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La mer par Marilyn Verge English | Español

La mer me manque …

Je l'ai quittée un jour, mais pas elle. Jusqu'à ma mort, elle ne cessera de m'habiter. Pour moi, c'est là que tout commence et que tout s'achève.

La mer me manque….

Je m'ennuie de son battement, de sa houle, de ses vagues fracassantes.

Je m'ennuie de son immensité, de l'horizon à perte de vue.

Je m'ennuie du vent du large qui la caresse, la remue, la creuse, la moutonne et la floconne.

Je m'ennuie de l'eau salée, de l'air marin, des embruns, des algues et des étoiles de mer.

Je m'ennuie du poudroiement de la lumière sur la crête des vagues, des éclats du soleil de midi à sa surface, de la lumière tamisée des brumes matinales, des eaux noires de ses tempêtes, de l'ourlet écumeux de ses vagues littorales.

Mon enfance a été bercée par sa musique. La marée n'a pas cessé de remanier la grève où j'ai tracé mes premiers dessins et où j'ai recueilli mes trésors d'agates et de pierres d'eau.

Je ferme les yeux et je vois danser la lumière sur les bleus que le ciel déverse sur elle. Je la vois noire et brassée par les grands vents. Mais je veux oublier les naufrages, les épaves, les noyades et ne retenir d'elle que l'apaisement qu'elle me procure lorsque je me trouve à ses pieds, le regard attiré vers l'infini au-delà du trait qui sépare le bleu du ciel du bleu de la mer.

Et là j'ai l'impression que mes pieds se transforment en racines et qu'elles plongent vers mes origines.

 

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