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Les grandes étapes de la création

C'est quoi le problème ?

Qu'y a t-il de plus décevant que de passer plusieurs heures, voire plusieurs jours et/ou semaines sur un morceau et se rendre compte qu'il ne sonne pas "pro".

C'est peut-être une des choses les plus difficile à faire avec un home-sudio. Et oui, tenter de se rapprocher du son pro, c'est à dire d'une qualité studio, avec un matériel qui coûte 10 fois moins cher. Ne vous inquiétez pas, j'ai le même problème, mais il existe néanmoins des moyens pour palier partiellement ce déficit.

Je me suis rendu compte de cela, un jour où je faisais écouter une maquette au responsable artistique d'un label qui m'a dit : "c'est bien mais il n'y a pas de vie dans ton morceau. On dirait qu'il sort tout droit d'un PC. T'as quoi comme matos ?" J'ai été un peu vexé mais il avait raison. J'ai retravaillé 2 morceaux à la base et j'ai vu la différence !

Toutes ces étapes sont, il est vrai, un peu fastidieuses, mais c'est de cette façon qu'on obtient un son plus vivant et plus professionnel. La première chose importante à comprendre est que la qualité du son final se travaille dès le début de la création. En clair, trop tard pour vos créations existantes ! (sauf remix total) Pour ceux qui sont dans ce cas, il existe encore 2, 3 trucs à faire mais vous avez déjà perdu une bonne partie des possibilités. Commençons donc par le commencement et voyons les différents moyens de travailler votre son...


La prise de son.

La première étape est la prise de son. Si vous travaillez uniquement avec des sons existants sur CD ou trouvés sur le net, cette étape vous concerne moins. Mais quel plaisir de céer soit même ses sons ! Qu'il s'agisse d'une prise de voix, d'un riff de guitare, de quelque autre instrument accoustique ou d'une ambiance au lieu d'utiliser des loops pré-enregistrés. Cette étape donnera souvent un côté plus personnel à vos compositions.

En général la prise de son se fait avec un micro. Si votre matériel vous le permet, utilisez en 2. Soit pour créer un effet stéréo au mixage, soit pour "grossir" le son. Un truc très intéressant est de placer 2 micros à des distances différentes de la source. Vous avez ainsi une prise principale très nette et une prise secondaire pour l'ambiance, qui donnera un effet de relief à l'instrument et/ou la voix.

Tant qu'à faire, utilisez des micros de bonne qualité munis d' un pied pour éviter de le tenir dans les mains. Vous éviterez non seulement des bruits indésirables mais vous bougerez moins et aurez donc un son plus régulier en terme de volume et de présence.

Ajustez vos niveaux d'entrée micro sur le PC ou la console pour obtenir un son le plus optimum possible. Souffle minimum et volume maximum en évitant la saturation.

N'hésitez pas à refaire plusieurs fois la prise et conserver les différentes versions pour les comparer sur le mixage final et garder la meilleure. Rien n'empêche de découper les prises pour faire un montage et en créer une parfaite. Faites des prises de son claires sans effet. Il sera toujours temps de les rajouter plus tard et vous gagnerez en qualité.

Un conseil, faîtes si possible vos prises de sons avec un casque. Vous percevrez beaucoup mieux les détails aussi bien de la source sonore que des bruits de fond.

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Le traitement des sons

Ca y est, vous avez les sons. Vous les avez samplé, soit directement sur votre PC (ou MAC), soit sur un sampler. Personnellement, je travaille plus sur mon PC, quitte a transférer les sons sur le sampler ultérieurement. je profite ainsi d'un traitement numérique sans souffle, interférences, ...

Vous avez l'impression que ça sonne bien, mais un peu plat. Même si on ne s'en rend pas toujorus compte, c'est le moment de travailler chaque son pour leur donner vie.

Personnellement, je travaille sur PC essentiellement avec le logiciel Wavelab de Steinberg. D'autres logiciels sont également très bien mais Wavelab offre une facilité d'utilisation en temps réel ainsi qu'une myriade de plug-ins (VST et Direct X).

La première étape doit être la normalisation. Qu'est ce que la normalisation ? En fait, cette fonction permet d'optimiser le niveau du son. Il s'agit en gros d'amplifier le son mais de façon automatique en évitant toute saturation. Normalement, si votre prise de son a été bien faite, la normalisation sera minime. Si au contraire elle a été mal faite, vous allez augmenter le niveau du son mais aussi le bruit de fond, d'où l'intérêt de la première étape.

Si vous n'avez pas pu faire autrement que d'avoir une prise un peu médiocre avec un bruit de fond important, n'hésitez pas à passer un denoiser. Cette fonction permet d'éliminer les bruits de fond indésirables comme le souffle ou un buzz. Comme vous vous en doutez surement, cette étape réduira certainement un peu la dynamique du son en supprimant certaines fréquences. Si c'est le cas, voyez le conseil suivant.

Votre son est maintenant normalisé et pur (enfin normalement). Qu'il soit au format .wav ou qu'il vienne d'un instrument externe, il manque peut-être de pêche et de dynamisme. Vous avez différent moyens de palier ce manque. Parmis les plus simples vous trouverez : l'équaliseur et le compresseur. Le premier (équaliseur) permet de cibler certaines fréquences et de jouer dessus afin de les booster ou au contraire les atténuer. Un pied un peu faible en basses peut-être grossit par exemple. Une caisse claire pourra paraître plus brillante en augmentant les médium/aïgus. Vous jouez donc sur la sonorité du son, mais pas le timbre ou l'enveloppe.

