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Retour Accueil Liens Email Suite Un suscide, un mystère Un récitLettres d'un correspondant en prison
Titre
Préambules
Exclusion
Réinsertion
Sexualité
Le livre de Véronique Vasseur
Entretien avec M.Nezan




A trois heures d'avion de la France, en Turquie, on enferme les personnes pour leurs opinions politiques. Témoignage d'un exilé ayant visité lorsqu'il était enfant son oncle emprisonné.

 

Petit, je ne pouvais rester dans un lieu clos. L'idée même d'un enfermement m'effrayait. Je devenais subitement asthmatique. L'envie de courir sous le ciel libre, sur la terre indépendante, vers des horizons infinis me prenait et je courais, je pensais et la liberté, cette chose invisible prenait corps dans ma tête. Elle était terre, ciel, enfant, animal, elle était corps et âme, elle devenait bonheur. Elle était ma mère, mon père, mon oncle enfermé à la prison de Malatya.

Petit j'avais un oncle, il était révolutionnaire et on l'avait arrêté pendant le coup d'Etat militaire de 1980. Il était mon oncle et l'idée, qu'il soit enfermé pour ses opinions politiques, était dégradant. Non pas pour nous mais pour ceux qui l'avait enfermé entre ces murs épais et froid d'une prison.

Et cette année, c'était mon tour de lui rendre visite. Il paraît qu'il voulait voir comment son neveu avait grandi. Mon père pour l'occasion m'avait acheté de nouveaux habits et de ma ville natale jusqu'à sa prison, une si longue, une si courte distance nous séparait. Si courte, parce que une centaine de kilomètres nous séparaient. Si longue, parce que c'était la première fois que j'allais aussi loin.

C'est lors de cet événement que je découvrais plusieurs choses pour la première fois de ma vie : un autocar dans lequel on vous sert des rafraîchissements, les chemins de fer, le train et le plus important la prison. Plusieurs années après, je devais découvrir encore pour la première fois, lors d'un autre voyage : celui de ma venue en Europe, la bicyclette, mes sentiments envers celle que j'aimais, la douleur d'être loin de ma mère le bonheur d'être avec mon père .

Arrivé à  Malatya, le paysage n'était que chaos, n'était que désert. Dehors, assis au pied du mur imposant de la prison, les familles, les enfants, les femmes, les souvenirs cherchaient à se protéger du soleil, en s'adossant à ce mur qui ne leur offrait qu'un mince trait d'ombre. Tout était contradiction. Ils devaient casser ce mur, prendre les leurs et partir. Mais non, ils cherchaient à se protéger en s'appuyant contre lui, en attendant que la porte qui les sépare des leurs s'ouvre.

L'attente devant les portes des prisons est infernale. Tous étaient impatients. Ce jour là je ne l'étais pas car j'étais petit et le malheur des autres ne me touchait pas. Pourtant, en 1989 je devais rendre visite à un cousin arrêté pour délit de clandestinité et enfermé à Fleury, ce jour là j'ai compris que l'attente devant les portes d'une prison m'était incommensurable.

A Malatya, une vielle dame s'écroulait. Tout le monde accourait vers elle. Moi j'étais loin et je ne me déplaisais pas. Une petite fille s'étouffait, tout le monde accourait. Sa mère pleurait et moi, plus loin, je jouais au foot avec les soldats, ceux qui avaient enfermé mon oncle, ceux qui avaient traité ma mère ceux qui avaient arrêté mon père. Je voulais être de leur côté... Plus tard je fus du côté de ceux pour qui l'attente devant les portes d'une prison est interminable.

Les portes se sont ouvertes avec un monde nouveau surgie du néant. Plus de chaleur estivale, plus de foot, plus d'ombre, tout était sombre et noirs, même ces gardiens qui nous contrôlaient.

Imaginez une usine, imaginez un travail à la chaîne, imaginez le plateau roulant, imaginez les ouvriers, imaginez les produits traités, imaginez les emballages de ces produits et enfin imaginez-nous dans ce corridor.

Le corridor était le plateau roulant, les gardiens les ouvriers, nous les visiteurs les produits, les prisonniers nos emballages et la prison l'usine. On vous contrôlait pour qu'il n'y ait pas de confusion. Comme dans la traite des noirs africains, on s'est aligné, il ne nous manquait plus que les chaînes, elles étaient portées par ceux qui se trouvaient à l'intérieur.

Femmes, enfants, pères, mères, tous étaient contrôlés, fouillés, je voyais dans les yeux des deux parties une haine. Moi j'étais petit et je ne pouvais comprendre cette haine.

Les gardiens nous ont fait rentrer dans une cour de 100 m environ, ce jour là les prisonniers de délit d'opinion devaient voir leurs proches. Comme s'il y avait un délit d'opinion. C'est terrible de penser, qu'en une époque si évoluée que la notre, existe une infraction relative à la pensée. Pour moi il n'y avait pas de prisonniers, il y avait seulement mon oncle emprisonné.

Dans cette cour, étaient alignées des tables sales, des chaises dans le même état. Les visiteurs devaient entrer en premier dans la cour et occuper les place autour des tables. Les délinquants d'opinion devaient être léchés aprés.

Mon oncle m'apparu au loin, il était de bonne humeur. Il faut dire, qu'il était conscient du risque qu'il encourait en intégrant l'action révolutionnaire. Mais d'autres étaient plus fragiles que lui.

Petit, mes larmes coulaient d'elles-mêmes devant une scène pathétique, c'était d'ailleurs mon seul côté humain à cet âge. Au loin les pleurs d'un jeune homme, beau, grand, d'une vingtaine d'années venaient percuter tout ce que je n'avais pas de sensible en mon enfance.

Devant cette scène, la mienne avait disparu. Qui se souciait d'un oncle qui se portait apparemment bien. Dans ce monde, on se préoccupait de ceux qui se sentaient mal. Ce jeune homme en voyant sa mère - vieille dame classique de notre région, portant sur ses épaules, la douleur de ceux qu'elle avait perdus, qui n'avait que comme soulagement sa souffrance - l'a pris dans ses bras. Il l'embrassait comme un père embrasserait ses enfants, il pleurait, elle pleurait. Les lunettes du fils sont tombées, pour ne pas écourter le temps qu'il lui restait, il ne les a pas ramassées.

Devant cette scène, je ne pouvais plus rester insensible à la prison. Tout était pourtant déjà là pour me faire respirer la douleur de l'emprisonnement. Mais, c'est en ce moment précis que je comprenais la souffrance que la prison enfantait à la fois chez ceux qui étaient détenus et chez ceux qui étaient relativement libres. Depuis l'idée d'être enfermé en un lieu clos, me rend asthmatique, mais cette fois la douleur de ceux qui sont emprisonnés devient la mienne, je sors et je cours, je cours tellement fort que j'oublie tout sauf cet enfant et sa mère.

Depuis, je milite pour qu'une peine de prison reste une exception et non une institution.

Mehmet Arabaci

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d'exil de Mehmet ?

 

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