Comité Cambodgien de Vigilance
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COMMUNIQUE DU CCV SUR LA PROPOSITION DU JAPON POUR RESOUDRE LA CRISE CAMBODGIENNEParis, le 24 février 1998La récente proposition du Japon pour résoudre la crise cambodgienne fut un événement politique inattendu. A travers ses quatre points, cette proposition demande la reddition pure et simple de la Résistance. Elle veut que la victime (le prince Ranariddh) soit jugée par lauteur du coup dEtat (M. Hun Sen) dont les crimes sanglants restent à ce jour totalement impunis. Face à un régime illégal établi par la force, faisant fi des droits de lhomme, condamné par lONU, refusé jusquici par lASEAN, nest-ce pas là une démarche qui interroge ? Peut-on ne pas y voir une volonté dentériner un fait accompli ? Va-t-on encourager la dérive dictatoriale au Cambodge ? On nous parle de la nécessité des élections et des échéances électorales, pour nous faire avaler linacceptable. Mais nous ne pouvons oublier la leçon des élections de M. AKASHI au cours desquelles le PPC de M. Hun Sen avait fait assassiner impunément plus dune centaine dopposants politiques, et à lissue desquelles M. Hun Sen, perdant mais se sentant craint et toléré, avait pu usurper le pouvoir, sous les yeux impassibles de lAPRONUC (coup de force de sécession des six provinces en juin 1993), pour imposer finalement sa domination sans partage et détruire tout espoir de démocratie. Le marasme actuel est principalement le fruit de lapplication dévoyée de lAccord de Paris dont sétaient portées garantes les puissances. Lon comprend aisément que si lhomme fort de Phnom Penh sest empressé daccueillir la proposition japonaise, ce fut parce que celle-ci allait dans le sens de ce quil avait lui-même formulé et exigé. En réalité, ce quattend le Cambodge, ce ne sont pas des élections formelles, sous un régime militaire à parti unique, corrompu, mafieux et promis à la dictature, mais bien une aide à la restauration du droit, de léthique politique, de la démocratie et de la paix. Ce ne fut certainement pas le but de la proposition en question. Le prince Ranariddh aura fort à faire pour ne pas se laisser prendre au piège de nouvelles illusions. Nous pensons que les élections tenues dans lenvironnement actuel, et sous le régime illégal et policier de M. Hun Sen, seront elles-mêmes illégales et invalides, non libres et non équitables, et ne résoudront aucunement limmense problème cambodgien ; elles ne feront que précipiter le peuple dans la " gueule " dun régime de fer. Il serait juste que les puissances, au lieu daccentuer le mal, sachent réparer leurs erreurs commises au Cambodge, en aidant ce pays à retrouver les conditions normales, propices à la pratique démocratique. Pour cela, le report des élections simpose, ainsi que linstauration dun gouvernement transitoire neutre qui remettrait le pays sur le chemin du droit et de la démocratie, en vue dhonnêtes élections. Le Président SEN Iun |
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