Pierre Closterman
:
" Toute mon existence je me souviendrai de mon premier
contact avec le Spitfire. Celui que je devais piloter avait
le matricule TO-S.
Avant d'enfiler le harnais du parachute, je reste un instant
à le contempler - les lignes racées du fuselage,
le moteur Rolls Royce finement caréné ; un vrai
pur-sang... . [...] Maître de ce bolide pour une heure,
soixante enivrantes minutes ! [...] Tout est prêt. Le
mécano referme la porte derrière moi, et me
voilà emprisonné dans ce monstre de métal
que je dois maîtriser.
Un dernier coup d'oeil. Je manipule les pompes à main
et les boutons du démarreur. l'hélice commence
à tourner lentement et soudain, avec un bruit de tonnerre,
le moteur démarre. Les pots d'échappement vomissent
de longues flammmes bleues enveloppées de fumée
noire, tandis que l'avion commence à trembler comme
une chaudière sous pression."
(Extrait du 1er chapitre du livre de Pierre Clostermann
: "Le Grand Cirque").
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