Le deuxième procédé est le compresseur. Il s'agit ici de donner au son, soit de la pêche, soit au contraire de "l'applatir". Je ne suis pas spécialiste du principe de compression mais en testant sur quelques samples, vous vous appercevrez vite de l'intérêt d'un compresseur. La définition très complète d'un ami spécialiste.

Après ces quelques étapes quasi-obligatoires, à vous de travailler le son pour lui donner encore plus de vie. Ainsi des effets comme un flanger, un reverb, un panoramique, un chorus, un delay ou autre donnera de l'ampleur, et une texture différente voire évolutive le long du morceau en fonction de votre matos. Effectivement ces effets peuvent être appliqués soit sur le son de base, soit sur toute la piste directement dans le séquenceur (attention à la mémoire de votre PC, ça mange !). Vous voyez aussi ici l'un des avantages des instruments externes par rapport à l'audio. Non seulement le son est plus pur à la base, mais un effet hardware sera également plus intéressant qu'un plug-in sur une boucle. Il va "lier" les notes les unes aux autres pour faire la "sauce" qui sera votre son.

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Le mixage

A ce niveau là vous avez de bonnes bases pour travailler. Des sons purs, qui vivent avec une identité personnelle. Pourtant le morceau n'est pas fini pour autant et une grande partie du son est encore à créer.

Vous vous retrouvez donc devant votre séquenceur avec vos différentes pistes. Percus, basse, synthés, ... Une fois que l'arrangement est fait, il faut mixer le morceau pour faire ressortir l'atmosphère générale. C'est à ce moment là que vous pourrez augmenter ou réduire certaines voix par rapport aux autres pour les mettre en valeur.

Concernant la rythmique, vous vous rendrez vite compte qu'à ce moment là vous aurez beaucoup plus de liberté si vous utilisez des pistes séparées pour chaque percussion plutôt que d'utiliser des boucles toutes faites. Effectivement, une bonne rythmique est une rythmique qui correspond à 100% au morceau. Autant dire qu'une boucle toute faite, même si elle est bien, n'aura pas été créée pour votre son. Vous aurez en plus moins de liberter pour placer des breaks ou des variations rythmiques. En plus, on est souvent amené à retravailler la rythmique une fois que le morceau a pris de l'ampleur. Les sons se mélangent et on s'appercevra que la basse cache le pied ou qu'un son de charley est trop agressif par rapport à l'ambiance générale. Autant de raisons qui vous oblige à créer vous même vos percussions au lieu d'utiliser des CD samplés si vous voulez un résultat pertinent et personnel. Pour info, un logiciel comme FruityLoops est parfait pour créer des lignes rythmiques et même musicales à partir de formats .wav.

Revenons à nos moutons, à ce niveau de création vous serez certainement amené à retravailler le son de quelques pistes pour les faire resortir comme une voix par exemple.

N'hésitez pas à utiliser le panoramique pour donner de l'ampleur au morceau. Par exemple une voix légèrement à droite et l'accompagnement légèrement à gauche, de la même façon avec des caisses claires ou des charleys.

Le mixage est souvent une étape un peu fastidieuse parce que la partie création est déjà fini à 90% et il ne s'agit là que de travailler pour améliorer le son. Du coup, on écoute, on ré-écoute, on ré-ré-écoute pendant des heures en changeant des détails. Parfois on fini par se dire :"Personne ne remarquera ce détail, à quoi cela sert-il d'y passer 1 heure !" Personnellement, je pense qu' il est très important de s'y attarder parce que même si il ne s'agit pas de composition, vous définissez ici la couleur du son.

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Le son final

Vous avez maintenant un morceau fini. Vous allez l'enregistrer pour le graver sur CD ou le distribuer. Selon la méthode que vous utilisez pour l'enregistrer de façon numérique, votre son sera différent. Si vous êtes passé par une console vous aurez surement besoin de repasser un dernier coup sur votre morceau.

Quoiqu'il arrive vous avez en votre possession un morceau sur 2 pistes (la gauche et la droite). Si vous avez plusieurs morceaux à gaver sur le même CD, ils n'aurons peut-être pas la même dynamique. Il faudra donc repasser une ou plusieurs couches d'effets pour lisser tout ça...

Là encore il faudra peut-être normaliser le morceau complet, le compresser (certains ne sont pas pour la compression sur un master, à vous de voir) et l'égaliser.

Bien sûr ces étapes dépendent maintenant du résultat que vous cherchez mais je pense personnellement qu'un morceau enregistré numériquement est un peu trop agressif. Les sons sont encore trop détachés et on les distingue trop les uns des autres. Il fat faire monter "la sauce" !

Vous pouvez utiliser différents effets qui peuvent rendre le son plus "analogique" (un filtre magneto par exemple).

Un logiciel intéressant est T-rack qui permet de masteriser un morceau avec différents filtres pour lui donner une certaine rondeur.

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Conclusion

Voilà votre morceau est fini. Vous n'avez plus qu'à le graver ou le compresser en mp3.

Toutes ces étapes sont il est vrai longues et souvent fastidieuses. D'un côté on a envie de vite passer à la création du morceau et un fois qu'il est arrangé, on a envie de passer au suivant. Mais essayez, ça vaut vraiment le coup.

Personnellement, toutes ces étapes occupent environ 70 à 80 % du temps que je passe sur un morceau, mais au moins, je n'ai plus honte de la faire écouter.

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An Oleg Concept realisation @ avril 2002