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Comité Cambodgien de Vigilance
pour l'application de l'Accord de Paris sur la paix au Cambodge du 23 octobre 1991

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COMMUNIQUE DU CCV SUR LE GOUVERNEMENT INTERIMAIRE AU CAMBODGE ET SUR LES CRIMES ET ATROCITES COMMIS PAR LES AUTEURS DU COUP D’ETAT

Paris, le 22 juillet 1997

Sûr de l’appui du gouvernement vietnamien chez qui il est allé s’assurer les renforts la veille de son coup, stimulé par le silence de certaines puissances optant pour son efficacité, Hun Sen croit foncièrement avoir gagné la partie et refuse des médiations raisonnables, celle du roi, celle des pays de l’ASEAN ou des Etats-Unis. Sa foi en la primauté totale de ses forces et de son parti (le PPC) le rend aveugle, suffisant, intransigeant, arrogant même, insensible à l’aspiration du peuple à la paix, à la liberté, à la démocratie, au progrès.

En fait rien n’est joué. L’ASEAN lui ferme la porte en guise d’avertissement. Les Etats-Unis, décidés de faire prévaloir le droit, augmentent la pression sous l’impulsion du Congrès et de l’opinion. A l’intérieur – et c’est un point important – Hun Sen n’a pas pu tout balayer : devant la supériorité numérique, des forces du FUNCINPEC et des démocrates ont su et pu opérer un repli stratégique pour amorcer un bon embryon d’opposition armée. L’âme de notre peuple debout s’incarnera dans ce nécessaire combat de résistance à la tyrannie. A l’extérieur, des protestations cambodgiennes et actions diplomatiques s’organisent. Et si Hun Sen persiste dans son ambition, lui-même ne connaîtra pas de paix. Ainsi, dans notre Cambodge si affaibli, il y a risque de guerre prolongée et désastreuse. "Un mauvais compromis vaut mieux alors qu’une bonne guerre". Laisser choisir le peuple est un acte de sagesse, de courage. C’est pourquoi, dans l’état actuel des choses, le CCV, selon l’esprit de l’Accord de Paris, soutient vigoureusement la proposition d’un gouvernement intérimaire neutre et fort, avec plein pouvoir pour désarmer, réorganiser l’armée et la police nationales, restructurer l’administration et la justice, et avec l’aide appuyée de la communauté internationale, travailler au redressement et pour les élections libres et équitables.

Mais Hun Sen cessera-t-il de s’obstiner dans son rêve paranoïaque ? Le 28 juillet prochain, il organisera sa parodie de constitutionnalité, de l égalité. Il aura tort, comm efont tous les dictateurs, de croire que le peuple et le monde se laissent longtemps encore abuser par sa mise en scène, trop cousue de fil blanc, avec des acteurs ployés par sa corruption ou terrorisés par ses menaces. Hun Sen sortira ses arguties habituelles, qui seront amplifiées par une certaine presse. Mais l’opinion se rappelle très bien que :

1.Hun Sen a monté un coup d’Etat analogue (de sécession) en 1993, pour accaparer le pouvoir contre le verdict des urnes, il n’y avait ni la soi-disant collusion du Prince Ranariddh avec les khmers rouges, ni la soi-disant importation des armes, pour le menacer.

2.Si l’on doit envoyer le Prince Ranariddh au tribunal pour cause de négociation avec le khmer rouge Khieu Samphan, il faudra aussi et d’abord y traîner Hun Sen parce que lui en premier l’a fait avec Ieng Sary, lequel était le khmer rouge encore plus notoire que Khieu Samphan.

3.Le rapport du FBI sur le coup semblable de massacre à une vaste échelle des innocents manisfestants du 30 mars dernier, mettait en cause les gardes de Hun Sen et portait des présomptions graves sur Hun Sen lui-même. Celui-ci, pourtant n’était l’objet de menace armée d’aucune sorte de la part du PNK.

4.Les partisans de Hun Sen ont assassiné plus de cent trente adversaires politiques (FUNCINPEC, PDLB) lors des élections onusiennes de 1993, comme depuis 1993, les assassinats des journalistes et des opposants allaient de pair avec les vociférations de Hun Sen. Y avait-il à cela des causes d’ordre Khmer Rouge ou de menace par des armes ? Non plus.

Ces quelques faits montrent à l’évidence que les justifications de Hun Sen pour son coup de force sont de purs prétextes. La force, la menace, l’intimidation, l’arbitraire, le crime, la provocation, les mensonges de pair avec la corruption, font partie de la panoplie des méthodes de son régime, de sa nature agressive faisant fi de l’éthique politique ou démocratique la plus élémentaire.

Ces méthodes nt toujours été utilisées, régulièrement et avec une gratuité inimaginable, pour terroriser, éliminer, liquider. "L’intelligence" de Hun Sen se résume en fait à son habilité à conjuguer le cynisme diabolique avec l’efficacité cruelle pour parvenir au pouvoir le plus absolu.

C’est dans ce contexte que le CCV est très vivement préoccupé par des informations répétées et sûres selon lesquelles le coup d’Etat de Hun Sen a commis de nombreux assassinats, exécutions sommaires, atrocités (yeux crevés, ongles arrachées…), crimes, tortures, chasses aux membres des partis d’opposition, pillages, saccages en règle… Des témoignages signalent des centaines d’arrestations arbitraires, emprisonnements secrets et disparitions (avec des prisonniers affamés et torturés).

Le CCV tient à dénoncer et stigmatiser ces crimes et violations des droits élémentaires de l’homme, qui révèlent qu’entre la pratique actuelle du PPC et celle de Pol Pot, il n’y a pas de grande différence de nature.

Nous demandons à l’ONU, aux Etats démocratiques, aux organismes humanitaires et des droits de l’homme de faire le maximum pour venir en aide à nos compatriotes victimes de cette barbarie.

Nous demandons en particulier à la France et au Japon qui semblent vouloir opter, à notre très profonde déception, pour la " solution Hun Sen ", de mettre tout en œuvre, dès à présent, pour protéger notre peuple des affres de la dictature rampante, déjà bien connue, du PPC.

Le Président

SEN Iun

 

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   Dernière modification : 29 octobre 1998