
les musiciens de rock, jazz ou musique dite classique car les instruments
sont les mêmes. Dans ces musiques, la recherche du son se fait sur
le timbre de l'intrument qu'on va pouvoir modifier grâce à quelques
éléments mécaniques de l'instrument ou la façon de s'en servir (façon
de souffler dans un saxo, une flûte, qualité des cordes pour une
guitar, un violon ou tension des peaux pour les percussions, …)
En
musique élétronique il faut tout d'abord choisir le type
de son. Court, long, aigû, grave, complexe ou simple fréquence,
… Bref, déjà le choix n'est pas facile. D'où l'intérêt d'y passer
un long moment car la pertinence de ses sons fera votre style. Par
exemple, si vous voulez faire un morceau house avec un orgue de
jazz, vérifiez la pertinence de ce son. Il se trouve que ce son
a évoluer au court des années et aujourd'hui on utilise plus le
son d'orgue d'il y a 5 ou 6 ans dans certains styles de house. De
quoi donner un coup de vieux à votre morceau du 3è millénaire.
La
même chose est valable pour les nappes ou l'acid qui est beaucoup
moins utilisé aujourd'hui excepté en techno pure. Même si les synthés
vintage sont toujours à la mode.
haut
Les
effets : Pièges ou pertinence…
Les
effets sont des outils indispensables en musique électronique. C'est
grâce à eux que vous gagnerez en originalité, ou que vous luterez
contre la monotonie. Mais attention aux gadgets qui peuvent à l'opposé
vous pourrir votre morceau avec un style sampleur de boîte de nuit
!
Outre
l'utilisation dans les intros ou fins de morceaux, qui servent à
poser le décors l'effet sert à 3 choses. Il peut être utilisé
comme ajout à la rythmique principale, comme ambiance en arrière
plan ou lors de breaks.
Un
petit effet rythmique bien placé et bien intégré dans un beat
lui donne un style plus travaillé et orignal. Il peut remplacer
une caisse claire ou se cumuler à elle. Il peut également être simplement
un son non percussif qui se répète pour donner un côté étrange ou
psychologique. Dans ce cas préférez des effets secs et discrets.
Autre
utilisation, il est souvent intéressant de glisser des effets en
arrière plan de la musique. Vous lui ajouterez ainsi une vie,
un esprit. Vous choisirez dans ce cas des effets d'atmosphère, très
plannants, longs, avec des reverbs ou echos. Ne choisissez pas des
effets trop marqués ou trop forts. Les plus discrets sont souvent
les plus pertinents sinon ils prennent le pas sur la musique. De
plus, ces effets permettent de faire " patienter " l'auditeur pendant
une phrase un peu longue et un peu répétitive dans des morceaux
plus psychologiques et répétitifs ou encore pendant un break.
Enfin
dernière utilisation, l'effet peut servir à lancer ou conclure
une phrase en début ou en fin d'un break ou lors d'un changement
de thème. L'effet évite ainsi l'utilisation un peu standard d'une
cymbale crash (mais qui passe bien quand même il faut dire !). Dans
ce cas, on prendra un effet plus violent avec une forme d'onde dans
laquelle on trouvera un pic. Il peut être précédé d'une attaque
assez longue et souvent un delay important qui évitera à la musique
de retomber trop vite. Petit truc, essayez de mettre le même effet
en reverse avant la reprise de la musique et l'effet normal au début
de la mesure suivante de façon à ce que le pic du reverse coïncide
avec le pic de l'effet à l'endroit. Bien ajusté, ça donne souvent
une relance intéressante sans cymbale crash…
haut
|