Loris Murail
J'ai personnellement appris le même jour, par la même radio, France Inter, et à quelques heures d'intervalle, la mort de Georges Perec puis celle de Philip Dick. A treize heures, aux informations, nous avions perdu un "merveilleux magicien des mots qui a écrit un roman sans E et qui faisait des mots croisés pour notre confrère Le Point." Plus tard (les citations sont approximatives) Philippe Manoeuvre nous arrachait "un mec complètement parano qui était drogué à mort depuis des années et qui a été le seul à oser imaginer que les Japonais avaient gagné la guerre."Depuis, la presse a longtemps commenté la disparition du E et ignoré celle du K. Qui est le plus veinard? Heureux ceux qui s'éteignent ignorés.