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Comité Cambodgien de Vigilance
pour l'application de l'Accord de Paris sur la paix au Cambodge du 23 octobre 1991

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CAMBODGE : LE TIGRE QUI TREMBLE

Paris, le 4 septembre 1998

L’extraordinaire démonstration populaire à Phnom Penh, mobilisant toutes les couches de la société cambodgienne, est un phénomène jamais vu au Cambodge. L’Europe, la France, l’ASEAN et la communauté internationale en général, doivent prendre acte de son message clairement exprimé :

1. Message de courage et de liberté. En bravant les grenades et les chars de Hun Sen, le peuple khmer lui arrache la liberté de dire ce qui lui était refusé de faire par les urnes. Il récuse l’oppression, le terrorisme d’État, les fraudes et la complicité de ceux qui veulent lui imposer la dictature sous le prétexte de la stabilité politique. L’audace est une nouvelle donnée du contexte politique khmer.

2. Volonté de changement. Même si la farce électorale à tous les niveaux a donné la majorité officielle des sièges au PPC, la vérité est autre : la majorité des voix va à l’opposition. La demande exigeant le départ de Hun Sen n’est que l’expression d’une aspiration générale. Car ce peuple en a assez de la faim, de la corruption, des crimes impunis, de l’administration policière et armée, de l’injustice, de la braderie des biens nationaux, et n’en déplaise à certains - car c’est une réalité cambodgienne bien prouvée - de l’invasion étrangère sournoise avec la connivence du gouvernement et de l’administration de Hun Sen.

3. Message de démocratie. Contre un pouvoir s’appuyant sur la gâchette, le peuple khmer a choisi une forme non violente et organisée pour faire valoir ses requêtes. Et c’est très dommage pour la démocratie que ce gouvernement ne soit pas capable de dialogue et d’écoute (son refus catégorique révèle son entêtement à ne se satisfaire que de la soumission).

La détermination des manifestants n’a pas faibli et tend même à être contagieuse. Que va faire Hun Sen ? En se moquant des manifestants (" ils pourront manifester encore trois mois, six mois, même un an s’ils le font pacifiquement ", a dit Hun Sen), ce dernier se révèle être un responsable fort éloigné des soucis de son peuple. Mais son apparente sérénité cache un double langage. On aurait tort de ne pas garder en mémoire la méthode d’un homme habitué à conquérir les pouvoirs par les armes, la duperie, les menaces et les coups d’État. En fait, Hun Sen prépare des coups contre les manifestants, et contre l’opposition.

Mais jusqu’où peut-il aller ? Au lendemain de la victoire volée, le tigre s’endormait en pensant que l’opposition, comme dans l’ancien temps, n’avait pas d’autres choix que de se courber à ses exigences. Mais cette dernière a de trop mauvais souvenirs avec la mauvaise foi de Hun Sen pour ne pas en retenir les leçons. On ne rentre pas facilement, une nouvelle fois, dans la gueule du tigre. La puissante mobilisation a surpris Hun Sen dans son sommeil, comme cela est arrivé à Ceausescu, ou plus récemment à M. Suharto. Hun Sen a donc des problèmes : Son image se dégrade. Son autorité est contestée, ses fraudes dénoncées, sans que ses chars osent jusqu’ici intervenir. Du coup il devient contestable, et c’est ce que ne supporte pas un dictateur en puissance.

Plus ça dure, plus " sa légitimité internationale " est atteinte. L’auréole de l’homme fort, pilier de la " stabilité " ternit. Les aides, les investissements et la confiance internationales s’en ressentiront. Le budget, l’économie nationale et l’ordre interne en subiront les contrecoups. Cette fois l'ami Theng Bun Ma et consorts devront verser non un, mais des millions de dollars. Le pourront-ils ?

 

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   Dernière modification : 30 octobre 1998