Comment Monsieur Libert en vint-il à faire ses débuts dans la Radio ?
La réception des ondes .
Alors que j'étais jeune étudiant, je m'intéressais déjà à la radio, mais mes études me prenaient beaucoup de temps. Car il y avait deux épreuves pratiques en deuxième session pour obtenir le diplôme d'enseignant. J'ai commencé dans les années 20 à faire de l'écoute de la
radiodiffusion (pas nécessairement des ondes courtes) sur mon poste à galène. On écoutait surtout le soir les postes Anglais, Français, comme le
petit Parisien, Radiola, qui travaillaient sur ondes moyennes. Les ondes courtes, à
cette époque, n'étaient pas encore occupées par le broadcasting (radiodiffusion). L'écoute se faisait ordinairement au casque, mais
en le plaçant dans un récipient, il faisait office de haut-parleur. Tous, nous
étions réunis autour de la table pour écouter les auditions. Ce
récepteur fonctionnait bien mais évidemment, l'écoute n'était pas
très audible. L'antenne était généralement un long fil de cuivre
ou de bronze que l'on tendait du jardin. Evidemment, il fallait prendre la pécaution
de disposer des bouchons de liège pour éviter de blesser les pigeons du voisin.
Cette obligation de protéger les volatiles faisait l'objet d'un règlement communal à l'époque. Mon second poste fut un montage à une seul lampe que l'on
apppelait " Poste à Réaction ".
Il était équipé de résistence et de condensateurs réalisés à la main. J'ai fabriqué des condensateurs fixes, variables à tiroir, rotatifs avec flasques et de forme cylindrique. J'avais acheté pour cela des tiges filetées et des rondelles en laiton, les flasques
étaient tout simplement du bois paraffiné qui servait d'isolant.
Les bobinages
étaient souvent réalisés suivant les systèmes " fond de panier " ou alors en "
nid d'abeilles ", et cela sans machine. Ce montage équipé d'une
seule lampe fonctionna très bien; Pour augmenter la sensibilité du poste, on
déculottait le tube parce que l'isolant était de mauvaise qualité. Le
fait d'avoir uniquement le verre et les fils sortant de la lampe multipliait la
sensibilité par 10 . Il y avait en ce temps là un journal
hebdomadaire qui avait pour titre "L'ANTENNE",
un journal français sur papier jaune édité par des
Radio-Amateur expérimentés, faisant des articles
techniques bien documentés et sérieux. On parlait de montages
broadcasting et c'est ainsi que j'ai constriut un poste à lampes et bobinages qui
étaient montés sur pivots. IL y avait trois selfs, l'une était fixe et
les deux autres étaient placées avec pivots sur le panneau avant du poste.
Les deux condensateurs variables se trouvaient en retrait de la face avant. C'était
un poste comportant un étage d'amplification de haute fréquence, un étage
détecteur à réaction et un étage amplificateur de basse
fréquence. J'ai construit le haut-parleur avec un vieux moteur et le cône
était en carton léger. J'avais construit tout cela moi-même car
le matériel à cette époque coûtait assez cher .
|
Au début, les postes étaient alimentés par des accus qui étaient construits de façon
artisanale. Le chargeur était constitué d'un redresseur et de plusieurs soupapes
électrolytiques construites avec des tubes en verre contenant du bicarbonate de soude !. Je ne citerai pas le nom d'un ami qui un soir de cuite et recherchant du bicarbonate de soude, avait vidé accidentellement le contenu d'une soupape électrolytique. Pour ma
part, je redressais la tension alternative avec 16 soupapes pour recharger mes accus de
120 volts. Les grosses firmes de l'époque comme Thomson et S.B.R
construisaient de très bons postes de radio qui étaient de la technique avancée. Puis par la suite, on a travaillé sur le secteur, il a fallu construire
les transformateurs. Les lampes étaient chauffées en alternatif sous des tensions allant de 4 à 5 volts et 6,3 volts pour les lampes équipant les postes
américains.
|
On peut dire qu'il y avait eu
une sérieuse évolution, puisque du simple poste à une lampe, on a adjoint un
étage à haute fréquence, ensuite une étage de basse fréquence,
pour arriver enfin au Super à quatre lampes. Il n'y avait pas d'étage de moyenne fréquence. On faisait de la détection par tube diode du genre 6H6
et puis les postes sont devenus de en plus compliqués et comprenaient de 7 à 8 lampes. Enfint, j'ai assemblé un poste hétérodyne comportant
9 à 10 tubes dont chaque lampe ne remplissait qu'une seul fonction. On utilisait les
montages appelés C119 et C199 bis qui étaient très en vogue chez
les amateurs. C'est ainsi que d'astuce en astuce, je suis arrivé à obtenir
des récepteurs très sensibles et très sélectifs malgré
mes pauvres ressources.
|
Quelles étaient les stations entendues à cette époque dans les années 20-25
Au point de vue amateur: les stations que l'on entendait au début étaient des stations Américaines car elles
émettaient déjà avant nous. On entendait aussi des indicatifs
Français, Anglais et Allemands, pius un peu plus tard des Russes.
Toute l'Europe était entendue uniquement en télégraphie (morse).
C'est seulement par après que les essais en téléphonie ont commencé.
Au point de vue radiodiffusion on écoutait surtout le soir avec la galène,
ensuite avec le poste à réaction, on recevait des stations étrangères.
|
|
|
Dernière mise à jour: 10/10/2002 |
|
|
|