Parler de prison et de citoyenneté, c'est souvent soulever
des passions, exacerber des conflits et surtout révéler les blocages de nos
institutions.
Les références que chacun pose en la matière sont proposées
comme stables et sujettes à l'unanimité, au consensus. Ouvrons le débat, oui il
y a place au débat contradictoire.
Si la démocratie c'est avant tout le débat public sur les
enjeux de la société où l'on vit, alors la prison fait partie de ce monde et ne
doit pas être relayé à une sphère administrative, éloignée des préoccupations de
notre monde sensible. C'est pourquoi j'appelle à ouvrir un espace de parole où
peuvent coexister différents points de vue, différents interlocuteurs :
prisonniers, chercheurs, familles, associations, citoyens.
L'objectif a atteindre n'est pas forcément l'entente cordiale :
prenons la plume, le clavier ! Proposons des définitions, des témoignages, des
certitudes, des incertitudes…
Bref, invitons le lecteur à cheminer, à s'inscrire dans ce
débat. Une chose est sûre citoyenneté et prison est un sujet incontournable.
A nous maintenant de confronter nos convictions pour y voir
plus clair dans la prison... et peut-être par jeu de miroir y verrons nous plus
clair dans nos propres limites, nos propres espaces mentauxâ. Y a t il un dedans,
un dehors, ou uniquement un coupé-collé d'intérieurs ?
Une phrase de Nietzsche pourrait servir de préambule à nos
discussions à venir : "Toute conviction est une prison".